Fin de campagne à Bourg-la-Reine

Ce jeudi 4 juillet, Maud Bregeon et Brice Gaillard tenaient réunion publique à Bourg-la-Reine. Séparément bien sûr, mais à quelques centaines de mètres l’un de l’autre. Maud Bregeon aux Colonnes et Brice Gaillard à l’Agoreine.

Différences et ressemblances

Ces deux meetings rassemblent les deux camps opposés dans ce deuxième tour dans la 13^ème circonscription des Hauts de Seine. Mais ils se ressemblent. Dans les deux cas, le public est essentiellement composé de sympathisants. Et aussi, pour une partie notable, des militants qui distribuent inlassablement depuis quinze jours. Le but de la réunion n’est donc pas de convaincre ce public déjà acquis. Il s’agit plutôt de lui donner des billes pour argumenter auprès des proches, des voisins, des collègues. Et bien sûr de le motiver dans cette toute dernière ligne droite.

Dans les deux cas tous les âges semblent représentés. Avec cependant une majorité de seniors. Sans surprise, la génération qui manque est celle qui a déjà et encore des enfants à la maison qu’il faut nourrir, écouter, aider…ou envoyer se coucher !

La différence la plus visible est dans l’affluence. Maud Bregeon a devant elle un public de 120 à150 personnes. Les partisans de Brice Gaillard ont rempli l’Agoreine, une salle qui peut accueillir 300 personnes.

Dernière ressemblance : la sincérité. Ceux qui sont venus sont des soutiens sincères de leur camp. Dans leur diversité, chacun avec son histoire, ses expériences, ses valeurs.

Un scrutin disputé

Maud Bregeon est sortie en tête de ce premier tour. Mais son avance sur Brice Gaillard, son adversaire du second tour, était inférieure à 1000 voix. 1,41% des exprimés exactement.

La mobilisation des abstentionnistes peut donc modifier l’ordre d’arrivée. Surtout, que feront les électeurs des candidats éliminés ? Les 385 de la candidate Lutte ouvrière devraient se reporter sur Brice Gaillard. S’ils votent le 7 juillet.

Sur qui se reporteront les 736 électeurs qui se sont portés sur Mohammed Tounsi, candidat étiqueté divers centre ? Impossible à dire, tant on ne connait pas leur motivation.

Restent les 14 012 électeurs qui ont choisi le candidat RN, la candidate Reconquête ou le candidat LR indépendant. C’est beaucoup. Aucun de ces candidats n’a donné de consignes. On peut supposer qu’ils rejettent de la même manière les deux candidats en lice, même si c’est pour des raisons différentes. Mais qu’en pensent leurs électeurs ?

Maud Bregeon et Brice Gaillard n’ont pas hésité à appeler les électeurs qui n’avaient pas voté pour eux à les rejoindre au second tour. Exercice un peu difficile : il faut leur dire qu’on a compris leur colère ou leurs attentes tout en désapprouvant leur choix… Il était donc plus facile de faire appel à la mobilisation des abstentionnistes du premier tour. De défendre son programme. Et de taper sur le concurrent, ou plutôt sur le camp de son concurrent. Sur ce point une différence : Maud Bregeon ne parle pas de son concurrent local, alors que celui-ci donne quelques coup de griffes à la députée sortante.

Mobiliser, mobiliser !

Dans ces conditions, chaque camp met en avant ses soutiens.

Maud Bregeon est l’une des porte-parole de Renaissance. Elle est très régulièrement invitée dans les médias. Il lui faut compléter son image en montrant son ancrage local. Dans ses réponses, elle n’hésite pas à montrer qu’elle connait les militants qui interviennent, qu’elle les appelle par leur prénom.

Et surtout, elle met en scène le soutien des maires de la circonscription. Ceux -ci insistent pour expliquer qu’ils travaillent avec elle, qu’ils ont appris depuis deux ans à la connaître, à l’apprécier. Jean-Yves Sénant, maire d’Antony raconte que, dès le soir du 9 juin, il lui a paru nécessaire qu’il n’y ait qu’un candidat de la droite et du centre, face à la gauche. Donner la parole aux maires permet aussi à la députée sortante de montrer qu’elle est soutenue au-delà de son parti, Renaissance.

Classiquement, Maud Bregeon se positionne contre les extrêmes : est-ce que l’antisémitisme de LFI est plus ou moins grave que le racisme du RN ? Elle note qu’elle a vu souvent LFI voter avec le RN à l’Assemblée. Et que les alliés de LFI sont responsables des alliances qu’ils font et du programme qu’ils portent.

A l’Agoreine, Christophe Bonazzi, chef de file de l’opposition municipale à Bourg-la-Reine, joue les Monsieur Loyal. Il est aidé dans ce rôle par Marylène Coeur-Joly, une autre élue d’opposition de la ville. Voilà pour l’ancrage local.

Les autres intervenants sont Romain Montbeyre, permanent chez SOS Racisme, résidant à Antony ; Pierre Ouzoulias, sénateur communiste des Hauts-de-Seine ; Damien Carême, député européen LFI ; Emma Rafowicz , députée européenne PS. Le but est clair : montrer que les 4 partis qui composent le Nouveau Front Populaire sont derrière le candidat. D’autant plus que le camp présidentiel et sa représentante locale s’ingénient à cibler plus précisément LFI, rangée dans ces extrêmes contre lequel il faut lutter.

Une vidéo où Michael Zemmour, économiste soutien du NFP, montre un appui clair et personnel à Brice Gaillard complète un autre message implicite : Brice Gaillard n’est pas un simple militant local, il a un réseau national.

A l’Agoreine, on rappelle aussi qu’il faut lutter contre une extrême droite aux portes du pouvoir. Un message qui pourrait paraitre inutile au vu du contexte local (le RN éliminé), mais qui rassemble certainement le public sur un point commun. Et bien sûr, on met en valeur le programme de changement porté par le NFP.

Résultats des courses dimanche soir !

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