Le Conseil municipal du 25 novembre avec, comme à chaque fois, un ordre du jour copieux. Côté La Gazette, on avait décidé d’en rester au plan vélo. Par chance, il était présenté en premier ce qui éliminait le risque d’avoir à soutenir de longues contestations. Patrice Pattée, conseiller municipal adjoint chargé des Mobilités présentait les pistes de travail de la ville sous forme de huit axes.
Pour les simplifier beaucoup, disons qu’ils traitent d’abord d’une volonté pédagogique : cela va de l’encouragement à la pratique et à la réparation du vélo à la tranquillisation des abords des écoles ; de l’autonomie des séniors au soutien aux startups.
La cohabitation entre les vélos et les autos semble envisagée de plusieurs manières : des limitations de vitesse étendues aux voiries départementales, puis en faisant mieux respecter le 30km/h ; la contribution au RER V et au plan vélo départemental ; côté offre, la participation au collectif Vel lib et une 4e station prévue face à la mairie à la mi-2022.
Sont également proposés le développement du cyclotourisme avec la participation à la Véloscénie, une initiative de promotion touristique et prophylaxique conçue autour d’un parcours cycliste entre Notre-Dame et le Mont Saint-Michel ; ou encore une volonté d’exemplarité avec l’acquisition d’une flotte de vélos pour les agents municipaux.
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Voilà pour le résumé à la serpe des propos de Patrice Pattée et de sa démarche « Convaincre plutôt que contraindre ». C’est peut-être la raison qui l’a conduit à ne pas évoquer le problème des pistes cyclables. Ce que l’opposition Sceaux Ensemble n’a pas manqué de relever.
La première intervention revient à Christiane Gautier qui dénonce l’impasse faite sur le sujet et, plus précisément, l’absence de pistes cyclables en site propre en centre-ville. Le projet de la place Charles de Gaulle n’en prévoit pas. Elle étaye sa position sur les recommandations du CEREMA qui les préconisent à partir d’un trafic 4000 véhicules par jour, alors qu’elle le situe à 20.000 sur la place. La limitation de vitesse à 30km/h est estimée totalement insuffisante pour assurer la sécurité des cyclistes. Le contexte ne permettait guère de décrire les tracés des pistes cyclables que son groupe défend. La Gazette s’adressera à Christiane Gautier pour en savoir plus.
Echanges de balles
Le ton de Sceaux en commun est sensiblement différent, moins vindicatif. Philippe Szynkowski, s’il relève que l’intégration dans le RER V ne fait pas l’objet de proposition concrète, propose la D75 comme parcours transversal et la D63 comme radiale. Il ajoute la D60 (l’allée d’Honneur) parmi les cibles à prendre en compte. Il demande des statistiques sur l’usage réel des parkings à vélos et des services de type Zoov ou Velib.
Pour Liliane Wietzerbin, le plan vélo est dans son état présent insuffisant. Les phrases sont souvent sibyllines et les graphiques incomplets. La Véloscénie relève plutôt de la rubrique Tourisme que du plan vélo, les Scéens n’étant pas concernés. Elle souhaite constituer une équipe municipale pour traiter des questions d’accompagnement des enfants.
Maud Bonté propose une station de gonflage aux Blagis, à l’image de celle de la Ménagerie. Il semble que l’idée soit tout à fait partagée et qu’au-delà du gonflage, c’est une station de réparation qui est prévue.
Revers
L’argument principal de la réponse de Patrice Pattée est le pragmatisme. « Certes, on n’a pas tout, les pistes cyclables sont à rénover, d’autres à construire, mais on fait. » C’est un chantier qui est en cours, on n’en est pas à la visite de réception des travaux. On apprend que la ville vient de participer à une réunion avec la région sur des tracés pour le RER V, ne l’occurrence sur les D74 et D75.
Du coup, on se demande pourquoi cette information apparaît en réponse à Christiane Gautier et ne fut pas fournie dans l’exposé initial. On apprend également que la ville est consciente du « conflit d’usage » dont la Coulée verte est l’enjeu et qu’elle y réfléchit. On aurait aimé connaître les termes de la réflexion. Reconnaissons pourtant que le ton des interventions évoque plus souvent la guérilla que la réflexion collective. Ce qui n’invite pas à livrer à voix haute les hypothèses auxquelles on pense.
Décompte
A Liliane Wietzerbin qui estime que le budget du plan est peu (voire pas) évoqué, l’objection de Patrice Pattée est significative : « On n’a pas forcément besoin de beaucoup d’argent ». Deux types de priorité : les infrastructures, pistes cyclables sécurisées, équipements complémentaires, qui demandent des investissements éventuellement importants ; d’un autre côté, l’éducation, la sensibilisation, le changement de comportement qui demandent du temps et de l’engagement.
Les touristes
Pour Philippe Szynkowski, la Véloscénie est une « mise en scène du cyclisme » qui a peu de rapport avec les enjeux des nouvelles mobilités. Pour Fabrice Bernard, l’intérêt pour Sceaux est mineur, vu la proximité avec Paris qui ne justifie pas une étape et la traversée de la ville risque d’augmenter le trafic vélo et donc d’encombrer les pistes. Inversement, Patrice Pattée y voit une occasion d valoriser la ville à l’international (le site de Veloscenie mentionne un certain nombre de lieux scéens à visiter). L’initiative avance rapidement et il estime que Sceaux a tout intérêt à rejoindre le comité d’itinéraire.
