De Trénet à Brel, de Bécaud à Aufray, de Ferrat et Ferré à Fugain, d’Aznavour à Marie Laforêt, la plupart des chanteurs célèbrent le printemps pendant les Trente glorieuses. Par la suite, Higelin Mylène Farmer ou Goldmann ignorent le thème. Pierre Bachelet explique que le printemps « ne le fait pas marrer ». Mais d’autres continuent à l’évoquer, sans doute différemment, de Bénabar à Zaz, de Lalanne à Pomme, de Cœur de Pirate à Thomas Fersen.
La belle saison qui revient
Selon Brassens : « C’est le printemps, C’est le printemps qui chante. Tout est charmant, tout nous plaît, nous enchante. » Pour Bécaud : « Un nouveau printemps tout neuf tout neuf. Un nouveau ciel clair tout bleu tout bleu. » Pour Fugain : « Le printemps est arrivé la belle saison. » Les Frères Jacques précisent en sortant de l’école avec Prévert : « Le printemps nous a salués C’était lui le garde-barrière… Et toutes les fleurs de toute la terre Soudain se sont mises à pousser. »
Fugain raconte : « L’hirondelle et la fauvette, c’est la forêt qui me l’a dit. L’hirondelle et la fauvette ont déjà fait leur nid. » Cœur de Pirate rajoute : « Le vent souffle doucement sur mon printemps, les fleurs s’ouvrent timidement Et moi je chante, je chante. »
Le temps des amours
Comme le dit Jacques Brel : « Au printemps, au printemps, Et mon cœur et ton cœur Sont repeints au vin blanc. » Pour Guy Béart : « Le printemps sans amour, c’est pas l’ printemps. » Hugues Aufray évoque : « J’ai connu Emily, aux premières jonquilles, elle était si jolie. » Il en rajoute ailleurs : « Les filles sont jolies, Dès que le printemps est là. » Marie Laforêt renchérit : « Au printemps, au printemps, au printemps, j’aurai 16 ans »
Anne Sylvestre voit les choses autrement : « V’là l’printemps mais pas pour moi. Ç’ui qui vient sans qu’on l’appelle. V’là l’printemps pour les d’moiselles. Pour tout l’monde et pas pour moi.Heureus’ment y a les enfants, Pour embellir le printemps. S’il y avait pas les enfants, Qu’est-ce que ça s’rait dégoûtant, L’printemps. »
Mais pour ZAZ : « C’est le printemps à Paris, les oiseaux chantent dans les rues, les amoureux se tiennent la main. »
Le temps qui s’allonge
Pour tous les habitants de l’hémisphère nord, le printemps, c’est avant tout le soleil qui se lève de plus en plus tôt, qui se couche de plus en plus tard. C’est encore plus vrai à Lille qu’à Marseille, encore plus vrai à Reykjavik , Edinburgh ou Oslo. A Paris, ce sont au moins 3 minutes de plus tous les jours en cette fin du mois de mars. L’impression que notre vie prend la lumière.
Alors profitons-en !
Le printemps qui inspire les poètes est le plus souvent celui du renouveau plein d’espoir, de fraîcheur et d’amour. Même si Anne Sylvestre en fait une lecture à contrepied pour mieux remettre au centre l’innocence de l’enfance qu’elle n’a jamais arrêté de chanter.
Il y a aussi la violence créatrice du printemps glorifié par Stravinsky avec son « Sacre » qui a horrifié une génération, mais dont l’illustration par Disney dans Fantasia a fait découvrir à toute une nouvelle génération la puissance évocatrice de la musique.