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Il y a une vie après la rue

Les premiers froids vont bientôt arriver et on va reparler des Sans Domicile Fixes. C’est le moment de republier cet article paru la première fois le 30 novembre 2021.

Vous avez peut-être vu dans le métro ou le RER les affiches de la nouvelle campagne de la Fondation Abbé Pierre, lancée le 15 novembre. Le thème : il y a une vie après la rue.

Une affiche affirme : aujourd’hui, Raphaël se réjouit de ramasser les poubelles. Avant il les fouillait. Un clip montre une femme, dans son lit, essayant de dormir malgré le bruit des voisins. Avec ce commentaire : Virginie n’en veut pas à ses voisins, avant c’était le froid qui la réveillait.

L’affiche a suscité chez certains des commentaires indignés. Les raisons de s’indigner sont les plus diverses. Si certains imaginent l’Abbé Pierre se retourner dans sa tombe, d’autres n’osent attaquer de front le commanditaire et préfèrent s’attaquer au communicant qui a conçu la campagne

Qu’est ce qui gêne dans cette affiche ? L’idée que le travail est un moyen pour un SDF de retrouver sa dignité ? Ou qu’il y a effectivement des gens qui en sont réduit à fouiller les poubelles ou à dormir dans la rue ?

Vous qui vous indignez et vous posez en donneurs de leçons, avez-vous déjà pris le temps de discuter avec un SDF, de chercher comment l’aider autrement qu’en lui donnant une piécette ?

Ceux qui ont validé cette campagne, ce ne sont peut-être pas des beaux parleurs, mais la rue et la manière dont cela détruit les humains, ils connaissent, parce qu’ils s’y confrontent au quotidien.

Et s’ils disent « il y a une vie après la rue », c’est qu’ils sont persuadés que ces SDF, avec toutes les blessures qu’ils ont reçues, sont des êtres humains. Comme vous et moi. Et ils agissent avec cette conviction.

Ces SDF valent le coup qu’on les aide, nous disent-ils. Et pour cela, il faut peut-être arrêter avec les préjugés et les idées toutes faites sur ce qui est bien, avec la bonne conscience.

Pour une fois, à défaut d’écouter les SDF, écouter ceux qui travaillent avec eux, qui les écoutent et les accompagnent, sans jugement et sans préjugés.

Vous trouvez que ramasser les poubelles c’est le dernier des métiers ? Que c’est scandaleux de ne voir que cela à proposer aux SDF ? Vous avez compris l’affiche de travers !

L’affiche ne dit pas que les ex-SDF ne sont bons qu’à ramasser les poubelles. Elle dit que la rue, c’est 100 fois pire que ce que vous considérez comme le dernier des métiers.

Regardez le clip qui fait partie de la même campagne de la Fondation Abbé Pierre : « Virginie n’en veut pas à ses voisins, avant c’est le froid qui l’a réveillait ». Ce clip ne dit pas qu’un logement bruyant c’est bien suffisant pour un ex-SDF, elle dit que la rue, c’est 100 fois pire !

Alors vous pouvez penser que Célafotamacron ou que Yakafocon, mais en attendant le Grand Soir ou que les poules aient des dents, vous pouvez aider ceux qui agissent au quotidien pour ceux qui sont à la rue.

  1. Jean-Claude Herrenschmidt Jean-Claude Herrenschmidt 2 décembre 2021

    Et ceux qui aident ces SDF, comme on les appelle, sont nombreux, donnent de leur temps et de leur énergie pour des raisons qui leurs sont personnelles, et toujours parce qu’il se font une grande idée de la dignité de l’homme. Ces volontaires se regroupent dans de multiples associations que chacun peut apprécier en fonction de ses opinions. et de ses choix.
    Je ne doute pas que cette « indignation » de mon ami Gérard questionnera jusqu’aux plus dubitatifs.
    N’ayez pas honte de vos bons sentiments, ils vous honorent. Aidez-les.

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