CARTE POSTALE En ce début de vacances de Pâques, deux mots (et non pas deux doigts) de Porto. Elle n’est pas que la ville de l’élixir qui fait sa réputation mondiale. Il est vrai que ce vin doux est d’une telle variété qu’on pourrait consacrer un voyage tout entier à le bien connaître. Mais prudence, affaibli par les comparaisons entre les crus, on manquerait un urbanisme compliqué qui fait le charme de la ville.
Porto est construite dans l’estuaire du Douro que des ponts impressionnants enjambent. Le majestueux pont Don Luis, tout en poutres métalliques, rappelle la tour Eiffel, non dans sa forme, mais dans sa constitution. Ce n’est pas un hasard. Son architecte Théophile Seyrig (arrière-grand-père de Delphine que les cinéphiles n’ont certainement pas oubliée) avait travaillé avec Gustave. Le pont a deux étages. Or Porto et Vila Nova de Gaia sont bâties à flanc de colline de part et d’autre de l’estuaire. Ainsi, l’étage du bas relie les villes basses, tandis que celui haut relie… devinez.
L’altitude n’est pas la seule différence entre les deux niveaux. Celui du bas relie les quais où sont les restaurants, les lieux de dégustation, le lieu de promenade le long du fleuve. Sur le niveau haut passe le métro. Pour quelque deux euros, vous pouvez aller de l’aéroport au centre de la ville (à comparer au prix de l’Orlyval). La ligne E (violette) d’abord, puis en changeant à Trindade (nœud de connexion le plus important, pensez à Châtelet) on peut prendre la D (jaune). C’est elle qui passe sur le pont Eiffel.
Avec l’altitude et l’éloignement des lieux les plus touristiques, les prix de la restauration baissent. Une sorte de vases communicants. Quand ça monte d’un côté, ça baisse de l’autre. L’effort n’est donc pas inutile. Il n’est pas anodin non plus. Ça grimpe. Mais quelles vues !