Le dernier mouvement des Tableaux d’une exposition de Moussorgski, a pour titre La grande porte de Kiev. Il a été inspiré par une toile de Viktor Hartmann, architecte et peintre ami du compositeur. Reconnaissant d’avoir échappé à un attentat, pourtant exécuté à Saint-Pétersbourg, le tsar Alexandre II avait décidé d’offrir à la ville de Kiew une grande porte. Un concours fut lancé, Hartmann s’y présenta et le tableau qu’il a peint illustre son projet. La grande porte ne sera pas construite.
Hartmann meurt en 1873. Une exposition de ses œuvres est organisée l’année suivante. Moussorgski y trouve une source d’inspiration et une façon de rendre hommage à un ami dont la perte l’affecte beaucoup.
La grande porte de Kiev est peut-être l’un des morceaux les plus connus de la série des 10. Les cuivres, les percussions, des cloches y résonnent particulièrement.
Le mouvement imaginé par Moussorgski peint le tableau coloré d’une solennité populaire et prend des allures de final d’opéra. L’indication « Maestoso », le rythme lent avec ses grandes durées donnent à ce mouvement de la grandeur et de la majesté. Au début on entend une ample mélodie russe chantante qui se change ensuite de façon constrastée en un second thème calme et distant qui rappelle un hymne ecclésial. Ensuite le premier thème ressurgit avec une nouvelle force, rajoutant encore une voix (des mouvements de croches à l’octave) et de nouveau passe, cette fois fort, au deuxième thème choral..
Wikipedia : Tableaux d’une exposition
Jugez-en.