Le 1er septembre, la faculté Jean-Monnet réservait une journée à l’accueil des étudiants de 1re année de droit. Des stands d’associations et d’autres liés à la ville de Sceaux avaient été installés sur le campus. On s’y renseignait, on s’inscrivait. Lors d’une session en amphi (totalement plein) le doyen, le responsable pédagogique des L1 et la directrice des études ont présenté le décor de l’année qui commence. Qu’est-ce que Jean-Monnet et à quoi s’attendre ? La photo de la promo fut prise avant les averses. Une photo très féminine, les garçons représentant peut-être le quart des présents. Une sorte de mystère anthropologique symétrique des bien masculines écoles d’ingénieurs.
Valeurs
A celles et ceux qui, dira le doyen, viennent de quitter le lycée et souvent le domicile voire la ville de leurs parents, Jean-Monnet, c’est 6 000 étudiants et plus de 140 enseignants. Comparée à d’autres campus, c’est une « petite faculté, mais elle est dans une grande université ». Car Paris-Saclay est classée 13e au niveau international et première au classement européen. Qu’il soit bien entendu qu’on cherche ici l’excellence.
Le doyen développe longuement la notion de liberté qu’il place au centre de la vie universitaire. Liberté sous plusieurs facettes : démocratie avec l’élection de représentants des étudiants ; liberté d’expression et, bien différente insiste le doyen, liberté académique pour les enseignants. Les enseignants n’expriment pas des opinions mais des savoirs.
Et le doyen de croiser la liberté avec la responsabilité dans l’usage de la liberté : le respect des opinions minoritaires ou majoritaires. Il distingue l’impératif d’esprit critique de l’esprit de critique, le second étant un peu le dévoiement du premier.
Calendrier et rythme
Le responsable pédagogique des L1 détaille les échéances. En particulier, le premier semestre se termine avant les vacances de Noël, le second commence juste après. Le contrôle continu, effectué pendant les travaux dirigés (TD) entre pour 50% de la note finale. L’autre moitié provient des examens de fin de semestre. Et un semestre, c’est court. Cette organisation illustre la rapidité de l’année universitaire en droit. Le facteur temps doit être maîtrisé rapidement.
Se mettre au travail très rapidement. Être « sur le qui-vive » en permanence. Ne pas attendre, réagir immédiatement aux difficultés. S’accrocher pour suivre le rythme : difficile mais faisable. Ne pas rater un TD en se disant qu’on ira au suivant. Si je n’ai pas compris un TD il faut réagir vite.
Accompagnements
La directrice des études présente les outils développés pour la réussite. Elle présente MECA qui est destiné aux étudiants en cumul d’activités pour différentes raisons (sport de haut niveau, responsabilité professionnelle, charge familiale…). Il permet de choisir son créneau de travaux dirigés et offre un suivi individualisé. Le tutorat est une aide apportée par des étudiants de M1 ou M2 en méthodologie ou en organisation du travail. Ou encore pour résoudre une difficulté de compréhension juridique. Un dispositif supplémentaire existe pour les étudiants en grande difficulté, à savoir des séances de soutien individuel. Le niveau exigé par la faculté est important. Autant ne pas attendre pour solliciter un de ces dispositifs. « À vous de les saisir », insistera la directrice des études.
Ouverture professionnelle
Événement prévu en janvier 2026 : sensibilisation à la prise de parole avec 3 ateliers animés par des professionnels de l’art oratoire. Cette compétence est considérée comme à acquérir absolument durant la formation.
Le doyen invitait à ne pas limiter les espérances professionnelles aux filières survalorisées dans les films (métiers de juge ou d’avocat). Les études de droit mènent à quantité de débouchés : chef d’entreprise, juriste dans une collectivité territoriale ou en entreprise, etc. Cette ouverture est d’autant plus importante que les métiers évolueront d’ici la fin des études, notamment sous l’influence de l’intelligence artificielle.
Forum des associations
Entre 11 heures, fin de la conférence d’accueil et 13h 30 début du premier cours, les étudiants pouvaient aller à la rencontre de divers intervenants. D’une part, une petite dizaine d’associations étudiantes, d’autre part plusieurs acteurs institutionnels de la faculté, la Ville de Sceaux…et la Gazette!
Parmi les associations, on remarque d’abord Révolte-toi Jean-Monnet et Lysias. Deux associations, présentes depuis longtemps, qui organisent des concours d’éloquence. La Gazette les a déjà évoquées, ici pour la première, là pour la seconde.
Puis deux autres associations déjà présentes les années précédentes. D’abord l’association des étudiants franco-chinois qui s’adressait ce jour-là en priorité à deux douzaines d’étudiants ; ceux qui suivent le DU (diplôme universitaire) anglais-chinois, les uns en droit, les autres en économie. L’association crée des événements autour de la Chine. Ensuite Erasmouv, qui s’adresse aux étrangers venus dans le cadre du projet Erasmus, et aux Français qui souhaitent partir à l’étranger dans le cadre du même programme.
Enfin, le classique BDE (bureau des élèves).
Au moins deux associations avaient un stand mais n’étaient pas représentées. En particulier Fières et sœurs, que la Gazette a déjà évoquée.
Nouvelles associations
Preuve de la capacité d’initiative des étudiants, trois associations créées l’an dernier étaient présentes. D’abord Meridio Saclay, antenne locale d’une association nationale elle-même récente (elle a été créée officiellement le 26 juin 2022). Son objet officiel est de favoriser le débat sous plusieurs formes, la libre expression de chacun, le développement de la prise de parole en public et des connaissances relatives à la citoyenneté par divers événements à destination de la jeunesse.
Un premier débat est programmé le 13 septembre aux Félibres, sur les questions liées au numérique.
Association purement locale, Agora se veut aussi, mais d’une manière différente, une source d’apprentissage. Sur son site, elle se présente comme une association de culture générale de la Faculté Jean Monnet, de l’Université Paris-Saclay, constituée par des étudiants d’une grande curiosité qui souhaitent partager leur soif d’apprendre. Articles, publications pédagogiques, concours, schémas, cartes, frises chronologiques, permanences, interventions : tout est fait pour se cultiver. Deux fois par mois ont lieu des rencontres ludiques, avec des jeux type « questions pour un champion ». Des concours sont également prévus.
La dernière association, Cyber Saclay-team, est la plus inattendue. Qui auraient imaginé que des apprentis juristes allaient se passionner pour des questions de sécurité informatique ? La preuve qu’il vaut mieux éviter les a priori !