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Réunion géothermie à Châtenay-Malabry

Un réseau de chaleur alimenté par de l’eau géothermale va être construit prochainement à Châtenay-Malabry et au Plessis-Robinson. Il alimentera des établissements publics et des  résidences qui souhaiteront s’y raccorder. Lundi 16 juin, une réunion avait lieu à l’Hôtel de Ville de Châtenay-Malabry pour informer les habitants et répondre à leurs questions. La salle était pleine.

Délégation de service public

La mairie de Châtenay-Malabry a fait le choix de déléguer le projet de géothermie à un prestataire extérieur. Cela lui permet de ne pas porter l’investissement (95 M€) ni les risques techniques et financiers. Il faut dire, comme l’a rappelé Carl Segaud, maire de la ville, que celle-ci a un mauvais souvenir en la matière, avec un projet réalisé dans les années 80 qui a rencontré (comme la plupart de ceux de l’époque) des problèmes de corrosion dus au soufre contenu dans les eaux géothermales. L’échec avait coûté très cher à la ville.

Un appel d’offres a donc été lancé auprès des principaux prestataires privés présents sur le marché et c’est le groupe Coriance (spécialiste des réseaux de chaleur, dont l’un des actionnaires est la Caisse des Dépôts) qui a été choisi. Parmi les spécificités de son offre, la possibilité de raccorder des pavillons se trouvant sur le passage du réseau (ce qui ne proposent pas les autres projets existants sur VSGP). Le projet est porté par une filiale spécifique de Coriance pour ce projet : Réseau Terra Confort.

Déroulement de la réunion

L’assistance était nombreuse (160 personnes environ), au point qu’il a fallu ramener de nombreuses chaises et que des personnes sont restées debout. Il faut dire que des assemblées générales sur le sujet sont programmées dans un certain nombre de résidences.

Carl Ségaud ouvre la réunion en précisant que le projet de géothermie date de 2017 et la conception de LaVallée.  Initialement prévu pour ce seul quartier, il a ensuite été élargi à la cité-jardin de la Butte-Rouge puis à d’autres ensembles à Châtenay-Malabry et au Plessis-Robinson. « Les projets de ce type, dit-il, sont nombreux aujourd’hui sur VSGP. Celui de Châtenay est un peu en avance sur les autres, mais celui de Bagneux fonctionne déjà depuis longtemps. » Il resitue aussi le projet au sein des actions de la ville pour l’environnement.

Lila Daidj, chef du projet pour Coriance, présente son groupe puis la manière dont fonctionne un réseau de géothermie. Elle donne les chiffres clés du projet : 133 GWh distribués par an, 29 km de réseau neuf (sur un total de 37km), 10 MW de pompe à chaleur, 85% d’énergie renouvelable. La part très importante d’énergie renouvelable provient des nouveaux puits forés jusqu’au Dogger (72%), des puits existants au Plessis-Robinson (Loup pendu) dans la couche du Néocomien (période du Crétacé inférieur), de l’installation de biomasse à LaVallée. Le reste est assuré par des chaudières à gaz (puissance totale : 18 MW) qui ne fonctionneront que lors des périodes les plus froides.

Elle enchaine avec le planning d’installation du réseau principal 2024 à 2028 puis par une explication de la tarification.

Travaux

Marion Chaminant, chef du projet travaux, montre un plan de la ville où figure le déroulement des travaux de réseau par année. Elle aborde aussi ceux prévus sur le futur site central :  installation de la station de production et forages des puits.  Ils doivent se terminer en toute fin 2025. Les essais seront conduits jusqu’en avril 2026.

Elle aborde ensuite la question des nuisances sonores. Des études acoustiques ont eu lieu au préalable, comme le prévoit la loi. Le choix d’une alimentation électrique des machines, l’absence de groupes électrogènes permettent de les maintenir à un niveau tout à fait acceptable. A ce sujet, Carl Segaud témoigne que l’exemple de Malakoff est tout à fait rassurant.

Elle évoque aussi des rotations de camions qui vont monter à 10 ou 15 par jour au plus fort. Ces camions stationneront sur la plate-forme et ne seront donc pas une gêne pour la circulation.

Elle conclut par la présentation des divers outils de communication mis en place.

Présentation générale

La centrale géothermale sera installée sur le site de l’ancienne faculté de pharmacie. C’est là que seront forés le puits de production et le puits de réinjection. Ces deux puits sont voisins en surface, mais éloignés l’un de l’autre au niveau de la couche géothermale (couche du Dogger) : les puits sont forés obliquement.

Un échangeur et des pompes à chaleur permettent de transmettre l’énergie au réseau de chaleur urbain (circuit primaire). Des sous-stations transmettent ensuite cette chaleur aux réseaux secondaires, c’est-à-dire l’eau qui va permettre de chauffer les logements.

La géothermie ne concerne donc que les bâtiments ayant un réseau de chaleur interne (avec une chaudière centrale, généralement au gaz). Les bâtiments avec chauffage individuel (souvent électrique) ne sont pas concernés (une éventuelle transformation serait beaucoup trop coûteuse).

Facturation

Lila Daidj présente la facturation qui comprendra deux parties : un élément variable R1 en fonction de la consommation (en €/MWh) et une partie fixe dépendant de la puissance souscrite (en kW). La part R1 couvre l’achat du combustible pour produire la chaleur, la part R2 couvre l’investissement et la conduite du réseau de chaleur.

Questions de la salle

Parmi la quinzaine de questions de la salle, nous ne retiendrons ici que quelques-uns des points évoqués.

Le raccordement est gratuit s’il a lieu au moment des travaux dans le quartier où il a lieu. Plusieurs résidences devront de ce fait résilier un contrat en cours avec leur fournisseur de gaz. Le contrat avec celui-ci les obligera à payer un dédommagement pour la durée résiliée. Carl Segaud explique qu’il ne peut rien faire sur un contrat privé. Il semble cependant que le coût de la résiliation soit inférieur à un éventuel coût de raccordement pour une résidence qui n’aurait pu le faire au bon moment ; mais c’est à voir au cas par cas avec Coriance.

Le projet bénéficie de subventions à hauteur de 37M€. Si celles-ci n’étaient finalement pas accordées comme prévu, la facturation augmenterait. Carl Ségaud se veut rassurant. Il observe que les négociations avec l’ADEME, la Région, la Métropole du Grand Paris ont commencé il y a déjà longtemps et que les décideurs ne peuvent revenir sur leurs engagements. A une question portant sur le maintien d’un taux préférentiel de TVA dans le futur, il répond que le principal risque concerne le taux d’énergie renouvelable exigé qui pourrait être augmenté dans le futur. Or, le projet de la ville se fait à un taux beaucoup plus élevé que ce qu’on observe ailleurs.  On peut donc être confiant sur les subventions.

A une question sur les problèmes techniques rencontrés à Strasbourg, les responsables précisent qu’il s’agissait d’une méthode de fracturation, ce qui n’est pas le cas pour le Dogger.


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