La Gazette entame ce jour une série d’articles sur le réchauffement climatique et les efforts d’adaptation à entreprendre à la fois globalement et localement. Deux premiers articles traiteront des événements climatiques révélateurs du réchauffement en cours, qui ont marqué l’année 2022. Deux autres traiteront des îlots de chaleur, avec la question des arbres puis celle de l’artificialisation des sols et de l’adaptation du logement.
2022 restera probablement l’année où le réchauffement climatique est entré dans la vie des Français, avec des vagues de chaleur pendant tout l’été puis un mois d’octobre particulièrement chaud. Le Pakistan a connu une situation plus dramatique, avec plus de 50 millions d’habitants touchés par les inondations. On peut espérer que cela incitera beaucoup à faire baisser leurs émissions de gaz à effet de serre. C’est indispensable si on ne veut pas avoir un climat intenable à la fin du siècle. Mais la poursuite du réchauffement est inéluctable pendant au moins quelques décennies. Il ne suffit donc pas de faire baisser au plus vite les émissions, il faut aussi agir pour que le réchauffement inéluctable soit supportable. Mais avant de réfléchir aux conséquences du réchauffement et aux moyens de s’y adapter, revenons un instant sur les épisodes de chaleur de cette année.
Année chaude en France
En juillet 2022, le thermomètre est monté jusqu’à 40° à Abbeville (le 19), 39,5° à Auxerre, 40,1° à Bordeaux, 39,1° à Lille, 39,3° à Lyon, 39,1° à Marseille-Marignane, 42° à Nantes, 34° à Nice, 40,4° à Paris XXe, 38,4° à Strasbourg, 39,4° à Toulouse-Blagnac. C’est tout le pays qui a été touché. Les points les plus bas observés sont ceux de station en montagne, donc en altitude élevée.
Du côté des minimales moyennes, on trouve des zones où elles sont supérieures à 20 °, ce qui rend la récupération difficile. C’est le cas sur le littoral méditerranéen et une bonne partie du bassin rhodanien.
On sait qu’en période de chaleur, pour pouvoir récupérer la nuit, il faut que la température descende en dessous de 20°. Le site Infoclimat parle de nuit tropicale au-dessus de 20°. En juillet 2022, Avignon-Saint-Paul a connu 22 nuits tropicales et 19 journées de très fortes chaleurs, c’est-à-dire des journées où la température est montée au-dessus de 35°. Dans la même ville, le record de chaleur pour un mois de juillet a été atteint le 15 juillet (38,8°).
En août, la chaleur a continué de sévir. Le record de température a été battu à Brest, avec 36°, à Perros-Guirec (près de Lannion) avec 35,6°. A Bordeaux, la température est montée à 39,4°, échouant à battre le record atteint en 2003.
En octobre, les températures atteintes sont évidemment plus faibles qu’au cœur de l’été. Mais l’écart avec la normale (la moyenne des années précédentes, de 1991 à 2020) est plus élevé.
Cet écart élevé a été permis par le fait que l’épisode de température au-dessus de la moyenne a démarré juste le premier du mois d’octobre et par son importante durée : 34 jours.
Santé publique France et l’INSEE ont noté un impact des canicules de juin (du15 au 22), juillet(du 12 au 25) et août (du 31/07à la mi-août) sur les urgences hospitalières et sur les décès (augmentation par rapport à une période équivalente en 2019). (Sur le nombre de décès liés à la canicule, voir aussi cet article :
On retiendra de cette analyse France que
- L’année 2022 a été particulièrement chaude et cela a impacté le confort, voire la santé, des habitants avec plusieurs épisodes de canicule en été.
- Il y a tout lieu de penser que ces périodes de plus en plus chaudes se reproduiront de plus en plus souvent dans les prochaines décennies.
- L’augmentation de 1 ou 2 degrés des températures moyennes mondiales ne se répartit pas à l’identique partout : la hausse est notamment plus faible sur les océans que sur le terres. L’augmentation est plus élevée dans notre pays.
- Les températures les plus élevées, autour de 40°(!), sont observées dans tout le pays, pas seulement dans le sud. Notons que des records autour de 50° sont prévus pour tout le pays dans les années 2050.
Prochain article: la situation locale
[…] Année chaude autour du parc de Sceaux – Sceaux, La Gazette dans S’adapter au réchauffement climatique autour du parc de Sceaux […]
[…] Ajzenberg dans S’adapter au réchauffement climatique autour du parc de Sceaux […]
Cette situation de canicule possible, à Sceaux, de juin à août qui ne dure que quelques semaines ne doit pas nous faire oublier que les 9 mois restants le soleil nous est nécessaire, au moins pour notre psychisme. La luminotherapie est fréquemment utilisée entre les mois de décembre et mars dans nos régions pour nous sortir de l’hiver, parfois très long car le soleil n’est pas assez puissant.
Les solutions à mettre en place ne sont pas les mêmes à Sceaux et à Marseille.
Il y a une vraie réflexion pour que nos places arborées ne deviennent pas des couvertures sombres qui nous empêchent de recevoir les bienfaits du soleil.
Ici aussi nous pouvons réfléchir à des solutions « en même temps », évidemment des arbres et un arrêt à l’artificialisation des sols mais il faut tenir compte des aspects négatifs.
Ainsi des arbres de haute tige vont obscurcir les 1er et 2e etage des immeubles, il faut des espèces à feuilles caduques, trouver des compromis pour que les rayons du soleil puissent inonder nos espaces, nos vies car le soleil procure également des moments de bonheur; surtout à Sceaux.
Nos solutions doivent tenir compte des contextes pour être adaptées
Ma dermatologue m’interdit absolument de m’exposer au soleil et me demande de mettre tous les jours de l’année sur le visage une crème solaire de protection totale. Sans compter le chapeau, lui aussi obligatoire.
Peut-être en fait elle trop pour que j’en fasse au moins un peu… !
Puisqu’on est dans le sujet, je rappelle à tous que l’exposition aux UV (résultants de l’activité nucléaire de notre bon vieux soleil), recherchée frénétiquement par nombre de mes semblables dès que les vacances d’été arrivent, conduit de plus en plus souvent à des mélanomes létaux avec beaucoup plus d’efficacité que nos centrales nucléaires.