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L’Association sportive de Fontenay, section rugby

A Fontenay-aux-Roses, sur la Coulée verte aux lisières de Bagneux et Châtillon, se trouve le quartier général du club de rugby. Lequel dispose de locaux neufs inaugurés en 2022. Le club a plein de cordes à son ballon ovale et tout un chacun (amateur) peut y trouver sa place. Philippe Ciniello, un de ceux qui se consacrent au club, en parle avec passion. Normal, on ne parle de rugby qu’avec passion ; sinon, on n’en parle pas.

Chacun selon son niveau

Il commence par les seniors, une légion d’une soixantaine de fringants « gladiateurs » de 18 à 35 ans. Ils évoluent en Régionale 3 Île-de-France (dans la poule 4, pour être précis). Poule dans laquelle, à ce jour, l’équipe est en tête après un début de saison sans défaite. Une belle et jeune équipe reconstituée après l’interruption des années covid. Des amateurs venus de Fontenay, Sceaux, Châtenay, Verrière, Antony, Le Plessis, Châtillon.

Pour en arriver là, on peut commencer tôt. Le « baby rugby » commence à l’âge 3ans ! Jamais trop tôt pour tripoter un ballon aux mouvements aussi imprévisibles ! Que les familles ne s’inquiètent pas ; ça ne pousse pas dur dans la mêlée. D’ailleurs, il n’y a pas de mêlée. Les lutins courent à droite et à gauche et tentent d’attraper le ballon, ce qui est déjà pas mal.

Une école de rugby forme les enfants de 6 à 12 ans, par tranches d’âge de 2 ans. Au rugby, comme au judo, le poids, ça compte. La vitesse aussi. Le club a pensé à la mixité avec un rugby à 5 (et non à 7 comme pour les JO) sans contact qui se joue avec des filles et des garçons.

Au-delà de la dimension sportive traditionnelle, le club propose une section dite de « rugby adapté » qui s’adresse à des personnes handicapées (accompagnées d’un éducateur spécialisé). Une autre dite de « rugby santé » est destinée à remettre à flot des convalescents (revenant en général d’un cancer) en association avec la FFR et les hôpitaux. Les deux sections envoient des messages d’espérance ; ici chaque pas sur le terrain est un début de victoire.

Enfin, carrément sportif, mieux, mémoire continue de l’esprit rugby, les vétérans, « les vieillards » de 35 à 74 ans (attention, le septuagénaire est difficile à arrêter !), sont dénommés les « folklos ». Pour ces gardiens de la flamme, à ce niveau de ténacité, le rugby confine à la philosophie. Le ballon ovale se fait icône de l’engagement du corps et de l’esprit. Il faut lire Daniel Herrero et son Dictionnaire amoureux du rugby pour en saisir les « concepts ». Ne prenez pas au sérieux le mot « concept », le rugby est un territoire de passion. Retenez seulement qu’il ne connaît pas de frontières d’âges.

Au début étaient les bénévoles

La liste des catégories suffit à montrer que, pour faire tourner le club, il en faut qui se dévouent. Pas de surprise, sans bénévoles, il ne marcherait pas. La ligue régionale de la FFR le sait et dit tout ce qu’elle doit à « ceux qui rendent le rugby possible au quotidien ! » autrement dit « ces hommes et ces femmes qui, au-delà des terrains, permettent au rugby de se développer et de se transmettre aux générations futures. »

La fédération impose, lors de tout match, la présence sur le banc de l’entraîneur, d’un soigneur, d’un rédacteur (qui assure la relation avec l’arbitre et vérifie les licences), d’un responsable sécurité (Mr anti-fumigènes et autres excitations), d’un responsable du contrôle antidopage qui est pour l’heure une fonction réglementaire essentiellement formelle. Heureusement.

Au club de Fontenay, ces rôles sont répartis entre Stéphane et Sophie, Jean-Louis, Olivier, Thierry, Sébastien et bien sûr Philippe qui ne se départit pas d’une grande modestie sur lui-même.

Stéphane et son épouse Sophie Lecuyer, assurent la gestion et l’organisation. Il y a du taf : relations avec la Fédération pour le championnat, relations avec les clubs, gestion des maillots, du matériel, des créneaux de matchs. Sophie prend les photos, organise les événements et les réceptions.

Ajoutons « les relations avec la FFR, les licences, la collecte des cotisations, les buvettes et les collations, les recherches des sponsors et de donateurs, l’intendance », la blanchisserie des maillots (le rugby, ça salit 😉 mais pas seulement…), les commandes de maillots et leur flocage, les achats de viatiques pour les rencontres de fin de match au club house. Manquerait plus qu’on saute un repas ! D’autant que le stade a un club house pour accueillir ! Oui ça, il est équipé d’une vraie salle de réception.

Pour celui qui veut, les tâches ne manquent pas. Philippe Ciniello est de ceux qui veulent.

