Une exposition passionnante se tient en ce moment (jusqu’au 9 juillet) dans les anciennes écuries du domaine de Sceaux. Elle présente le contexte et la conduite de la restauration du domaine après une période de délaissement pendant laquelle il se dégradait.
« Le Département, aujourd’hui propriétaire, revient sur son histoire et son évolution à travers l’évènement « 100 ans de partage ! 1923-2023, la Renaissance du Domaine de Sceaux ». Exposition historique, expositions photos, installation monumentale, escape games, activités pour la Nuit européenne des musées ainsi que les Journées européennes du patrimoine, colloque, seront organisés tout au long de l’année pour mieux comprendre l’histoire complexe du Domaine de Sceaux qui connut, après la fin de l’Ancien Régime, plusieurs périodes de déclin et de renouveau. »[1]
On comprend ainsi que le centenaire ne commémore évidemment pas la création du parc qui remonte au XVIIe siècle, mais le début de sa rénovation et de la transformation urbaine qui fut engagée.
Les travaux comprendront la rénovation des bassins et des fontaines, la création de nouveaux jardins et la rénovation des allées. La restauration des bosquets et des parterres, ainsi que les statues et les sculptures. Le curage des bassins fut une opération considérable : des dizaines de milliers de m3 de boue sont évacués. Des photos d’une qualité remarquable montrent les moyens étonnants qui ont été utilisés.
Pour financer rachat et préservation des bâtiments et du parc, les principes d’aménagement de 1923 prévoyaient le lotissement des parties périphériques afin de financer l’ensemble du projet. Une grande carte du lotissement fait découvrir qu’une partie seulement du projet a été mise en œuvre. Le visiteur découvrira pourquoi. La réalisation finale donnera le quartier du parc de Sceaux que l’on connaît aujourd’hui.
Une belle reconstitution
L’exposition richement documentée raconte l’histoire, combien chargée en rebondissements, du domaine. Autrefois symbole de grandeur et de prospérité, il commence un déclin au tournant du XXe siècle. Les héritières du marquis de Trévise peinent à maintenir la propriété en bon état, tandis qu’une partie du parc est louée à des fins agricoles en 1920.
Pourtant, au milieu de ces abandons, des perspectives renaissent. En 1923, la princesse de Cystria, unique héritière du Domaine, cède finalement la propriété au département de la Seine, sous l’impulsion du maire de Sceaux, Jean-Baptiste Bergeret de Frouville.
L’exposition montre les travaux de restauration qui commencent sous la houlette des architectes Forestier et rapidement Azéma. Les grandes pièces d’eau sont rénovées, la façade du pavillon de Hanovre est transférée depuis Paris et remontée au Domaine de Sceaux, à l’ouest du Grand Canal, tandis que de nouvelles cascades sont construites.
Pendant la guerre, les bâtiments sont réquisitionnés et occupés par les troupes successives. Mais le parc est épargné par les bombes. A la Libération, « la restauration du site [reprend], telle qu’envisagée en 1923. Le Domaine de Sceaux retrouve ainsi son prestige. »[2]
Une série de photos, « prises du ciel » par Florence Arnaud nous fait découvrir des manifestations beaucoup plus récentes.
Pour en savoir plus : le site du domaine départemental du parc de Sceaux
[1] Site du département des Hauts-de-Seine
[2] Site du domaine départemental de Sceaux