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« Sceaux par tous les temps » : inauguration ce soir

Ce lundi 13 mai à 19h au jardin de la Ménagerie l’expo Sceaux par tous les temps inaugure son espace temporel. Il a commencé le 6 mai et se terminera le 24 juin. Ce soir, on sera dehors, espérons qu’il fera beau. Si tel n’était pas le cas, rien ne dérogerait au défi de l’expo qui a pris le parti de photographies de pluie, de nuages, de neige et de vent. L’idée est universelle, mais c’est pour l’heure à Sceaux qu’elle sera déclinée. La municipalité a prêté main forte.

Pour y accéder, la porte d’entrée la plus proche est celle de la rue Houdan, à côté du réparateur de vélo et de l’ancienne mairie. Une allée s’ouvre devant. Les panneaux sont sur la droite accrochés à la clôture qui protège l’aire de jeux pour les tout-petits.

Attention ! L’expo n’appelle pas à la vigilance. Pas d’alertes météo ni orange ni rouges. On s’émerveille plutôt des malices du temps. L’intempérie (raisonnable) est source d’inspiration.

Esthétique de la météo

Brumes. Pendant un matin de décembre, Mathilde Goux fait part de son footing. Elle longeait le canal qui l’hiver venu s’entoure de brume intense. C’est une brume voisine que Michèle Calmejane voit tout près de l’église Saint-Jean-Baptiste, alors que Florence Arnaud la trouve entourant de ses grands bras la rue Houdan. A se croire dans un faubourg de Londres éteint par le fog quand Sherlock Holmes peinait à retrouver sa route. Mais la brume prise par Jean-Christophe Dessange est irisée d’un soleil qui se répand sur un étang où des canards pédalent.

Nuages. Ceux de Sylvie Pérousse forment un ballet où les volumes se dégagent parfaitement pour rappeler Poussin. Ceux de Philippe Tastes sont traversés d’un arc-en-ciel qui change les couleurs. Houda Sbaihi trouve en octobre des nuages gigantesques qui forment une gerbe au-dessus du château tout entier.

Changement de décor, mais pas d’inspiration. Valérie Beauverger aux Blagis montre une soirée sur le petit centre commercial. Sur la gauche, l’église Saint-Stanislas montre sa flèche et donne de la structure à la ouate des nuages grisonnant.

Pluies. Philippe Taste saisit un beau grain lors d’un orage d’été; les gouttes innervent carrément la photo. Ce sont des trombes d’eau que Nikita Gires attrape dans une cour de Marie-Curie. Les ados avaient interrompu leur « chat » pour se réfugier sous un préau.

Neige. Nathalie Banaigs capte des flocons épais dans le parc de Sceaux et à une station de RER. En janvier, Irina Korneeva voit couverts de blanc les ifs du jardin à la française devant le château. Géraldine Raud voit le canal pris dans une glace qui rappelle celle dans laquelle périt Charles le Téméraire devant Nancy.

Le vent ici est hybride et devient avec Sylvie Perousse, celui qui en novembre saisit des arbres et les courbe sous sa force aérienne. C’est « Tous aux abris ! » que semble crier Valérie Beauverger en juin devant des branches menaçantes.

Mélanges

Quand on se promène avec Laurent Conchon, c’est un ennuagement baigné de rouge et de jaune. On l’aurait cru saisi sous les rayons d’un soleil couchant s’il n’était pas présenté comme un dernier lever. Julien Rousseau trouve un mélange analogue avec des nuages jaune et gris un jour d’automne. Florence Presson fait moutonner son ciel de septembre dans un lever de lune et d’ombre. Un soleil est cueilli par Florence Arnaud sur le canal de Seignolet aux premiers rayons du jour quand une lumière oblique tombe sur les arbres et se réverbère sur l’eau.

Et quand un jour le vent poussa à l’orage, Ludivine Richeux depuis la mairie, postée à droite du monument aux morts, regardait le gris menaçant. Les drapeaux de France et d’Europe jaillissaient de cet anthracite dans un contraste saisissant. Dernier moment saisi. Impossible de citer tous les photographes. On s’en excuse.

Inauguration, ce lundi 13 mai

L’exposition est une initiative d’Auguste Gires chez qui la fascination météorologique a pris la dimension d’un espace-temps. Il collecte depuis des années des témoignages des phénomènes. Il a reçu des centaines et des centaines de photos et de vidéos. Un comité de sélection composé de Stéphanie Szweifel (responsable éditoriale aux éditions Delachaux et Niestlé), Marianne Podeur, artiste peintre, Florence Presson, maire adjointe en charge des Transitions, économie circulaire et solidaire et Auguste Gires lui-même.

Leurs choix furent sans aucun doute difficiles. On n’en connaît pas les termes, mais quelques leçons s’imposent : il existe beaucoup de photos dans les cartons ; le temps inspire ; seul compte le lieu et son prétexte ; « rien n’aura eu lieu que le lieu » écrivait Mallarmé.

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