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Sekoïa Lebacq : escalader les murs

Le quartier général de l’association Escalad’A Sceaux est au gymnase des Blagis, avenue Jean-Jaurès. Elle y dispose de deux murs d’escalade, et elle organise aussi des sorties en sites naturels dans la forêt de Fontainebleau. Fondée il y a 5 ans, l’association comptait 170 membres l’an dernier. Beaucoup de familles avec enfants. Des lycéens de Lakanal et de Marie-Curie intéressés par les points à gagner au bac… et le défi énergétique de se surpasser.

Des groupes d’amis aussi. Mais ceux qui arrivent seuls finissent vite par se lier. L’ambiance s’y prête. Si ce sport est individuel par nature, l’esprit est collectif. On se conseille, on s’entraide, on se partage un repas de Noël, des pique-niques. La pédagogie aide à trouver sa place : il y a des parcours faciles puis intermédiaires puis plus difficiles.

Sékoïa Lebacq, la présidente du club, a rencontré la discipline au lycée. L’escalade y était un sport obligatoire. Ça tombait bien, ça lui a plu. Et pourtant, le croirez-vous, elle avait le vertige. Comme quoi, tout se vainc à force d’exercices. Étudiante, elle a arrêté l’activité et c’est un ami qui lui a fait redécouvrir en 2023. Elle avait 25 ans, ses études étaient achevées, son compagnon était partant et le gymnase des Blagis n’était pas loin de chez eux.

L’escalade de voie et le bloc sont deux disciplines distinctes, chacune avec ses propres caractéristiques et son style. La voie développe l’endurance et l’émotion des grandes hauteurs. Le bloc porte aux mouvements intenses, aux techniques rapides ; c’est aussi une structure idéale pour s’initier aux mouvements de base.

La voie

L’escalade de voie demande des équipements de sécurité tels que baudrier, corde, mousqueton, dégaine, système d’assurage (reverso). « Le baudrier est le harnais conçu pour entourer le bassin ou plus, explique Sékoïa Lebacq. Il permet de s’encorder et de placer le système d’assurage utilisé pour la montée et la descente en moulinette ou en rappel. Des points (broches ou plaquettes) sur la structure d’escalade permettent de placer les dégaines. Ces dernières sont utilisées pour sécuriser le grimpeur ou la grimpeuse tout au long de son ascension. »

Les chutes sont possibles et elles sont protégées par la corde et les points sur la structure. Si le grimpeur chute, on dit « qu’il fait un vol » (drôle de référence à l’aviation). La chute est partielle, elle ne va pas jusqu’au sol, « le grimpeur est retenu par la corde à la dernière dégaine clipée. Un ouvreur a au préalable fixé des points tout au long de la voie pour sécuriser les ascensions (montée en-tête). »

Le gymnase dispose d’un mur de 8 mètres sur lequel « on fait de la voie, ce qui permet, à la différence du bloc, de travailler sa gestion des émotions face à la hauteur, et l’endurance, surtout au niveau des avant-bras. »

Le bloc

L’escalade par bloc se fait sans corde. On grimpe simplement avec des chaussons, de la magnésie et un tapis amortissant la chute. Les chutes sont fréquentes et de faible hauteur, un peu comme au saut à la perche. On tombe sur le matelas. « Le bloc permet de s’entraîner techniquement et musculairement. On se retrouve dans des postures techniques sur de courtes durées, permettant de résoudre un « problème », c’est-à-dire une séquence de mouvements. « Selon le type de bloc, précise Sékoïa, on est dans une concentration de technique, de puissance, et / ou de force dans les doigts. »

Sur ce mur de 5 mètres, des blocs faciles similaires à « des d’échelles » (c’est une image) permettent aux débutants d’apprendre le bloc. « On y grimpe intuitivement. » Le mur se décline avec des blocs de plusieurs difficultés.

Le mur

Les murs d’escalade sont très colorés. On dirait du Paul Klee. Sauf que tout est codé selon un langage qui annonce les prises, les étiquettes, les modules et même l’inclinaison du mur. Une fois qu’on a les codes, c’est simple. Les prises ont des labels qui indiquent sur quelles prises poser ses pieds et ses mains pour commencer le bloc.

Des étiquettes, plus exactement des flèches indiquent le niveau. Jaune correspond à débutant facile, vert facile, bleu intermédiaire, rouge difficile et noir, très difficile, comme les pistes de ski. Faut se donner les moyens. On n’y va pas comme ça.

Les modules sont des prises très grandes. Ils créent des reliefs sur le mur » Ce sont des prises supplémentaires pour les pieds et les mains. C’est autour d’eux que s’agencent les blocs.

Les murs ont des inclinaisons variables : verticale, dalle, devers. Verticale signifie que le mur est « droit », autrement dit perpendiculaire au sol. Dalle désigne une pente inclinée positivement, c’est-à-dire avec un angle qui facilite la montée. On peut s’appuyer sur elle. Avec le dévers (la paroi noire), au contraire, le mur est incliné négativement, c’est à dire du côté de la chute. « Il faut garder les bras tendus, pour économiser notre énergie, bien positionner ses pieds, maintenir le bassin proche du mur, et surtout il faut se donner physiquement », précise en souriant Sékoïa. Comme elle est menue, on dit que le ratio (poids /puissance) est favorable. Il faut se soulever et se soutenir.

S’élever

Comme tous les sports, l’escalade sollicite (et développe) des compétences mentales et physiques. Mentales parce qu’on se retrouve dans des situations d’ascension pas ordinaires et le vide (même sans danger ici) peut être au début anxiogène. Physique, parce qu’on doit dans une certaine mesure soulever son corps pour s’élever. « Plus on est léger par rapport à sa force, plus il est facile d’évoluer en escalade. Mais l’essentiel reste la technique ! »

On comprend cependant qu’il ne s’agit pas d’être « mince comme un coucou, ni musclé comme un gladiateur. » Il suffit de regarder Sékoïa. Il faut se renforcer les épaules, se durcir les biceps, les avant-bras, et les jambes aussi. Le groupe aide à évoluer. Les formateurs offrent des ateliers qui permettent de progresser. On s’encourage, on commente les choix de mouvements, le fait de passer la main droite avant la main gauche ou le pied gauche avant le pied droit. Avec l’expérience vient la capacité à lire les blocs et les voies pour développer son intuition de mouvements, et trouver toutes les ruses pour déjouer la verticalité.


Inscriptions

https://www.helloasso.com/associations/escalada-sceaux/adhesions/inscription-2025-2026

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