Dans les jours qui viennent devraient s’achever les travaux de consolidation et de réfection du pont en surplomb de la gare RERB de Robinson. Le 26 avril, selon l’affiche municipale posée sur les palissades protégeant le chantier. La circulation des piétons a été ralentie pendant un mois par un passage peu large pris sur la chaussée. Ce qui aura permis de s’attarder un peu sur l’affiche et découvrir que les travaux étaient exécutés pour le compte de l’EPI 78/92. Mais c’est quoi, l’EPI 78/92 ?
Deux départements coopérants
L’Etablissement public interdépartemental 78/92 est une émanation, comme son nom l’indique, des départements des Yvelines et des Hauts-de-Seine. Il ne s’agit pas d’un étage supplémentaire dans le millefeuille administratif, mais d’une mutualisation de moyens pour un bassin de 3 millions d’habitants. L’EPI 78/92 ne génère pas de dépense ou d’administration supplémentaires. Il s’appuie uniquement sur les moyens mis à sa disposition par les deux collectivités.
Ses orientations budgétaires de 2023 montrent ses missions. En premier lieu sont l’entretien et l’exploitation du réseau routier départemental : des 1.910 km de routes départementales, 825 ouvrages d’art et 1.051 carrefours des deux collectivités. Ce qui explique que la réfection du pont du RER Robinson lui ait été déléguée.
Ensuite est l’archéologie préventive qui réalise des diagnostics et des fouilles sur les périodes chronologiques allant du Paléolithique à l’Époque moderne. En 2023, le service devrait entreprendre 8 diagnostics et 4 fouilles. Ce qui ne veut pas dire qu’il soit intervenu sur la place du Général du Gaulle de Sceaux puisque c’est sous l’égide de l’INRAP (Institut national de recherches d’archéologie préventive) que les recherches avaient été menées. Nous n’avons pas d’éléments pour supposer une collaboration entre les deux organismes.
Le site d’EPI 78/92 informe que l’adoption fait l’objet d’une aide qui, elle aussi, est mise en commun. Cette aide peut être de nature psychologique ou administrative auprès des instances nationales et internationales.
On devine une logique certaine dans ces attributions et les économies d’échelle qu’elles permettent. Cela rappelle en tout cas le projet de fusion proposé en 2016 par les présidents des deux conseils départementaux respectifs, Pierre Bédier pour les Yvelines et Patrick Devedjian pour les Hauts-de-Seine. L’objectif était alors de créer un territoire plus vaste et plus puissant avec la volonté de rationaliser les structures administratives. Le projet avait suscité de nombreuses controverses et oppositions et avait été abandonné.
La RATP constructeur
En continuant sa route sur l‘avenue Jules Guesde qui descend le long de la voie ferrée vers le carrefour des Mouilleboeufs, on découvre des chantiers. Rien à voir avec le pont, mais tant qu’on y est, autant jeter un coup d’œil. Passons sur l’aménagement de locaux « conducteurs » de la RATP. Plus surprenant (pour le flâneur sachant flâner) est d’apprendre que la même RATP se lance dans la construction d’une résidence à Sceaux. C’est une copromotion qu’elle assure avec Woodeum x Pitch Immo, entreprise spécialisée dans le bas carbone.
Le petit nom de la résidence est Sequoïa, vu qu’elle fera usage, selon le site de Woodeum, de bois massif. Et « ses logements disposeront d’espaces extérieurs généreux. Ils bénéficieront également d’une terrasse partagée au 5ème étage, d’un parc paysager et de deux commerces en rez-de-chaussée. » L’opération devrait être livrée à l’opérateur CDC Habitat dans le courant de l’année 2026.
Le panneau devant une deuxième construction, juste un peu plus bas, indique que la RATP est à nouveau « dans la boucle », mais pour une raison différente. Ici RATP Habitat assure la maîtrise d’ouvrage de la construction de 60 logements en locatif social. Cette filiale du groupe RATP « construit, réhabilite et gère un patrimoine de logements, commerces et résidences en Île-de-France », indique son site. De vocation immobilière sociale, elle propose des locatifs sociaux familiaux, collectifs ou individuels et des résidences étudiantes, jeunes actifs, ou dédiés à des publics spécifiques. Une partie est attribuée est aux agents de la RATP.
Cette présence du groupe RATP dans le bâtiment est peut-être évidente pour certains. Elle l’est moins pour ceux qui ne connaissaient pas l’existence de ses quatre filiales : RATP Habitat (logements sociaux en Île-de-France), RATP Real Estate (urbanisme et industrie en centre-ville) RATP Connect (réseau de fibres optiques), et RATP Capital Innovation (investissements), réunies dans RATP Solutions Ville.
Un métro peut en cacher un autre.
La porte d’entrée
Après la récente résidence étudiante de 150 logements, après la rénovation de la vaste résidence des Mésanges qui est en cours, est-ce un hasard si tant de projets animent le quartier des Quatre-chemins ? Le site de la ville de Sceaux donne son explication. « Ce quartier de Sceaux, situé au carrefour du Plessis-Robinson, de Châtenay-Malabry et de Fontenay-aux-Roses, est une porte d’entrée de la ville où convergent les passagers du RER et des bus, ainsi que les automobilistes. Mettre en valeur ce quartier, le rénover en créant un ensemble harmonieux et durable, pérenniser la gare et la ligne B, tels sont les objectifs de ce projet qui sera terminé à l’horizon 2026. » Ne retenons pas trop les délais qui sont faits pour être dépassés et gardons à l’esprit que le quartier est en train de considérablement changer.