Brice Gaillard est âgé de 36 ans, est père de famille et militant socialiste. Docteur en sciences politiques, spécialiste du financement des politiques publiques, il travaille au Sénat en tant que Conseiller parlementaire au Groupe socialiste, écologiste et républicain chargé du suivi des sujets fiscaux et budgétaires. Il répond au questionnaire que la Gazette de Sceaux lui a proposé.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? En particulier, pour quelle raison vous présentez-vous aux élections et pourquoi avec cette étiquette ?
Je milite au Parti socialiste depuis mes 18 ans. Depuis quatre ans, j’ai fait le choix de m’engager plus activement : j’ai d’abord été trésorier du Parti Socialiste des Hauts-de-Seine, avant d’en être élu responsable départemental en 2021.
La défense de la justice sociale et la lutte contre les inégalités et les discriminations ont toujours été, pour moi, des préoccupations fortes.
En cela, je ne peux me résoudre à laisser le gouvernement continuer de réduire, pendant cinq années supplémentaires, des dépenses publiques importantes. Le premier quinquennat d’Emmanuel Macron s’est traduit par une hausse notable des inégalités, par une augmentation du nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, par un abandon des combats climatiques et par la fragilisation du service public et le recul de la capacité de régulation de la puissance publique. Cette orientation doit être stoppée et nous devons engager un changement radical de cap pour préparer l’avenir.
Face à ce constat alarmant, j’ai choisi d’être candidat aux élections législatives dans la 13e circonscription des Hauts-de-Seine (Sceaux, Antony, Bourg-la-Reine, Châtenay-Malabry).
J’ai l’honneur de porter les couleurs de la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale (NUPES). Cette union de toutes les composantes de la gauche et des écologistes est une opportunité formidable pour changer la vie des classes populaires et moyennes, mener des politiques publiques plus sur les enjeux sociaux, économiques et climatiques trop longtemps oubliés et restaurer la confiance dans notre système démocratique. Parce que nous proposons un programme à la fois ambitieux et crédible, nous incarnons une alternative sérieuse aux politiques menées aujourd’hui.
Comment percevez-vous la situation de la circonscription et de sa population?
Aujourd’hui, nous ne pouvons que constater que nos territoires souffrent et malheureusement la 13e circonscription des Hauts-de-Seine n’échappe pas à la règle… Malgré ses atouts indéniables, elle est confrontée à des défis immenses :
- Difficultés à se déplacer, notamment du fait des conditions de transports sur le RER B que la région continue de tarder à rénover ;
- Manque d’emplois adaptés : il faut renforcer les expérimentations comme « Territoire Zéro Chômage de Longue Durée » pour soutenir l’emploi durable, mais aussi l’offre de formation à destination de notre jeunesse ;
- Logements insuffisants et parfois en voie de dégradation, comme par exemple à la cité-jardin de la Butte Rouge, à Châtenay-Malabry. J’ai d’ailleurs écrit à Olivier Klein, Président de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), à ce propos. Cette réalité concerne malheureusement des quartiers entiers de chaque ville de notre circonscription ;
- Préservation de notre environnement et de notre cadre de vie : nous disposons d’atouts forts, qui sont aujourd’hui soit niés, soit absents des réflexions. Nous disposons par exemple de nombreuses possibilités de développement des énergies renouvelables ou du savoir-faire pour mieux isoler nos bâtiments et ainsi réaliser des économies d’énergie, ou encore d’une expertise reconnue en matière de gestion des ressources forestières qui doit être mieux valorisée. Nous disposons plus largement d’une capacité à évaluer l’impact environnemental des actions publiques. C’est tout notre modèle de construction et de conduite des politiques publiques qu’il nous faut repenser.
Aujourd’hui, nous devons faire mieux, et ne soyons pas fatalistes, avec de la volonté et du courage politique, vivre mieux, c’est possible. C’est d’ailleurs le sens de notre slogan : « agir pour vivre mieux ».
En partenariat avec les élus locaux, les collectivités territoriales, et sans oublier les associations et les l’ensemble des habitants engagés dans leurs quartiers, l’État doit agir avec davantage de volonté et, quand il le faut, de fermeté. Il faut porter des politiques ambitieuses en direction de nos concitoyens, et notamment de ceux qui en ont le plus besoin. Député, je serai leur porte-parole à l’Assemblée nationale.
Si vous êtes élu, quelles sont les attentes de la population de la circonscription que vous aurez à cœur de porter?
Notre société est profondément fragmentée, les inégalités se sont creusées, les services publics sont dégradés. Sourds aux attentes de la nation, Emmanuel Macron et sa majorité ont gouverné seuls, pendant cinq ans, tournant le dos aux corps intermédiaires, qu’il s’agisse des associations, des syndicats ou des collectivités locales. Il fait le dire clairement : ce n’est pas admissible et même contre-productif.
