L’INSEE nous apprend que 7% des ménages (au sens fiscal) de Sceaux pouvaient être considérés comme pauvres en 2018, contre 14,6 % dans la France entière. Comme expliqué ici, cela signifie que leur revenu par unité de consommation était inférieur à 60 % du revenu médian français (21.730€), soit 13.038€ par an, un peu plus de 1.000€ par mois.
Dans le détail, la pauvreté à Sceaux concernait 11% des ménages dont le référent fiscal avait entre 30 et 39 ans, 7% des quadras et 6% des quinquas. On ne trouvait pas de pauvres chez les moins de 30 ans ni dans les 60 ans et plus. C’est d’autant plus notable que c’est parmi les 20/29 ans qu’on trouve en France le plus de pauvres (22,2% en 2018).
L’INSEE examine également le taux de pauvreté en fonction du statut d’occupation du logement (propriétaire ou locataire). Notons que le fait d’être propriétaire de son logement montre qu’on possède un certain patrimoine (mais il peut être grevé de dettes liées à un emprunt pour son achat). Mais le patrimoine n’entre pas dans la définition de la pauvreté qui ne se réfère qu’aux revenus.
En France, 6,4 % des propriétaires sont pauvres, comme le sont 28,1 % des locataires. A Sceaux, c’est le cas de 5% des propriétaires et de 13 % des locataires.
On peut s’étonner de trouver des propriétaires pauvres à Sceaux. Il peut s’agir de personnes ayant un faible revenu mais ayant hérité de leur logement ou ayant traversé une période de faibles revenus (chômage, début d’activité…). Notons que le taux de chômage était de 6,3 % à Sceaux en 2017, contre 10,3 % sur la France entière. En France, on imagine bien des femmes âgées vivant d’une (faible) retraite de réversion mais propriétaire de leur logement. Mais ce n’est pas le cas à Sceaux, puisque les Scéens pauvres ont moins de 60 ans.
Comme on l’a vu, la pauvreté s’estime en fonction du revenu médian dans le pays. On pourrait imaginer de calculer ce revenu médian sur la seule ville de Sceaux. On observe que dans cette ville, le revenu médian se situe à 34.680 €, bien au-delà du revenu médian en France. Si on calcule le seuil de pauvreté sur cette base, on trouve 20.808 €, à peu près le revenu médian en France.
L’INSEE ne donnant pas la répartition détaillée des revenus à Sceaux, on ne peut en déduire un taux de pauvreté(avec la définition traditionnelle de celui-ci, à partir du revenu médian) proprement scéen. On notera cependant que le premier décile scéen se situe à 15.250 €, ce qui signifie que 10 % des ménages ont un revenu inférieur à ce seuil. Il est probable que le pourcentage de ménages se situant en dessous de 20.808 € soit nettement plus élevé que les 14,6 % de pauvres en France.
Si on se souvient que le taux de pauvreté est plutôt un indicateur d’inégalités (il compare en fait le revenu des personnes les moins favorisées à celui des classes moyennes), on peut en observer un autre, le rapport interdéciles. Celui-ci mesure le rapport entre le 9ème décile (en-dessous duquel on trouve 90% des ménages) et le 1er décile (en dessous duquel on trouve 10 % des ménages). Il compare donc les plus favorisés et les moins favorisés.
En France, le rapport interdécile était de 3,4 en 2018, alors qu’il était de 5,0 à Sceaux. Ceci s’explique parce que la ville de Sceaux abrite une part significative de hauts revenus. En revanche, la ville abritant une part notable de logements sociaux, on y trouve aussi des personnes ayant des revenus nettement plus faibles (attention, tous les locataires de logements sociaux ne sont pas pauvres loin de là !).
Il reste que la proportion de pauvres, au sens statistique, est plus faible à Sceaux que la moyenne de la France
Dans un prochain article, on abordera la question des familles monoparentales, qui représentent en France une part notable des pauvres, et dont le nombre a récemment nettement augmenté à Sceaux