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Clarence Cauzot, passions mémoire et caméra

Lycéen en terminale à Marie-Curie Clarence Cauzot s’est lancé dans un exercice ambitieux : défendre le classement du cimetière du Père-Lachaise au patrimoine mondial de l’UNESCO. Une épreuve qui mêle histoire, mémoire, et regard critique, à l’image de ce passionné d’histoire qui rêve aussi de cinéma.

Pour son « projet » de classement UNESCO, Clarence n’a pas choisi un château ou un monument, mais il a préféré le cimetière du Père-Lachaise. “Pas grandiose comme d’autres lieux, mais chargé de mémoire. C’est un patrimoine qui ne se voit pas toujours au premier regard”, explique-t-il. Un choix fort, et loin d’être anodin.

Le sixième critère de l’UNESCO

Il est en terminale HGGSP (Histoire Géographie, Géopolitique et Science Politique) et LLCE (Langue et Littérature de Culture Étrangère). Dans le cadre de sa spécialité HGGSP, Clarence a planché sur un dossier de candidature fictif selon les critères que l’UNESCO  retient pour inscrire des biens culturels ou naturels au Patrimoine mondial. Ces dix critères évaluent la valeur universelle exceptionnelle d’un site, qu’il s’agisse d’un chef-d’œuvre de création humaine, d’un témoin unique d’une civilisation, d’un exemple remarquable d’architecture ou de paysage, ou encore d’un site naturel d’une grande beauté, d’importance écologique ou géologique.

Clarence a choisi de s’appuyer sur le sixième critère, qui met en valeur les lieux directement liés à des événements, idées, croyances ou œuvres ayant une portée universelle. Il souligne ainsi que “le Père-Lachaise, avec plus de 2 000 personnalités inhumées, de grands noms ayant marqué l’histoire, est un lieu où l’Histoire est littéralement inscrite dans la pierre.

Bien qu’il connaisse l’endroit depuis son enfance, Clarence dit avoir beaucoup appris dans le cadre de ce travail “Je n’avais que des souvenirs vagues, mais j’ai découvert plein de choses, notamment autour des traditions funéraires. C’est un lieu très vivant, paradoxalement.”


Il garde un regard lucide sur la portée réelle du projet. : « Il n’y a pas de vraie candidature en cours, et plusieurs obstacles restent à surmonter, notamment la gestion complexe des tombes, y compris celles de personnes sans héritiers ni notoriété. Pour qu’un classement soit envisageable, il faudrait une vraie mobilisation locale — habitants, institutions, élus parisiens — pour porter et soutenir la démarche. Et honnêtement, je doute que ce mouvement voie le jour. »

Une vocation entre patrimoine et caméra

La rencontre avec le directeur du patrimoine mondial de l’UNESCO, venu assister à une conférence au sein du lycée le mardi 27 mai 2025, lui a laissé une impression encourageante. « Hyper convaincant, très humain, il avait une manière claire d’expliquer les enjeux… même si parfois il répétait un peu ses arguments ».

Sa passion pour l’histoire ne date pas de cette année. « Depuis petit, j’ai toujours aimé comprendre comment on en est arrivé là. Et avec la HGGSP, j’ai pu toucher à la géopolitique, qu’on étudie rarement en histoire classique. » Un goût pour le monde contemporain, qui se double d’une autre passion : le cinéma.

C’est d’ailleurs vers ce domaine que Clarence souhaite s’orienter. Hors Parcoursup, il a candidaté et été retenu à l’ESEC, une école de cinéma, tout en ayant formulé quelques vœux de sécurité.

Et si on lui demandait un autre lieu à classer à l’UNESCO ? Il évoque non, sans humour, les arguments d’un autre groupe qui avait choisi… les charentaises. “Ils m’avaient presque convaincu !”, plaisante-t-il.

À 17 ans, Clarence ne sait peut-être pas encore précisément où il va, mais il sait pourquoi il y va, il ne veut pas juste apprendre le passé : il veut lui donner une voix.

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