Les citoyens de la circonscription, comme partout en France, sont demandeurs de services publics. Leurs dégradations si importantes font que la qualité des services rendus aux usagers en pâtit très largement. C’est pour cela que je souhaite garantir des services publics de proximité : bureaux de postes, Sécurité sociale et santé, transports adaptés, écoles, collèges et lycées, impôts… Par ailleurs, il me semble fondamental de lutter contre leur privatisation et le « tout en ligne ». La dématérialisation ne peut se substituer à l’accueil des citoyens pour qui la fracture numérique est une réalité. Il est vital de conserver un accueil physique de qualité à chaque fois que cela est utile.
Dans cette même logique de sauvegarde des services publics, l’accès aux soins pour tous doit être assuré. Les déserts médicaux sont, également, présents dans les départements les plus urbanisés, c’est pour cela que les centres de santé publics doivent être maintenus et développés. Cela n’est aujourd’hui pas le cas dans notre circonscription. Les politiques publiques du Gouvernement demeurent largement insuffisantes pour lutter contre les inégalités territoriales d’accès aux soins.
Outre les services publics de proximité et de soins, les habitants de la 13e circonscription sont dans l’attente d’un service public des transports de qualité. Dans notre territoire, l’éloignement de l’habitat des lieux de travail, le logement cher et l’étalement urbain sont à l’origine de l’allongement des temps de transport et induisent la saturation et l’engorgement des routes. Ce n’est plus possible aujourd’hui, c’est pour cela que je désire un grand plan d’investissement pour les transports : RER B, bus, vélo, piétons. Il est indispensable pour défendre la qualité de vie, et ainsi garantir un maillage des différents quartiers. La mobilité représente un enjeu fondamental en matière de cohésion et d’intégration sociales tout en répondant à nos impératifs climatiques.
Comment jugez-vous la situation du pays ? Si vous êtes élu, quels seront pour vous les dossiers prioritaires?
La préoccupation principale des Françaises et des Français est le pouvoir d’achat. Face à cette situation économique si particulière, la politique gouvernementale se résume, le temps que la tempête passe, à donner des primes et envoyer des chèques. Si c’est évidemment utile pour nos concitoyens les plus modestes, ce n’est pas suffisant et cela ne constitue pas une véritable politique. À l’inflation rampante, il nous faut apporter des réponses concrètes et de long terme. C’est pourquoi nous avons annoncé un plan d’urgence pour le pouvoir d’achat, doté de mesures qui amélioreront durablement la situation de nos concitoyens les plus modestes.
Nous devons prendre le problème salarial de notre pays à bras le corps. Alors que la paupérisation des ménages modestes est à l’œuvre, l’exécutif regarde ailleurs. Avec le Président de la République actuel, c’est le grand bricolage permanent. Il n’est pas acceptable qu’une fraction de la population soit condamnée à vivre sur le « fil du rasoir », sans jamais en voir la fin, ni même pouvoir en espérer la sortie. Cette réalité du travail pauvre, souvent minimisée, met le doigt sur l’état économique et social de notre pays. De manière plus générale, les conditions de vie de nos concitoyens, à l’exception des ultra-riches ont au mieux stagné et se sont bien souvent dégradées.
Pour répondre à l’urgence sociale, je soutiendrai une hausse de 15% du SMIC (pour le porter à 1500 € net immédiatement), le dégel du point d’indice des fonctionnaires et l’engagement d’une conférence sociale permettant d’augmenter les salaires du privé.
Je défendrai l’idée d’un impôt plus juste, plus progressif et plus équitable. Je porterai une proposition de loi pour limiter les dépenses contraintes (frais bancaires, assurances, téléphonie, internet) qui explosent, mettre en place un tarif social de l’eau et l’électricité et réinstaurer une taxation « flottante » des carburants pour limiter les hausses de prix. Je m’engagerai pour que chacun puisse se loger dignement et à un tarif décent, c’est-à-dire obligatoirement inférieur au tiers de ses revenus.
Il est nécessaire de répondre aux attentes légitimes qui sont celles des habitants d’Antony, de Bourg-la-Reine, de Châtenay-Malabry et de Sceaux : mieux vivre, c’est ne plus craindre de ne pas boucler la fin de mois tout en s’engageant activement dans une véritable transition écologique, seule à même de préserver notre planète. C’est pouvoir disposer des ressources pour vivre dignement, quel que soit son niveau de revenus. La justice sociale et fiscale a toujours été au centre de mon engagement politique.
Quel message principal souhaiterez-vous adresser aux électeurs?
Je m’engage aujourd’hui, avec une double préoccupation. D’abord, être un député de terrain à l’écoute des attentes des habitants de notre circonscription. Ensuite, être un parlementaire actif à l’Assemblée nationale pour voter les lois qui changeront réellement la vie de nos concitoyens : je connais bien, du fait de mes fonctions professionnelles, le fonctionnement du Parlement, mais je tiens à être avant tout un parlementaire disponible et au contact des habitants d’Antony, de Bourg-la-Reine, de Châtenay-Malabry et de Sceaux.
Depuis plusieurs semaines, je parcours d’ailleurs la circonscription pour entendre leurs attentes et leur présenter les propositions de la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale (NUPES).
Les 12 et 19 juin prochains avec la NUPES, nous avons une opportunité historique d’imposer au Président de la République une cohabitation et mener une politique de rupture au bénéfice de l’ensemble des citoyens.