La nuit dernière, deux voitures ont été incendiées dans l’avenue Puget qui donne sur le parc de Sceaux. La Gazette s’est propulsée sur les lieux du sinistre et s’est enquis des conditions du forfait. Car il s’agit d’un forfait. Bien que l’enquête soit en cours, il semble bien établi que les deux véhicules garés l’un à côté de l’autre au fond d’une rue en cul-de-sac ne se sont pas enflammés simultanément par hasard ni par l’effet de la foudre. Aucune intempérie à signaler hier au soir. Et les normes de fabrication des voitures préviennent les explosions intempestives.
Notre reporter tente de s’approcher des torches bouillantes de métal en fusion. mais il était impossible de demeurer à moins de quinze mètres. Une chaleur épouvantable irradiait une surface de 700 mètres carrés. Il se recule pour se protéger. Des riverains étaient là, médusés par la braise, assistant impuissants à la décomposition des véhicules.
Un bruit bizarre
Il était minuit et demi, nous dit « un homme proche du dossier »;-), quand j’entends un bruit tonitruant, comme provenant d’un gros pétard. J’étais au lit en train de m’endormir. Surpris par la secousse dans un quartier habituellement tranquille, je crois qu’on fête tout à côté un anniversaire. Je trouvais qu’il y avait un certain manque de tact, mais sans plus. Et puis le bruit a continué. Un bruit bizarre. Le contraire d’une feu d’artifice, parce que le bruit s’arrête après les détonations. Oui, c’était un bruit bizarre ajouta-t-il d’un air amusé et cependant triste, j’ai bien dit bizarre.
Un autre confirme.
J’ai vu des flammes hautes de trois mètres. Je venais d’ouvrir ma fenêtre à cause de la détonation. Des flammes au fond de l’impasse. Cette avenue Puget est en fait une impasse. Elle est fermée au bout par le parc. Quand je suis sorti de chez moi, mes voisins étaient déjà dehors.
Les pompiers mirent plus d’une demi-heure à éteindre les flammes. Ils durent percer des trous dans le carrosseries pour empêcher que naissent des poches de gaz. Quelle affaire! En pleine nuit! L’un des hommes du feu expliqua que les pétarades qui avaient été entendues au début provenaient de l’éclat des vitres. Quelqu’un dit que le feu avait dû être mis aux réservoirs. Les voix dans la nuit s’exprimaient doucement.
Les esprits farceurs prétendront que l’huile, surtout Puget, brûle quand elle est trop chauffée. Mais n’entrons pas dans les bas procédés. Soulignons que les voisins ont longuement discuté entre eux au beau milieu de la nuit. Il se sont rassurés en se rassemblant. Conscients et démontés par l’impunité qui protège invariablement les délinquants.
Les policiers étaient là. Ils repartirent avec les pompiers vers 1h30. Au matin, les carcasses ont paru dans toute leur vérité.
Évidemment à Sceaux, dans ce quartier, on n’a pas l’habitude.