Samedi 21 juin, la médiathèque François Villon à Bourg-la-Reine a fêté ses 10 ans. L’occasion d’un temps musical et d’une lecture des témoignages des utilisateurs. Une exposition dans le jardin et au premier étage de l’établissement retrace les points forts de ces dix ans.
Anniversaire et fête de la musique
Le quatuor de saxophones du Conservatoire de Bourg-la-Reine/Sceaux, composé d’Augustin Desprez, Clément Duthu, Clément Ruiz et de Nguyen An Tran, commence ce moment d’anniversaire, fête de la musique oblige.
Dans l’assistance installée sur des chaises, une petite fille, 5 ans peut-être, subjuguée par la musique. A la fin d’un morceau, son père la tire pour aller ailleurs. Mais il n’en est pas question, la petite fille restera attentive jusqu’à la fin du dernier morceau du quatuor. C’est aussi à cela que sert la médiathèque : faire découvrir des œuvres à tous.
Plus tard, un groupe plus nombreux en musiciens et en instruments (le Tentet du Conservatoire de Bourg-la-Reine/Sceaux) joue plusieurs morceaux de jazz ; mais la petite fille n’est plus là pour les écouter.
Un enjeu fort pour la commune
Patrick Donath voit dans la médiathèque (voulue par son prédécesseur) et dans son fonctionnement une alliance entre enracinement et ouverture. Il évoque un lieu incontournable et emblématique de la ville.
Il cite quelques éléments de fréquentation (140.000 entrées par an, 160.000 emprunts) , soit le double par habitant de la moyenne nationale pour les villes de la même taille). Il évoque l’ouverture le dimanche après-midi, les liens noués avec d’autres institutions de la ville (CAEL…) les diverses innovations (micro-folies, espaces de jeux vidéo, les mercredis et vendredis…). Il conclut en notant que les Français passent chaque jour 315 minutes sur les écrans et 48 à lire…
Philippe Ancelin, adjoint à la culture, égrène ses souvenirs de la création de la médiathèque, occasion de citer de nombreux acteurs de cette création et de rappeler le prix obtenu pour l’aménagement intérieur. Il évoque le succès immédiat du bâtiment, les merveilleuses rencontres qui s’y sont déroulées, la richesse et la variété de la programmation.
Lætitia Rojas, directrice de la médiathèque, invite à aller voir l’exposition sur les faits marquants de la bibliothèque depuis 10 ans. Elle se réjouit de cet anniversaire qui conclut une riche programmation du mois de juin, puis présente la suite de cet après-midi. A partir de témoignages des usagers de la Bibliothèque, Isabelle Hurtin, comédienne et metteuse en scène, a écrit un Spectacle « Souvenirs de la Médiathèque ». Elle en fait une lecture théâtralisée, accompagnée par la violoniste Sophie David et six jeunes de la maison de quartier Le Trois-Mâts. Au préalable, elle lit Le chat qui ne ressemblait à rien de Robert Desnos.
Une volonté farouche d’ouverture
L’exposition sur les 10 ans de la bibliothèque comprend deux parties. D’abord, dans le jardin, les étapes de la construction de la nouvelle Médiathèque (l’ancienne était dans la même rue).
Ensuite, au premier étage, les différentes étapes qui ont jalonné ces dix ans. En 2019, la médiathèque étend ses horaires pour ouvrir 37 heures par semaine, dimanche après-midi compris. En 2020, elle adapte ses services à la réalité Covid . Elle ouvre rapidement après le confinement. En 2021, se mettent en place les micro-folies proposées par le ministère de la Culture. De 2021 à 2023, de nouveaux rendez-vous (la rentrée des libraires, le prix des bébés lecteurs …). Un nouveau logo est choisi en 2024.
Témoignages
L’équipe de la médiathèque a inscrit sur la grande baie vitrée à l’entrée, des extraits de quelques-uns des témoignages recueillis. En voici la plupart.
Je ne me rappelle pas le premier livre que j’ai emprunté, il y a tellement de livres à la médiathèque que je n’arrive pas à me souvenir.
Comme ma mère ne veut pas me laisser rentrer tout seul à la maison, eh bien je viens ici. Comme il y a du monde, je retrouve mes copains, je peux jouer ou regarder des films, discuter, être bien.
En fait, moi, je ressens le de besoin de venir passer un temps, comme une soupape de décompression, dans un endroit vitré, calme.
Même quand j’ai des difficultés, que j’ai besoin d’un refuge mais que je n’ai pas envie d’être chez moi ou de me balader, c’est un lieu où je me sens toujours bien.
Vers mes 14 ans, j’ai découvert le rayon DVD qui m’a changé ma vie. C’est comme cela que j’ai commencé à regarder plein de films. C’est là que je suis devenu (le dernier mot est à moitié effacé, ce qui laisse la place à l’imagination : faut-il lire adulte, artiste ?)
Les allées de travail où les jeunes viennent travailler attend, c’est du sérieux. Elles sont toujours pleines, c’est du sérieux, c’est le calme absolu.
Lorsque je viens avec mes classes on a toujours cette première séance de découverte où les élèves sont émerveillés de voir tous ces livres, ils adorent cela.
Faire découvrir les livres à un enfant, c’est lui apprendre que le livre est son ami. Mais ce que nous disent ces témoignages de personnes de tous âges qui la fréquentent, c’est que la médiathèque François Villon, est leur amie.