Dimanche 18 juin, quelques rues du quartier de la Faïencerie à Bourg-la-Reine étaient interdites à la circulation et au stationnement, pour permettre aux enfants d’y jouer. Une réussite écourtée prématurément par l’arrivée d’un violent orage.
L’association du quartier Bellevue, présidée par Yvon Bellec, avait proposé cette manifestation dans le cadre du budget participatif de la ville. C’est l’un des 12 projets lauréats sur les 24 soumis aux votes des réginaburgiens. Restait à la mettre en œuvre et à inviter les enfants et les parents. La communication a mobilisé l’association et le service communication de la ville pendant plusieurs semaines. Le jour J était le dimanche 18 juin, entre 13h et 19h.
Le ciel est bleu et il fait chaud. Pourtant la météo a annoncé des orages à partir de 15 heures. Yvon Bellec confie avoir reçu un appel du maire, lui-même alerté par la préfecture : un risque d’orage violent est annoncé vers 17 h. Il est demandé aux organisateurs de prendre des dispositions et se tenir prêt pour anticiper l’arrivée de l’orage. Le maire lui-même a décidé d’avancer sa visite d’une heure.
L’événement commence
C’est une espèce de flash mob au ralenti auquel on a pu assister à Bourg-la-Reine. Les animations de cette Rue aux Enfants ont démarré progressivement l’une après l’autre et le public a grossi, lui aussi progressivement.13 heures étaient tôt, surtout un dimanche de fête des pères. Le démarrage réel a lieu vers 13H30.
À cette heure-là, deux stands sont installés à l’angle de la rue Jean Thorelle et de la rue du 25 aout 1944. En guise de stands, c’est en fait une grande table pliante et quelques chaises.
D’un côté, 4 jeunes femmes, animatrices du centre de loisirs, disposent leur matériel de maquillage. Elles ont des modèles qu’elles présentent aux enfants pour qu’ils puissent choisir. Cela donnera par exemple le visage ci-joint.
De l’autre côté, cinq filles et un garçon en rouge avec leurs foulards. Des scouts du groupe SGDF local, de 15/16 ans. Des responsables les rejoindront un peu plus tard. Yvon Bellec leur a fourni de quoi faire des bulles de savon, des ballons gonflables, et de la craie pour dessiner sur la chaussée.
Quelques enfants approchent, accompagnés de parents. Première bulle de savon, premier dessin à la craie, premier maquillage du visage.
Le carrefour s’anime progressivement
Des deux côtés de la rue du 25 août 1944, des parents trouvent des chaises, un coin d’ombre et commencent tranquillement à papoter. Ils surveillent leur progéniture du coin de l’œil. La police municipale passe et repart.
Au bout d’un moment, de nouveaux stands s’installent du côté de la rue Thorelle. Au fur et à mesure que des objets sont posés sur les tables, on comprend qu’il va y a voir un stand de tressage et un autre de modelage.
Il y a maintenant 5 ou 6 gamins en train de faire des bulles de savon et le stand maquillage affiche complet. Le dessin à la craie fait fureur.
Vers 14 heures, Hélène Szumanski installe son atelier Fresque. À côté d’elle, le conteur Sylvain Gagnier prépare lui aussi sa future intervention.
Un organisateur passe avec une brouette (vide), un autre avec une cafetière.
À 14 heures 15, deux enfants commencent du tressage. Hélène Szumanski équipe des enfants avec des sacs poubelles en guise de blouse, pour qu’ils puissent peindre sans crainte de se salir.
Des enfants jouent au ballon sauteur et d’autres au foot avec une petite balle. Les jeunes filles du maquillage profitent d’une pause dans l’affluence pour souffler un peu.
La petite dizaine d’enfants travaillant maintenant sur la fresque y va de bon cœur avec des rouleaux et des couleurs.
L’atelier de modelage démarre. L’animateur coupe l’argile avec un fil et le distribue aux enfants. Il est maintenant 14 h 30. Certains enfants sont là depuis plus d’une heure.
Et cela continue
L’homme qui circulait avec une brouette revient. Celle-ci est remplie de bombonnes d’eau. Il installe un stand de distribution. Appréciable !