Entre technique et lignes d’avants

Arrivé à Sceaux il y a une vingtaine d’années, il a grandi à Chilly-Mazarin. De la 6e à la première, entrainé par un frère plus âgé et déjà de bon niveau, il joue au rugby dans l’union sportive de la ville. Il jouait pilier. Déjà le goût pour le jeu d’avant. « Mais je courrais vite ! » s’empresse-t-il d’indiquer. Il ne faudrait pas s’imaginer un petit garçon genre bouboule.

Il assiste avec le club à des finales enflammées de championnats de France et connaît la fièvre des remises au vainqueur du bouclier de Brennus…. du nom du graveur, Charles de son prénom, qui créa la récompense en 1892. Quand il arrive place du Capitole, à Toulouse, le bouclier est plutôt rebaptisé Brrrrennnus…

Philippe Ciniello interrompt le sport régulier quand il se forme en génie mécanique. Il s’attèle aux processus de conception, de fabrication et d’assemblage de produits et de structures. Après l’armée, il exerce dans plusieurs entreprises, dont un fabricant de machines de traitement de surface par ultrasons. On est dans la technique.

Et tout commercial qu’il soit aujourd’hui, il continue dans la technique. Il travaille chez un fabricant italien de matières plastiques très spécialisées. Elles sont destinées à tenir de hautes performances très particulières. Les plastiques sous capot moteur demandent une forte tenue en température. Ceux pour disjoncteurs doivent avoir des comportements précis en cas d’arc électrique. « L’entreprise familiale, souligne Philippe Ciniello, est dirigée par une présidente soucieuse des contraintes de RSE. Elle recycle des matières plastiques,, s’alimente d’électricité verte. » On peut être dans les matières plastiques et entrer dans une économie circulaire. « On ne fabrique pas des sacs plastiques !» Il exerce depuis son bureau hébergé chez Sceaux Smart. Il est fidèle au lieu : un article du Parisien, qui remonte du 2 octobre 2015, l’interviewait lors de son installation.

Les « Folklos »

En 2009, il a alors la quarantaine, il jouait à Chilly-Mazarin, mais habitant Sceaux, il cherche plus près, trouve Fontenay club et l’équipe des vétérans. Il joue 3e ligne (il a conservé le goût du « contact »). « Les vétérans, une quarantaine de personnes viennent de Fontenay, Sceaux, Verrières, Le Plessis, ou Châtenay. »

C’est un rugby loisirs avec des règles adaptées. On ne plaque qu’en bas, les mêlées ne sont pas poussées (ce serait un coup à se ratatiner les cervicales), on ne joue pas les rucks, c’est-à-dire qu’à un contre un, on peut gratter la balle, mais au-delà, on stoppe et la balle est remise en jeu. On ne peut jouer au pied que dans les 22, histoire de ne pas sortir du match la langue pendante. C’est l’esprit du rugby, en plus cool. Loisir, comme dit le titre. L’âge médian de l’équipe est vers 50 ans. On peut aimer le jeu, se retrouver, se confronter, mais pas s’épuiser. Le lendemain de match, faut aller travailler.

Un match par mois et un entraînement par semaine : échauffement, musculation, endurance. Habileté au ballon, passes, touches… Mise en place et opposition, placage. « Les avants développent la mêlée et la touche ; les trois quarts, le lancement de jeu et les combinaisons. »

Après l’effort, le réconfort. Pour la 3e mi-temps, les vétérans se réunissent dans le Club-house avec l’autre équipe. Rien n’est pire que de rater un p’tit gorgeon.

La régionale 3

Plus exigeante est l’équipe sénior. Deux entraînements par semaine, le mardi et le jeudi soir. Le mercredi, c’est musculation au gymnase. Les matchs ont lieu le dimanche à 15h. Un coup à domicile l’autre à l’extérieur. Un repas avant le match, poulet, pâtes et fruits, vers midi, il faut qu’ils aient quelque chose dans le ventre pour affronter les intempéries rugbystiques.

L’atmosphère des matchs est par définition électrique. On parle d’un sport qui a besoin d’émotions fortes, de joie et de fierté. Fierté d’équipe, discipline et respect de l’adversaire. Hommage à la ville, leur maillot est de couleur …. rose… évidemment. Mais les shorts sont bleus, faut pas abuser.

Pour l’instant, tout baigne. Sur 8 matchs, 8 victoires. Qui dit mieux ? Même si les arbres ne montent pas jusqu’au ciel, on leur souhaite de continuer sur la lancée.

Philippe Ciniello récapitule d’un trait l’état d’esprit : endurance, solidarité, soutien mutuel. Réjouissance pour la victoire, mais en cas de défaite d’un coca ou d’une bière on trinque avec l’adversaire.


A noter sur vos tablettes (ovales)

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