BREAKING NEWS Le coq noir que, non sans une pointe de condescendance, France bleu appelle la mascotte à plumes du gouvernement est introuvable depuis plusieurs jours. Domicilié rue de Grenelle, dans le VIIe arrondissement de Paris, Doudou est parti sans laisser d’adresse. Les recherches sont en cours. Qui sait si attiré par la Coulée verte, le parc de Sceaux ou l’arboretum, il ne serait pas arrivé jusque dans les parages ?
Deux mots de celui dont la disparition défraie la chronique. Selon Actu Paris : « L’animal était à l’époque (en 2018) un cadeau d’Edouard Philippe, alors Premier ministre, à Christophe Castaner, l’ancien secrétaire d’État chargé des Relations avec le Parlement, à la suite d’une boutade entre les deux hommes. En remerciement, ce dernier avait décidé de baptiser le coq noir « Doudou », l’un des surnoms de l’actuel maire du Havre. »
Il ne vivait pas seul !
Doudou avait (a, doit-on dire pour ne pas porter la chkoumoune), Doudou donc a une poule. Et sa poule s’appelle Rosa. Les sources sont sans équivoque : elle lui apporte une compagnie réconfortante et tout indique que Doudou en toutes circonstances est resté un gentleman.
D’après un article informé du Parisien, il aurait auprès d’elle trouvé l’amour. Amour hélas menacé, apprend-on, car « … depuis quelques mois, les deux volatiles ont dû se résigner à moins de liberté. Chaque soir, ils doivent regagner leur cage pour se prémunir d’une autre créature qui rôde dans les parages la nuit. Dans le jardin mitoyen sans clôture, Lucrèce, la chienne de Jacques Mézard, le ministre de la Cohésion des territoires, leur cause bien du souci. Ce griffon « aux instincts de chasseur » a déjà tué un canard, rapporte une source. Et bien failli boulotter Doudou il y a quelques mois. « Il y avait des plumes noires partout », se souvient, horrifié, un membre du ministère. » »
« Boulotter ». Quel manque d’empathie pour le sort de Doudou! On sait de lui, qu’il est bavard et bruyant. Selon certains, il serait même souriant ! Pas le genre prise de bec, mais plutôt décontracté, chemise hawaïenne. Comme, il y a longtemps, Carlos dans une pub pour un soda à la composition chimique et parfaitement industrielle. Le fantaisiste disparu depuis et reposant au cimetière de Bourg-la-Reine chantait : « Mais qu’est-ce que tu bois Doudou dis donc ? » Comment ne pas y repenser quand on se demande avec inquiétude comment Doudou le coq arrive à se sustenter. Il risque sa peau (et ses plumes) s’il reste sans boire ni manger.
De la rue de Grenelle à Bourg-la-Reine, c’est deux bonnes heures à pied pour un homme. Alors, pour un coq, ce doit être un véritable marathon. Même si, en passant par le boulevard des Invalides, le boulevard de Montparnasse, l’avenue du Maine, la porte d’Orléans, la nationale 20, il peut repiquer vers le château de Sceaux en prenant l’allée d’Honneur. Mais ça fait un sacré bout pour de petites pattes.
Il arrive de trouver des pigeons dans des voitures du RER B sans que personne trouve à redire. Doudou aura-t-il trouvé de quoi se transporter à l’œil ? Et se retrouver loin de son domicile ni vu ni connu.
Car depuis quatre jours, plus aucune information n’est accessible. A la fièvre médiatique au moment de sa disparition a succédé une terrible couche de silence (on dit en général: un silence assourdissant). Qu’est-ce à dire? La censure? Le secret? Si vous avez des nouvelles, n’hésitez pas à les adresser à la Gazette qui transmettra au gouvernement en personne.