A visiter le forum des Transitions à Sceaux le 17 mai, on pouvait se demander si tous ceux qui se réclament de « la transition » parlent de la même chose. Derrière ce qui semble un mot-valise, y a-t-il seulement une variété de sujets telle que leur cohérence échappe ? Où les différences d’approches cachent-elles de vraies divergences ? Essai d’identification des approches ou questions qui différencient ceux qui se réclament de cette notion de transition.
Un mot souvent utilisé
Il existe un ministère de la Transition écologique, de la biodiversité, de la forêt de la mer, de la pêche, preuve que l’idée de transition est reprise au plus haut niveau. Localement, on rencontre une vice-présidente de VSGP en charge du développement durable, une adjointe de Bourg-la-Reine déléguée à la ville durable, à Châtenay-Malabry un adjoint à l’Économie sociale et solidaire, aux Mobilités et à l’Énergie à Châtenay-Malabry, à Fontenay-aux-Roses une adjointe à l’Environnement, aux espaces verts et au développement durable et à Sceaux une adjointe responsable des Transitions, de l’économie circulaire et solidaire, de la concertation et la participation citoyenne.
Du côté des associations locales, on trouve Bourg-la-Reine en transition, Fontenay Environnement et Transition (FET), Transition écologique Châtenay-Malabry (TEC)
Un contenu plus ou moins défini
Il existe bien sûr des définitions qu’une simple recherche sur Internet fournit. Il n’est pas sûr que tous ceux qui emploient ce mot y mettent le même contenu. Surtout dans le domaine associatif. Certains y viennent pour le vélo, d’autres pour la question de la biodiversité, ou de l’alimentation, de la nature en ville, des pesticides, ou toute autre idée. Cette diversité de réflexions et d’actions sont bien comme cela. Elle ne dessine pas pour autant une figure cohérente. Les débats qu’on peut lire sur les réseaux sociaux le montrent assez. On ne les reproduira pas ici. On proposera plutôt au lecteur de réfléchir à partir d’un document qui semble bien expliquer les principales interprétations proposées.
Il émane du site Géoconfluences qui se présente comme
le site expert ENS/DGESCO de géographie. Géoconfluences est une publication en ligne à caractère scientifique pour le partage du savoir et pour la formation en géographie. Elle est proposée depuis 2003 par la Direction générale de l’enseignement scolaire (DGESCO) et par l’École Normale Supérieure de Lyon (ENS de Lyon) au nom du ministère de l’Éducation nationale.
L’article proposé est issu de son glossaire. Il est consultable ici.
Géoconfluences et Transition écologique
Le texte commence par évoquer les problèmes auxquels la transition doit répondre : changement climatique, épuisement des ressources, extinction accélérée des espèces…
« Les constats sur la non-durabilité des modes dominants de développement sont amplement partagés, mais les analyses sur les causes de cette non-durabilité (avec notamment la remise en cause ou non du capitalisme dans ses diverses formes), les modes alternatifs d’habiter à mettre en place et les trajectoires de changement à emprunter font l’objet de débats et de désaccords profonds, aussi bien en sciences humaines et sociales que dans les arènes politiques locales, nationales et internationales. »
Le texte évoque ensuite deux grandes tendances qui s’opposent. La première compte sur la science pour pouvoir continuer le développement actuel tout en préservant l’environnement. La deuxième considère qu’une remise en cause radicale du modèle actuel est nécessaire et qu’elle doit s’accompagner d’un objectif de réduction des inégalités.
Le texte termine en évoquant la volonté dans les deux cas de planifier la transition et alerte sur le fait que les problèmes à traiter ne se manifestent pas de manière linéaire mais par des manifestations brutales.
Quelques pistes de réflexion
Entre les deux tendances mises en évidences par le texte, toutes les positions intermédiaires ou variantes existent. Chacun peut se demander comment il se positionne entre ces deux tendances.
On proposera ici trois autres axes de réflexion.
D’abord, face à une problématique mondiale, faut-il distinguer les situations locales (française et européennes) de la situation mondiale, et si oui, comment ?
Ensuite, peut-on (doit-on ?) identifier une cible ou seulement un chemin ? Défini d‘en haut ou construit localement ?
Enfin, l’objectif est-il seulement d’éviter le réchauffement climatique ou faut-il commencer aussi à s’adapter à celui-ci ?
Qu’en pensent les lecteurs ?