Une promenade au parc de Sceaux le matin est l’occasion de croiser de nombreuses personnes en train de courir, plus ou moins vite. Leur nombre est bien sûr plus important le matin et quand reviennent les beaux jours.
Ces coureurs sont dans leur immense majorité des adultes. Mais ceux qui ont la chance de pouvoir se promener en semaine voient parfois des groupes de 2 à 4 jeunes en train de courir une feuille à la main, sans trop respecter les allées. Les observateurs attentifs l’ont compris depuis longtemps : ceux-là sont en cours d’EPS et font une course d’orientation. Il s’agit à la fois de se situer sur un plan (pour trouver les balises) et de courir suffisamment vite (pour trouver un nombre important de balises, le temps final total permettant aussi de gagner du temps). Tout cela est parfaitement défini : il existe 8 parcours de ce type dans les parcs des Hauts de Seine, les professeurs ont depuis 2007 à leur disposition des fiches techniques pour organiser la course, des plans sont disponibles. Les jeunes collégiens astreints à cet exercice pourront même, s’ils le souhaitent, regarder comment des rugbymen professionnels se sont débrouillés avec cette épreuve !
Dimanche dernier, on pouvait voir au bout de la grande pelouse un groupe de jeunes scouts en train de jouer à la batte (ou thèque). Il s’agit d’une variante simplifiée du base-ball. L’un de ses avantages est qu’il peut se jouer sans difficulté avec un groupe mixte. Comme son nom l’indique, il se joue avec une batte, souvent artisanale. Pour des jeunes manquant d’habitude, il est difficile de toucher la balle avec la batte : du coup, certains utilisent des raquettes de tennis, occupant une surface beaucoup plus importante. Cela permet aux jeunes batteurs de réussir bien plus souvent leurs coups, ce qui est moins déprimant que de le rater 4 fois sur 5. Mais cela donne généralement beaucoup plus de force à la balle, ce qui oblige les joueurs de l’équipe qui rattrape les balles à se positionner assez loin et donne du temps au batteur pour courir d’une base à l’autre.
Je m’étais fait la réflexion que je n’avais jamais vu que des scouts jouer à ce genre de jeu et le hasard a fait que quelques jours plus tard je trouvais une classe de collégiens occupés au même sport, sous la surveillance d’un enseignant. Les collégiens semblant bien maîtriser l’activité, le professeur d’EPS a eu le temps de m’expliquer qu’il venait de Jeanne d’Arc à côté et que la batte était à ce jour le seul sport collectif autorisé en ce temps de Covid. Il est vrai que le principe même du jeu pousse les joueurs à s’éloigner les uns des autres ! J’ai remarqué que la raquette de tennis avait été préférée à la batte traditionnelle, et le professeur m’a expliqué que cette dernière avait été interdite, par suite d’accidents. Il est vrai qu’un coup de batte, même donné par erreur, cela peut faire mal !