A peu près à égale distance de la coulée verte et de la gare de Robinson, le cimetière de Sceaux occupe un espace de tranquillité entre la rue Houdan et la rue du clos Saint-Marcel. Le promeneur qui profite de ce passage a pu tout récemment constater qu’un certain nombre de tombes étaient surmontées d’un petit bristol. Celui-ci indiquait que la concession était échue et invitait à trouver des renseignements auprès de la mairie.
Auprès de l’aimable gardien, on apprend qu’une cinquantaine de tombes sont concernées, sur les plus de 2600 que compte le cimetière. Il s’agit de concessions perpétuelles, anciennes et dont l’état montre un manque manifeste d’entretien et de visites. La loi organise la manière dont il peut y être mis fin. La procédure a été modifiée par la loi 2022-217 du 21 février 2022, laquelle a fait passer de 3 ans à 1 an le délai d’attente pour la reprise d’une concession.
Si un an après la publicité régulièrement effectuée, la concession est toujours en état d’abandon le maire a la faculté de saisir le conseil municipal, qui est appelé à décider si la reprise de la concession est prononcée ou non.
Le gardien confirme la situation du cimetière de Sceaux : il est plein, et l’opération vise à faire un peu de place. Le problème, assez général en France, explique le vote très récent de la loi.
Dans sa Supplique pour être enterré à la plage de Sète, notre irremplaçable Brassens avait prévu le coup.
Mon caveau de famille, hélas n’est pas tout neuf
Vulgairement parlant, il est plein comme un œuf
Et d’ici que quelqu’un n’en sorte
Il risque de se faire tard et je ne peux
Dire à ces braves gens « poussez-vous donc un peu »
Place aux jeunes en quelque sorte.
Comme pour donner raison au troubadour, en France, le taux de crémation ne cesse d’augmenter, pour dépasser les 40% en 2021. D’où la présence au cimetière de Sceaux de plusieurs espaces (colombarium) où laisser une urne funéraire, et même « d’un jardin du souvenir » pour les disperser.