Le président de Bourg-la-Reine à vélo installe une grande banderole dans la rue du 25 août 1944. Puis il commence à dessiner un parcours avec divers obstacles : des quilles pour slalomer, des haies sous lesquelles passer, un seau avec des ballons à récupérer puis à reposer un peu plus loin, une barrière d’arrêt à ne pas faire tomber. Il fait ensuite une démonstration avec un tout petit vélo. On devine le spécialiste.
À 14 h 45, il y a trois garçons sur le parcours.
Des enfants arrivent en continu. Ils observent un moment avant d’entrer dans le jeu. Devant l’affluence, on installe une table supplémentaire pour le modelage. La fresque avance.
Les scouts proposent un mikado géant.
Le ciel se couvre. Les nuages blancs cèdent la place à des gris.
Un deuxième lieu d’activité
Du côté de la salle des Familles, l’animation commence aussi. Des jeunes lavent et coupent des fruits divers (fraises, melons, pastèques, abricots). Puis ils les pressent pour en faire des jus de fruits. La demande est forte. Ce sont les équipes de la « Disco Soupe ». Les fruits utilisés ont été sauvés de la destruction au marché tôt le matin.
Sur le chemin d’accès à la salle, Akeem Washko, de l’association Uni Son, propose de la danse Smoothie. Il montre les pas aux jeunes qui le regardent. Tout doucement, cela se transforme en une danse collective. Il recommence un peu plus tard avec un autre groupe. Les jeunes découvrent et emmènent leurs amis.
Une représentante des ateliers Amasco propose un jeu d’épreuves pour découvrir chacun des cinq sens autour d’une série de petites tentes. Là encore, le bouche-à-oreille fonctionne.
Quelques discours
Le maire est arrivé, entouré de plusieurs adjoints : Isabelle Spiers, Anne Sauvey, Maryse Langlais, Philippe Ancelin. Il remercie Yvon Bellec et rappelle que l’événement est financé par le budget participatif. Il évoque aussi le projet « campus de l’Enfance, sur le site de la faïencerie.
Une représentante de l’association « vivacités » explique qu’il a déjà eu environ 200 « rues aux enfants, rues pour tous » en France. La Gazette avait signalé celui organisé à Bagneux l’an dernier. Elle remet le label 2023 « Rues aux enfants, rues pour tous » à Yvon Bellec.
Les discours terminés, le conteur démarre son histoire. Il propose aux enfants de faire un tour du monde. Il commence avec l’histoire du chat et du perroquet vert. Les mimes, la répétition systématique, on sent qu’il maîtrise son art.
Il est 16 heures. Du côté du maquillage, une file d’attente s’est maintenant organisée. Une table supplémentaire a de nouveau été installée pour le modelage.
La fête bat son plein. La police municipale est revenue. Elle observe tranquillement.
Une fin précipitée par l’orage
Après 17 heures, le ciel devient de plus en plus noir et le vent se lève.
Les organisateurs consultent la météo et décident de demander aux participants de partir. Il faut aussi ranger tout avec les animateurs. Le vent forcit, au point de pousser les barrières métalliques. Un arbre tombe, sans dégâts heureusement.
Le démontage n’est pas tout à fait terminé quand l’orage arrive. Il ne faut que quelques minutes pour que ceux qui démontent finissent trempés. La salle des Familles est heureusement accueillante. Les jeunes qui ont fabriqués les jus de fruits tout l’après-midi sont épuisés.
Mais le bilan est très positif. Un après-midi sympa, ludique, chaleureux, étonnant. Le nombre de participants est évalué à environ 300 personnes. Et on commence à évoquer sérieusement l’idée de recommencer l’an prochain.
[…] peut-être car symbolique en peu de mots de ce que devrait être un quartier « apaisé » est la Rue aux enfants. « Des rues où on est en sécurité, où on peut laisser les enfants aller seuls à l’école […]
Quelle fraîcheur ! Malgré l’orage ?
Merci Gérard.
Et bravo à tous pour cette belle réussite. On en veut d’autres. Partout.