De nombreux échanges manquent : les avantages et les inconvénients des M12, dont j’ai appris après coup sur le web qu’il s’agit de panneaux donnant priorité aux vélos aux feux rouges (je ne risquais pas de les voir, n’ayant pas observé que les vélos s’arrêtent aux feux rouges) ; la défense des automobilistes un rien provoquante de M. Tamby, fier conducteur de 4×4 ; le coût de la prestation de conseil sur le plan Mobilité des agents municipaux, excessive ou non ; la bétonisation versus le développement du centre-ville, sujet à part entière qui induit des protestations récurrentes ; le montant de l’indemnisation du restaurant Saveurs d’Asie, et mille autres choses que le compte-rendu vous fera certainement découvrir.
Des commentaires et déclarations, en partie accusatoires en partie contributives, des « rien à reprendre, tout à jeter » ou bien des contributions, et, à l’opposé, d’énoncé de propositions destinées à être votées : pour, contre, abstention, ne prend pas part au vote (NPPV). En petit, quelques facettes de la démocratie, version somme toute assez crispée et partagée entre l’ouverture naturelle du débat et la fermeture non moins naturelle de la décision par le vote.
Il me semble que maintenant il faut entrer dans le concret. Quelles seraient les rues concernées ? Quelles largeurs des pistes cyclables ? Et bien d’autres points encore. Quels impacts? C’était le sens de l’invitation que je lançais aux partisans du cyclable séparé des voitures. La Gazette accueillera volontiers un échange sur leur projet.
Les pistes cyclables doivent se développer aujourd’hui sur les grands axes, les départementales, qui traversent notre ville.
Ces axes
permettent aux scéens de se déplacer en ville,
permettent aux autres de venir animer le centre-ville ,
Permettent de relier les villes entre elles
Mon cher Maurice
Ce choix de voirie partagée est amoral sur un axe de grande circulation. Le Cerema le dit avec insistance.
-Amoral car qui du vélo et de la voiture se retrouvera ds l’ambulance ?
-Amoral car toute modification de voirie doit s’accompagner d’espaces cyclables. C’est la loi LOM qui le dit. Or en réduisant la voirie à 2 voies sans aménagement, la mairie ne respecte pas la loi.
Comment se plaindre d’un manque d’autonomie pour sa ville si, en même temps, la ville ne respecte pas la loi.
Sincèrement je ne vois pas le rapport entre les pistes cyclables et la morale. Et les recommandations du Cerema ne s’y réfèrent jamais. Les affaires publiques, heureusement, ne se réduisent pas à de la morale. Ce serait terrible.
Je vais provoquer. Ceux qui me connaissent n’en seront pas surpris.
Le vélo, c’est super. J’en ai fait beaucoup de 13 à 25 ans. Je suis passé à la voiture. J’ai repris la trottinette à 82 ans, suis tombé (sur la tête) et ai résolu de ne plus utiliser de deux roues. Maintenant, à 86 ans, je me déplace essentiellement à pied.
Quand je monte à Sceaux, depuis les Blagis, il m’arrive d’aller emprunter la rue Houdan dans sa partie dite « piétonne ».
À lire ce compte rendu et les échanges sur les pistes cyclables, il m’est venu l’idée suivante : la rue Houdan dans la partie située entre la Place du Général de Gaulle et la rue Florian, est un lieu particulièrement adapté à la circulation des vélos. Le sol en dallage de pierre est très roulant et assez large. Les automobiles y passent très rarement. Cette voie est parcourue, des deux côtés, par de légers caniveaux qui dessinent presque des trottoirs qui pourraient être réservés aux piétons.
Cette disposition ne changerait pas considérablement la situation actuelle. J’ai bien noté que les entrées de cette zone « piétonne » comportent des marquages au sol demandant aux cyclistes d’y passer le vélo à la main, mais je n’en ai guère vu l’application.
Monsieur Patrice Pattée pourrait-il engager une consultation des piétons Scéens sur cette idée ?
[…] Ajzenberg dans Echauffements sur le plan vélo […]
L’article ne met pas clairement en évidence la contradiction de la ville à refuser toute piste cyclable en centre-ville.
L’axe Robinson, centre-ville, Lakanal est capital.
-les étudiants pourraient le sillonner en sécurité si ces pistes existaient.
– les nouveaux cyclistes n’osent pas aujourd’hui s’y aventurer , trop dangereux.
– idem pour les enfants. Quel parent oserait prendre le risque!!!!
De plus Sceaux est animée par le marché et sa rue piétonne.
50 à 70% des acheteurs-promeneurs viennent des villes voisines.
Diminuer le trafic voiture SANS prévoir de pistes cyclables alors que le nombre de cyclistes va tripler est incohérent pour l’avenir de la ville. Comment pourront-ils circuler?
C’est une asphyxie programmée qui n’anticipe pas les évolutions de la mobilité douce: marche à pied et vélo.
Les vélos rouleront sur les trottoirs par peur des voitures, mettant en danger les piétons.
Il faudrait une vision ouverte sur le 21e siècle.
Il faudrait une mairie courageuse qui abandonne ses principes du 20e siècle pour ne pas obérer l’avenir.
Sans prétendre détenir la vérité, j’ai plutôt perçu un choix qu’une contradiction de la part de la municipalité : le choix des voiries partagées pour le centre-ville.
Le projet que vous défendez (voiries spécialisées pour le vélo) et dont on comprend les motivations demanderait à être décliné précisément: rues concernées, largeur des pistes, intégration dans le RERV. C’est le sens de la demande que l’article fait à ses promoteurs. Seuls des parcours explicites permettraient de se faire une idée concrète des impacts à prendre en compte.