La Gazette de Sceaux (LGdS) a rencontré l’entreprise scéenne « Chemin secret », qui propose des vêtements et du linge pour enfants et bébés (de la naissance à 8 ans). Un an après sa création, sa collection du printemps 2020 restera dans leur histoire comme un beau moment de solidarité
LGdS : En pleine saison Printemps/Ete pour votre collection, vous vous êtes lancés dans la production de masques pour les Scéens pendant le confinement…
Chemin secret : Oui, l’idée de fabriquer des masques est venue tout naturellement. Nous souhaitions nous rendre utile pendant cette période et nous avons à disposition du tissu et des machines à coudre. Nous avons très vite été sollicités par des amis et par certains parents de copines de classe de ma fille (école maternelle).
Nous avons d’abord fabriqué pour ces amis une trentaine de masques. Puis cela s’est su au-delà et nous avons alors rapidement été sollicités par des Scéens qui rendaient service à des personnes vulnérables et/ou à mobilité réduite dans leur quotidien pendant le confinement et la période actuelle de transition avant le déconfinement. Cette commande correspond à 40 masques supplémentaires environ.
Nous recevons encore quelques commandes de masques ponctuellement.
Le but n’était pas du tout économique : le prix ne couvrait pas vraiment le temps passé ni les fournitures utilisées mais c’était notre manière de participer à l’effort collectif
LGdS : Comment avez-vous choisi le modèle ?
Chemin secret : Mon épouse s’est alors renseignée sur internet sur les modèles recommandés et utilisés en Corée du Sud -Corée du sud dont mon épouse est originaire et qui a une longue expérience du port du masque. Nous avons aussi lu plusieurs études concernant la fabrication du masque pour savoir quel serait le modèle le plus « efficace » pour se protéger du virus avec les moyens dont nous disposions.
Nous avons retenu plusieurs critères importants afin de le rendre le plus efficient possible :
1. Nous avons choisi un modèle qui épouse au mieux la taille du visage de chacun afin de retenir le moins d’air possible avec 4 tailles.
2. Nous nous sommes tournés vers un modèle constitué de plusieurs couches de tissus et à l’intérieur duquel nous pouvons insérer au centre une feuille de sopalin ou de filtre pour plus de protection.
3. Nous avons choisi le coton pour les couches intérieures et le coton ou le lin pour le tissu extérieur car ces matières naturelles sont confortables, et peuvent se laver sans aucune difficulté à haute température, puisque le masque doit être régulièrement nettoyé ainsi.
LGdS : Avez-vous manqué de matériels ?
Chemin secret : oui rapidement d’élastiques mais par chance, les premières personnes qui ont pu bénéficier de masques nous ont offert des élastiques pour nous remercier. Ils n’étaient pas tout à fait adaptés car trop gros ou rigides mais faute de mieux, nous les avons utilisés. Puis sur internet, les commandes se sont un peu débloquées. Mais nous avons dû attendre 2 semaines avant de recevoir des élastiques conformes à la fabrication de nos masques.
LGdS : Allez-vous continuer cette activité après le confinement ?
Chemin secret : Cette fabrication nous a beaucoup sollicités pendant 2 à 3 semaines du confinement mais ceci n’a jamais été considéré comme faisant partie de notre activité à proprement dit. Pour nous, il s’agissait avant tout de rendre service, c’est tout. Cela dit, si d’autres personnes ont besoin de masques, nous pouvons leur en fabriquer. Mais nous nous concentrons sur notre cœur de métier et préparons notre collection de printemps et sa promotion.
LGdS : Quel impact pensez-vous que la crise aura sur la création et la consommation de vêtements pour enfants ?
Chemin secret : La consommation de vêtements pour enfants a fortement diminué pendant le confinement mais il n’est pas exclu que pendant cette période de transition et qu’après il y ait une consommation compensatoire car il y a toujours un besoin d’achat de vêtements pour les enfants. En revanche, concernant le « haut de gamme », l’interrogation reste entière.