Peut-on préférer le passage par un IUT quand on est admise dans le plus glorieux parcours prépa/écoles de commerces, et s’en féliciter deux ans après ? Un tel choix est plutôt rare, ce fut celui d’Elisa L.
Une confiance dans les études
Elisa est une jeune étudiante qui témoigne à sa manière de sa génération. Ses études la prennent beaucoup. Elle a plus d’une heure de transport le matin comme le soir. Dans le temps libre qui lui reste, elle voit ses amis, sort avec eux. Elle aime « s’aérer l’esprit », jouer à des jeux vidéo (un peu), regarder des séries et des films. Elle utilise souvent les réseaux sociaux, essentiellement Instagram et Tik Tok, pour se divertir et s’informer. Elle est plutôt fervente de « livres de plage ». Elle prend Musso comme exemple.
Ce qui frappe cependant en la voyant agir le 14 mai à l’événement organisé par ZEN 2050, puis en discutant avec elle, c’est sa manière à la fois positive et sérieuse de prendre les choses : on se dit que c’est une personne sur qui on peut compter.
Elle a vécu le premier confinement en terminale et le suivant en première année de fac. Elle garde un très mauvais souvenir du second, plus long, avec des cours essentiellement en ligne, l’impossibilité de sortir en fin de journée. Elle avait le sentiment d’être enfermée. En revanche, elle n’a pas mal vécu le premier.
Pour recouper ce sentiment avec d’autres témoignages d’étudiants qu’à La Gazette nous avons collectés, il semble que les confinements ont été particulièrement mal vécus par les personnes qui n’avaient pas encore eu le temps de se constituer un réseau d’amis au sein de leur formation. Donc plutôt par les élèves de première année d’études supérieures que par les élèves de terminale.
Elisa prend ses études au sérieux. Les résultats sont là. Et pour commencer, il y a deux ans une mention Très bien au bac. Certes, ce n’est plus une menton rare comme il y a 50 ans (en 2020, 16,8% des candidats au bac général l’ont réussi avec une mention très bien). Mais, pour l’obtenir, il vaut mieux être dans la tête de classe !
Un choix mûrement réfléchi
Elle a aussi pris très au sérieux son orientation post bac, se renseignant très tôt sur les choix possibles. Au lycée, elle choisit d’abord comme spécialités Sciences de l’ingénieur et ES puis s’oriente en première vers un bac ES avec spécialité Économie approfondie. Elle souhaite évoluer vers le commercial. Deux solutions s’offrent à elle : aller en IUT et suivre la filière Techniques de commercialisation ou en prépa pour écoles de commerce. Son dossier scolaire lui permet d’être acceptée des deux côtés : elle choisit l’IUT, qui lui paraît plus concret et moins théorique que la prépa.
« À l’IUT, nous avons la chance d’avoir des exercices qui nous préparent réellement aux métiers du commerce. Par exemple, nous avions des simulations de négociation dans les mêmes conditions qu’un commercial. À l’opposé du DUT, les prépas enseignent des matières beaucoup plus théoriques (les mathématiques par exemple) et cela ne m’intéressait pas de poursuivre des études très « scolaires » comme au lycée. »
Il lui faut aussi choisir parmi deux IUT envisageables pour elle, depuis les Ulis où elle habite et dont elle a fréquenté le lycée : l’IUT de Sceaux et Descartes à Paris. Dès la classe de première, elle profite de la journée portes ouvertes de l’IUT de Sceaux pour se renseigner.
« J’ai pu visiter l’IUT pendant mon année de 1ere au lycée. Les cours qui étaient proposés ainsi que l’ambiance globale que reflétait la journée porte ouverte m’ont donné envie d’intégrer cette école. J’ai notamment pu discuter avec un élève, qui m’a vanté ce diplôme. »
Deux années bien remplies
Lorsqu’elle arrive en 2020 à l’IUT de Sceaux (le parcours des IUT a été réformé depuis), elle a le choix entre deux « options » : elle prend Stratégie internationale plutôt que Commerce international.
« Cela ne change rien sur le diplôme obtenu, mais on avait une matière différente en 2e année (mathématique pour l’option Stratégie internationale contre psychologie pour l’option Commerce international) et les 2 options séparaient les DUT Techniques de Commercialisation en 2 promos qui n’avaient pas la même équipe d’enseignants et de chargés administratifs. »
Le premier semestre est difficile avec le confinement. Sa moyenne est honnête. Le second semestre se passe mieux, avec des matières qui lui plaisent et sa moyenne passe à 15, ce qui la met dans les 15 premières de sa promo (de 170 élèves). L’organisation du travail, avec beaucoup de travaux de groupes, lui convient bien.
La deuxième année est marquée par des activités de plus en plus proches de l’entreprise. Dans le cadre d’un projet tutoré, elle organise avec ses camarades de projet une tombola au bénéfice d’une association aidant les enfants malades, appelée Rêves. Elle s’est réalisée en parallèle à un tournoi de football régional au Stade Georges Suant à Antony. Ce groupe d’étudiants a pu récolter plus de 1.000€ et sponsoriser 4 rêves d’enfants. (cf : www.reves.fr )
La fin de deuxième année est consacrée à un stage de deux mois en entreprise. Elisa prend en charge la communication d’une auto-entrepreneuse en produit « bien-être » (AIOVE). (cf : https://aiove.fr/ )
« Lors de mon stage, j’ai eu entièrement la charge de la partie communication de l’entreprise : je gérais le planning éditorial des publications Instagram, la newsletter, mais aussi la réalisation d’un catalogue produit pour l’entreprise et la réalisation de photos… (et bien d’autres missions). »
Entretemps, elle donne un coup de main à l’événement organisé le 14 mai par un groupe d’étudiants de son IUT pour le compte de l’association scéenne Z.E.N.2050 Maintenant.
« Ils manquaient de bénévoles. Un de mes amis, membre du groupe organisateur m’en a parlé, ainsi qu’à deux autres amies, et nous avons accepté de venir pour l’aider. C’était super : il faisait beau, les gens étaient très gentils, j’ai fait du démarchage dans la rue pour la première fois, j’ai présenté l’IUT. Et puis le sujet (environnement) me touche beaucoup. »
Après l’IUT
Les bons résultats d’Elisa lui permettent de poursuivre ses études dans l’établissement de son choix (l’EFAP, classée 2e école dans le secteur de la communication). Les deux années à l’IUT lui ont aussi permis d’affiner son orientation professionnelle.
« Je trouve que la communication est un bon compromis entre un aspect créatif et un aspect plus stratégique, le combo des deux m’attire tout particulièrement. De plus, le domaine de la publicité (faisant partie de la communication) m’a toujours attiré. »
Cette nouvelle étape promet d’être bien concrète. Elle inclut une année en alternance. Et pour commencer, elle cherche pour octobre un stage de quatre mois à temps plein rémunéré. Nul doute que l’entreprise qui l’embauchera ne le regrettera pas !
Et après les études ? Elle compte chercher un métier dans le digital ou les réseaux sociaux.
[…] arrive un an après Élisa L, au moment où l’IUT s’aligne sur la réforme LMD : elle s’engage donc pour trois ans. […]