La hausse des températures moyennes à la superficie du globe terrestre, annoncée depuis quelques décennies par le GIEC est manifeste ces dernières années. Le rôle des activités anthropiques dans les émissions de gaz à effet de serre est bien documenté. Mais celles-ci continuent à augmenter, avec la croissance économique (à laquelle s’ajoute la croissance de la population).
Le présent article vise à donner quelques repères simples sur la question des moyens de réduire ces émissions en France.
Deux préalables
Les spécialistes ont pris l’habitude de raisonner sur l’ensemble du cycle de vie. Cela permet par exemple d’éviter de choisir une solution moins émettrice de CO2 à la construction mais qui l’est nettement plus lors de son utilisation.
Le réchauffement climatique n’est pas le seul problème à traiter. Il faut aussi voir les impacts des solutions envisagées sur d’autres problèmes. L’exemple le plus frappant sur le sujet est le nucléaire, excellente solution si on ne raisonne qu’émission de gaz de serre, mais contestées par certains pour d’autres raisons
Trois axes d’action
Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, on peut envisager trois types de solution (et les combiner aussi !):
- Efficacité énergétique
- Substitution
- Sobriété
L’efficacité énergétique consiste à produire le même service en consommant moins. C’est ainsi que de nouveaux moteurs ont permis à Airbus une consommation diminuée de 15 % dans les versions dites « NEO »[1]. Dans le secteur du chauffage résidentiel/tertiaire, les gains peuvent être impressionnants si le bâtiment est mal isolé au départ. A priori, on peut partout se poser la question de l’efficacité énergétique, mais il faut avoir à l’esprit que cela fait des décennies (voire des siècles) que l’on cherche à progresser dans ce domaine.
La substitution consiste à passer d’une énergie carbonée (charbon, pétrole, gaz) à une autre source qui ne l’est pas et est généralement beaucoup moins productrice de CO2. Le passage à l’électricité est un exemple de substitution (à condition que la production d’électricité soit elle-même décarbonée.
La sobriété consiste à consommer moins, à remettre en cause un type de consommation qui ne peut être réduit par les moyens précédents. Les trajets transatlantiques en avion en sont un bon exemple (on ne sait pas faire voler sans énergie carboné un avion de transport). On peut aussi consommer autrement (par exemple accepter de mettre cinq fois plus de temps pour aller de Paris à Toulouse en train plutôt qu’en avion).
Réflexion par secteur
Une première approche des émissions de gaz à effet de serre se fait par secteur, en en distinguant six. On trouvera ci-dessous un tableau précisant la contribution de chaque secteur, en 1990 et 2018, en valeur absolue et en pourcentage. (MTCO2e = millions de tonnes en équivalent CO2)
1990 (MTCO2e) | 1990 % | 2018 (MTCO2e) | 2018 % | |
Transformation énergie | 76 | 14 | 41 | 10 |
Industrie manufacturière | 144 | 27 | 78 | 18 |
Traitement centralisé des déchets | 15 | 3 | 13 | 3 |
Résidentiel Tertiaire | 92 | 17 | 83 | 19 |
Agriculture/ sylviculture hors UTCATF | 92 | 17 | 85 | 20 |
Transports | 121 | 22 | 132 | 30 |
Total | 542 | 100 | 433 | 100 |
Chaque secteur couvre des sous-secteurs qu’il faut parfois investiguer. Par exemple, la production d’électricité ne représente qu’un peu plus de la moitié des émissions du secteur « transformation d’énergie » et le raffinage en représente près d’un quart. On trouve toutes ces données détaillées sur le site du CITEPA : https://www.citepa.org/fr/donnees-emissions/
Le tableau ci-dessus ne reprend pas les émissions correspondant aux objets importés, qu’il faut rajouter pour évaluer l’ensemble des impacts de notre pays sur les gaz à effet de serre, mais qui demandent une autre approche concernant leur diminution.
Des sites pour aller plus loin
Le Shift Project est un think tank présidé par Jean Marc Jankovici. Il propose des actions pour lutter contre le réchauffement climatique. Il n’a pas réellement d’équivalent en France dans ce domaine https://theshiftproject.org/
Le CITEPA est le Centre technique de référence en matière de pollution atmosphérique et de changement climatique. Il a été fondé en 1961 à l’initiative de Louis Armand (ancien patron de la SCNF, la place devant la gare de Lyon porte son nom). L’ancêtre du MEDEF et de grandes entreprises présidaient à sa fondation et ses adhérents sont toujours pour l’essentiel des entreprises.
[1] NEO (New engine option) désigne chez Airbus les nouvelles motorisations dont sont équipés certains avions.
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