Dans un billet d’humeur, DS dénonce l’oppression qu’elle ressent de devoir subir des publicités ineptes alors qu’elle consulte son journal favori. Elle regrette la version papier qui, au moins, ne contient pas d’algorithmes rampant un peu partout dans les pages.
Bien que mon allergie soit très exactement la même, j’en tire des sensations opposées. Les informations générales ne sont plus que des panneaux publicitaires, tout à fait d’accord. Mais je ne vois pas que le publiciste, le transporteur en titre des foutaises en tous genres, l’Outbrain en question, porte plus de responsabilité que le journal qui doit toucher quelque chose au moindre clic.
Aussi, ce qui me surprend le plus, ce que je ne m’explique c’est que des quotidiens réputés pour leur sérieux trouvent leur intérêt à chaîner sur Harry et Megan, Beyoncé ou le petit livreur devenu millionnaire. Serait-ce que les lecteurs de ces doctes quotidiens aimeraient la bagatelle? Sous nos dehors (car j’en fais partie aussi) consciencieux, nous ne refuserions jamais un coup d’oeil sur les déboires de stars, la vie privée des politiques, ou les dernières vidéos tendances.
Ce n’est pas impossible. L’exigence sans limite de transparence, soutenue par des médias conscients que le business est là, n’en finit plus de confondre le public et le privé. Et tout un chacun peut, à bon droit, se sentir légitime de s’intéresser aux menus détails des personnalités publiques, cela fait déjà partie de l’ordinaire médiatique.
Cela dit, la presse papier, elle existe encore. Avec la disparition progressive des kiosques, les grèves fréquentes, les transports en commun difficiles, on perd l’habitude de l’acheter. Mais le numérique la diffuse sous une forme identique. Même pagination, format pdf, on peut la recevoir la veille au soir, si l’on veut. Sauf qu’il faut une tablette. Sauf qu’il faut s’abonner. Et le souci est là. Combien est-on encore prêt à payer pour obtenir de une information correcte? Sachant que, du côté des médias généralistes, la profession journalistique semble avoir décidé de dévaloriser peu à peu, sans faiblir, ses propres productions.