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Blagis: longue soirée

Au contraire de ce qu’exprime Jean-Claude Herrenschmidt dans son article, j’ai suivi la séance de restitution de « Parlons Ensemble des Blagis » avec agacement et sentiment de perte de temps. Comme lui, j’ai apprécié les déclarations du maire à la fin qui montraient que des actions étaient en cours.

Agacement de voir qu’après 7 rencontres, la reprise des mêmes contenus avec une vidéo de début de soirée, sorte de best of des 7 sessions de 2 heures chacune, déjà très répétitives. Evidemment, on peut trouver des justifications à la répétition : les attentes et les besoins ne sont pas innombrables ; il est normal que les mêmes reviennent sur le tapis. Les personnes interrogées changeant, il est logique que chacune, exprimant son point de vue, puise ses arguments dans une sorte de pot commun.

Admettons que la répétition, bien qu’ennuyeuse, soit utile et permette à tous de saisir la situation. Mais la restitution de mardi dernier, quant à elle, aurait pu apporter un certain niveau de synthèse, dégager les lignes de force de ce qui a été dit, de façons parfois convergentes parfois divergentes. Au lieu de cela, après le best of, c’était des invitations enjouées de la journaliste sollicitant des « comment vous avez vécu les sessions ? », entrecoupés de saluts à la richesse des sessions, assaisonnés d’amour des participants pour leur quartier et leur ville, saupoudrés d’appels à exprimer son ressenti et des « comment voyez-vous la suite ? » qui n’appelaient aucune réponse, puisque ce n’était pas le moment : des ateliers à venir en parleraient.

Des invités ont bien campé quelques projets en cours, montrant la volonté des acteurs « institutionnels » d’agir et de prendre des initiatives : le théâtre des Gémeaux avec des événements hors les murs, le CSCB avec l’ouverture en août et des séances de vélo-école en juillet, le directeur de l’école appelant à la rénovation du quartier et au renforcement des liens entre les écoles de la ville, une présidente d’association suivie en cela par une élue soulignant que c’est aussi aux habitants de « retrousser les manches » et un représentant du commissariat pas très à son aise dans l’exercice.

Mais nous étions là dans la moitié du problème, l’autre moitié celle qui doit émaner des habitants, c’est leur capacité à « se prendre en main », selon l’expression d’une participante, à créer entre eux des liens assez forts pour pouvoir imposer des règles de civilité à ceux qui y dérogent, pour pouvoir montrer une solidarité forte, seule à même d’imposer la courtoisie espérée, cette moitié (une très grosse moitié, disons-le) n’a fait l’objet d’aucune « restitution », synthèse, mise en perspective.

Cette autre moitié, c’est l’investissement plus grand dans les associations (peut-être la création de nouvelles), des initiatives par immeuble, des attitudes solidaires et donner la répétition sans fin est le meilleur moyen de démobiliser. Elle crée un sentiment d’inutilité et d’échec.

Cela n’est peut-être que de l’impatience. Et un effet des attentes suscitées. Les ateliers à venir vont peut-être traiter de ces questions. Espérons qu’ils n’auront pas le travers (« autocélébratif ») et que, malgré leur intitulé d’une imposante généralité, « Bien vivre aux Blagis », « Réussir aux Blagis », ils sauront mobiliser la force qui leur donnera le concret qu’il faut maintenant créer.

Car la dynamique collective, indispensable pour transformer les choses, demande de changer de braquet. Et de commencer par une restitution, une vraie, qui segmente les attentes, les combine, les oppose s’il le faut, les priorise et identifie sur qui s’appuyer.

Annonces

Venons-en donc à ce qui est devenu le principal de la soirée, les annonces du maire.

La prochaine Fête des sports se tiendra dans le tout nouveau site sportif des Blagis. La Fête des Blagis en septembre prendra une ampleur nouvelle en s’ouvrant à plus d’événements.

Au début 2022, sera mise en place une politique d’accompagnement des jeunes avec le recrutement d’éducateurs de rue par la ville et avec aide du département 92.

Des négociations sont en cours avec différents acteurs pour améliorer les transports. D’un côté la fréquence des bus Paladin est discutée avec VSGP ; d’un autre des liaisons de bus reliant le quartier aux futures lignes 4 et 15 sont discutées avec IdFM (la RATP).

Les quatre 4 maires de Bourg-la-Reine, Fontenay-aux-Roses, Bagneux et Sceaux, ont adressé une lettre commune au préfet pour obtenir des moyens et pour la réouverture du commissariat et réinscrire ce quartier dans la politique de la ville pour du financement

En ce qui concerne la Poste, le maire rappelle le contexte d’une perte abyssale d’argent sur la partie Courrier. Pour faire face à des décisions de fermetures de bureau prises au plus haut niveau de l’entreprise publique et pour maintenir cependant les services postaux, le maire propose une Agence postale communale et d’y associer d’autres fonctions pour constituer une Maison France Services. Une discussion avec le préfet est en cours.

Ainsi, suivons le point de vue de Jean-Claude Herrenschmidt et considérons que la démarche aura eu le mérite de produire ces décisions. Elle aura aussi permis aux Scéens des Blagis de s’exprimer et de cerner les véritables préoccupations locales. C’est important pour tous, les élus en premier, de les connaître.

Et attendons encore la réunion des deux facettes indispensables à une démarche du type « Parlons ensemble » (que les Anglo-saxons avec leur sens de la synthèse, résument en « bottom-up » et « top-down »), et considérons que si elle était à refaire, elle mériterait d’être refaite.

  1. liliane wietzerbin liliane wietzerbin 9 juin 2021

    Merci pour votre article.

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