Appuyez sur “Entrée” pour passer au contenu

CAEL : ateliers sociolinguistiques

Le Centre d’Animation Expression Loisirs de Bourg-La-Reine (CAEL) propose, parmi ses nombreuses activités, des ateliers sociolinguistiques destinés aux étrangers souhaitant améliorer leur français. Ces ateliers sont organisés par niveau, animés par une quinzaine de bénévoles coordonnés par Auriane Delforge. Celle-ci a répondu aux questions de la Gazette.

Pour qui et comment ?

Les ateliers organisés par le CAEL accueillent des étrangers de tous âges, de toutes origines géographiques, de tous niveaux d’études et de toute ancienneté de présence en France. On ne parle pas ici d’une pétition de principe pour l’accueil, mais d’un constat. On y rencontre des Ukrainiens et des Syriens, des Turcs et des Ivoiriens, des Anglais et des Sud-américains, des Afghans et des Mauritaniens ou des Maghrébins. Cette année, des chanteurs lyriques coréens sont venus en nombre. Une partie des apprenants vient des HUDA (hébergement d’urgence pour demandeurs d’asile) et des CHU (centre d’hébergement d’urgence). Il y a aussi des personnes qui se rendent compte de la nécessité de se perfectionner en français pour leur emploi, ou des personnes qui travaillent en anglais (dans les secteurs de la recherche ou de l’informatique).

Les participants (on dit apprenants) sont répartis par groupes de niveaux, le groupe alpha et ceux correspondants aux diplômes de Français Langue étrangère (FLE), A1 et A2, B1 et B2 (il existe des niveaux C1 et C2, mais le niveau B2 est déjà un très bon niveau).[1]

La répartition se fait à partir de tests réalisés en début d’année. Les groupes sont de 12 apprenants au plus. Il y a cette année un groupe alpha, deux groupes A1, un groupe A2, un groupe A2/B1, un groupe B1 et un groupe B2. Au total une centaine d’apprenants en début d’année. Il y a toutefois une certaine évaporation en cours d’année : des personnes qui déménagent ou trouvent un travail.

Il y a deux séances par semaine pour chaque groupe, le matin (le soir pour deux groupes). A cela s’ajoutent des cours de conversation tous niveaux confondus et un cours Vivre en France (sur la culture française). Un cours Jardin des mots s’adresse aux parents d’enfants de moins de 3 ans (avec garde ou activités pour les enfants en parallèle).

Existent aussi des sorties culturelles. Ces deux dernières années, plusieurs groupes se sont rendus au Musée du Louvre, à l’Arboretum de Châtenay, au Château de Sceaux, ou à l’Institut du monde arabe. Ces initiatives s’inscrivent dans la démarche d’utilisation et de découverte des espaces socio-culturels.

Le montant de la cotisation dépend du revenu, dans une fourchette de 64€ à 194€ par an (financée par les HUDA ou CHU pour les personnes concernées).

Ateliers sociolinguistiques : de quoi parle-t-on ?

ASL est l’acronyme utilisé pour les “ateliers sociolinguistiques” ou “ateliers de savoirs sociolinguistiques”. Ce sont des formations de proximité qui visent à rendre les apprenants autonomes dans les “espaces sociaux”. Ce terme désigne les différents lieux ou institutions de la vie courante, par exemple la Poste, les transports en commun, l’école, la banque, le marché, l’hôpital, etc.

Dans ces ateliers, on apprend la langue française et les codes et savoirs socioculturels en vue de les mobiliser dans ces différents espaces et évoluer ainsi en toute autonomie. Dès lors, ces ateliers se distinguent des cours de français, appelés parfois cours de FLE (pour Français Langue Etrangère), où l’accent est mis sur l’atteinte d’un niveau de langue. (Source : réseau Alpha, Réseau pour l’apprentissage du français en Île-de-France)

La principale méthodologie d’ASL est celle développée par le RADyA (Réseau des Acteurs de la Dynamique des ASL qui est membre du réseau Alpha). C’est celle qu’utilise le CAEL. Elle fournit des ressources pédagogiques pour l’apprentissage de la langue dans des situations concrètes : vie publique, vie personnelle, vie citoyenne et vie culturelle, puis par espaces sociaux.

Une ouverture sur les autres activités du CAEL

Les apprenants peuvent évidemment participer aux autres activités du CAEL. Cette année, deux musiciens égyptiens, lui en B1 elle en cours de conversation, montent un spectacle avec un professeur de danse orientale et un professeur de musique.

Un jeune apprenant s’est mis au théâtre, une activité par ailleurs très utile pour l’apprentissage de la langue.

L’équipe d’intervenants au CAEL

L’équipe comprend une quinzaine de bénévoles. Ce sont surtout des retraités mais il y a quelques actifs et une étudiante. Surtout des femmes, mais il y a trois hommes. Beaucoup d’enseignants mais pas seulement. Les enseignants l’ont été dans de très diverses spécialités, dont par exemple en SES (Sciences économiques et sociales) ou en Arts plastiques. Une bénévole est une ancienne professeure des écoles. L’étudiante est en formation FLE et elle est venue dans le cadre de cette formation. Puis elle est restée.

Chaque groupe est généralement pris en charge par deux bénévoles, soit qu’ils assurent un cours par semaine chacun, soit qu’ils travaillent ensemble (c’est aussi une bonne manière pour intégrer les nouveaux). Récemment, une enseignante en SES avait intégré le cours B2, qu’elle a trouvé trop « scolaire » : elle anime maintenant le cours conversationnel. 

Les bénévoles peuvent suivre des formations d’une journée assurées par le RADyA.

Les motivations des bénévoles sont assez diverses, l’important étant d’adhérer à la démarche pédagogique et une attitude bienveillante avec les apprenants. Le groupe se renouvelle chaque année. Certains sont là depuis 2018. On l’a compris : les volontaires seront accueillis avec plaisir.

La coordinatrice

Auriane Delforge est la coordinatrice depuis deux ans. Embauchée par le CAEL comme animatrice socioculturelle, elle s’est très vite vu proposer la coordination des ASL, la coordinatrice en place partant. En plus de sa fonction d’organisation, elle anime le groupe alpha et le jardin des mots.

Elle a fait une prépa littéraire avec option histoire de l’art puis une école d’art et a travaillé dans un musée (comme quoi cela peut mener à tout). Elle apprécie dans son travail (et c’est le cas de nombres de bénévoles) la diversité des rencontres qu’il offre.


[1] Pour des détails, on peut se reporter sur ce document.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *