La ville vient de hisser devant la mairie les couleurs de l’Ukraine. Elle se fait l’interprète de l’émotion formidable que suscite l’invasion de ce pays par les armées russes. La dévastation, les réfugiés sur les routes, les morts provoquent indignation, empathie et soutien.
Des réactions de solidarité montent de partout et, en particulier, autour de nous, dans les communes du département, à l’université Paris-Saclay. La Croix-Rouge, le Secours populaire, le Secours catholique sont mobilisés pour acheminer ce qui peut l’être, ce dont les populations ont réellement besoin, et surtout collecter de l’argent. Des villes, des villages, accueillent des réfugiés.
L’injustice et le danger d’embrasement produisent une anxiété dont le rayon d’action n’est pas certes pas limité à notre municipalité. Injustice, car l’argument d’une menace pour la sécurité de la Russie est un pur instrument de propagande. Ce pays dispose d’armements surpuissants tout le long de ses frontières avec l’Europe et en son sein à Kaliningrad, lui permettant de frapper nos territoires en quelques minutes. L’OTAN n’a jamais menacé la Russie quand, au tournant du siècle, elle se trouvait économiquement et militairement affaiblie.
Anxiété, car, à moins d’une négociation qu’on désespère de voir aboutir, c’est une occupation longue avec une répression cruelle qui commence. Et le peuple qui va subir le joug est tout proche, animé des mêmes valeurs que nous, est une première victime d’une ambition tyrannique qu’on ne voit pas s’arrêter d’elle-même.
Construire une force crédible, européenne, capable de protéger un espace de paix et de démocratie n’est pas simple, les contradictions et les oppositions sont multiples ; c’est une autre raison de l’anxiété.
Notre influence bien modeste ne nous permet certes pas d’avancer des points de vue bien tranchés ni de nous lancer dans des actions significatives. Elle nous permet cependant, comme à chacun d’entre vous, de soutenir ce qui nous semble utile et de dire le besoin de sentir unis et de dénoncer ceux qui, assez répartis sur l’éventail politique, trouvent bien des excuses aux potentats du moment quand ils ne leur servent pas carrément la soupe.