La Gazette donne la parole à Joseph Maire de TEC (Transition Écologique Chatenay), association qui « agit pour la prise de conscience environnementale et la mise en mouvement vers l’écocitoyenneté du plus grand nombre. Apolitique, elle intervient aussi auprès des représentants locaux pour renforcer et soutenir les actions vers la transition écologique et solidaire. »
N’avez-vous jamais croisé comme nous un joggeur muni d’un sac poubelle en train de ramasser des déchets trouvés le long de son parcours ? Cette pratique « le plogging » viendrait d’un terme suédois formé de la contraction de plocka upp (« ramasser ») et de jogging : c’est en effet en Suède que cette activité est apparue de manière organisée vers 2016 avant de s’étendre vers d’autres pays pour répondre aux préoccupations croissantes d’environnement.
Contrairement aux images du sport de haut niveau renvoyées trop souvent par les médias, il existe ainsi de plus en plus de sportifs soucieux de réconcilier l’amour du sport et de l’environnement, voire de faire de leur sport un outil de sensibilisation à ces questions. C’est le cas de Didier que nous avons interpellé ce jour-là alors qu’il courait avec une bouteille en plastique à la main pleine de mégots de cigarette… Mais, Didier n’est pas tout à fait un châtenaisien ploggeur anonyme comme les autres… c’est aussi l’organisateur de la 1ère édition des Etats généraux Sport Planète.
Les Etats généraux “Sport Planète” à Châtenay-Malabry : quesaco ??
Inscrits dans le programme Sport Planète fédéré par la MAIF, ces Etats généraux ont été mis en place les 18 et 19 octobre derniers au CREPS de Châtenay-Malabry par Didier et son équipe. Ils ont réuni des sportifs de tous poils, ambassadeurs Sport Planète ou désireux de le devenir, mais pas que …. : des organisateurs d’événement sportif (comme Roland Garros ou les 24h du Mans), des formateurs ou des responsables d’écoles de formation, des éco-aventuriers (utilisant la pratique sportive pour porter un message éco-responsable). Ajoutons des partenaires économiques et ayants droits, (marques sportives ou investissant dans le sport) et détenteurs de droits sportifs divers des médias, des représentants de la presse… Tout ce monde a participé à l’événement.
Dans la conférence introductive, François Gemenne, politologue et chercheur belge, contributeur important du GIEC, a remis le clocher climatique au milieu du village avec son sens bien connu de la formule « …il faut absolument, dit-il, que nous appliquions à la lutte contre le changement climatique cette vieille devise des jeux Olympiques : citius, altius, fortius , plus vite, plus haut, plus fort ! »
Ont suivi des conférences, séances plénières, ateliers et tables rondes. Les objectifs de cette grande messe du sport éco-responsable furent multiples : inventorier et partager les bonnes pratiques, identifier les freins à lever pour engager et faire agir les acteurs du sport, et proposer des solutions concrètes. Vous avez manqué l’événement ? Pas de panique, l’ensemble des interventions et débats de ces deux journées est désormais disponible en replay : https://maif-conf.fr/eg2022/
… et le sport, il est où ?
Ces Etats généraux ne sont pas restés qu’un exercice intellectuel. Il y eut un volet sportif avec Xavier Thévenard, spécialiste de l’ultra-trail (triple vainqueur de l’UTMB…) et ambassadeur Sport Planète. Il s’est élancé, au terme de ces deux journées, sur un parcours de 100 km en Île-de-France pour sensibiliser à la préservation des zones écologiques autour de Paris.
En complément, dans le cadre magnifique du CREPS de Châtenay se tenaient un village sport planète et des écogames île-de-France avec un challenge écoresponsable UNSS organisé par le service départemental 92. Des équipes de collégiens et de lycéens furent confrontés à des défis écosportifs. Les thèmes concernaient l’eau, les déchets, la mobilité, l’énergie et l’alimentation. Les participants avaient à ramasser et trier des ordures de façon chronométrée, à se fabriquer un smoothy[1] tout en pédalant sur un home trainer, à se confectionner une barre énergétique bio, ……
Les jeunes éco-délégués venus encadrer ces différents défis ont pu appréhender la dimension concrète d’une animation sportive écoresponsable. Le tout sous le regard bienveillant et attentif de Sandrine, professeur d’EPS et chatenaisienne, référente développement durable de la Cité scolaire Lakanal de Sceaux (92). Elle est également très investie dans l’organisation de ces Etats généraux comme présidente de l’association SVPlanète. Basée à Châtenay, SVPlanète est une association à rayon d’action national et international créée au début des années 2000. Elle utilise ce magnifique outil qu’est le sport pour le mettre au service des grands enjeux du XXIe siècle dont la lutte contre le dérèglement climatique. Elle contribue au développement durable dans et par le sport.
Beaucoup d’enthousiasme et d’engagement chez les jeunes venus participer à ces jeux. Notre association TEC a été heureuse d’y contribuer ! Tout cela donne une image joyeuse, positive et durable du sport qui en fait une brique potentielle d’une transition écologique qu’on a bien sûr envie de partager.
On serait même tenté de s’inspirer de Rabelais pour proclamer que : « Sport sans conscience n’est que ruine de l’âme (et/ou de la planète) » !!!
[1] Boisson à base de yaourt et de fruits.