Fidèle à son esprit centro-centriste, Sceaux accorde à la liste Valérie Pécresse 51,21 % soit plus de 5 points de mieux qu’en Ile-de-France. De même Laurent Saint-Martin, avec 13,03% à Sceaux fait plus de 3 points de mieux. Inversement, la liste Julien Bayou (29,82%) fait 4 points de moins et celle de Jordan Bardella (5,94%) 4 points et demi de moins. L’abstention se monte à 59,1 %, soit environ 7 points de moins qu’au niveau régional.
En ce qui concerne les départementales, le binôme Léandri Siffredi est très confortablement élu avec 68,67% tandis que le binôme Laurent Lemoine obtient 31,33%. Sceaux présente un écart certain avec les résultats du canton puisque le binôme Léandri Siffredi y obtient 61,3%, soit 7 points de moins, et le binôme Laurent Lemoine obtient 38,7% soit 7 points de mieux. Notons que l’abstention au niveau du canton a été de 60,63% et à Sceaux, sensiblement la même chose avec 59,2%.
Au niveau national, si l’on résume les différentes analyses qui sont faites, qu’obtient-on ? Des élections qui n’intéressent pas grand monde et qui réélisent les sortants. Du coup, j’en reviens à un article précédent sur le millefeuille administratif. Département, région : a-t-ton vraiment quelque chose à dire ? Ce sont des étages administratifs. On n’en discutera pas ici la noblesse. Mais la gestion est-elle politique, au sens des clivages habituels ? Gère-t-on les collèges ou les aides sociales, gère-t-on les lycées ou l’action économique de façons très différentes selon que l’on est de gauche ou de droite ?
Construction régionale : quelle force symbolique faut-il lui accorder ? Les départements : quelle incarnation ? Ce sont deux niveaux de prestations et de responsabilités opérationnelles. Les connoter politiquement suppose d’avoir une intention extérieure à la fonction. Si des partis comme le RN ou LFI s’emparaient d’une région, ils l’utiliseraient comme une tribune pour diffuser leurs idées au plan national. Mais cette politisation-là n’est pas au cœur de l’activité et on a le sentiment que la propagande qui ne manquerait pas d’être menée ne changerait pas grand-chose aux décisions concrètes à prendre sur les voiries, les parcs et les établissements scolaires.
Allant dans le sens du désintérêt, les taux d’abstention ne changent pas radicalement entre les deux tours. Au contraire des élections régionales de 2004 ou de 2010 où elle recule de 5 points, de 2015 avec un recul de 9 points, en 2021 elle reste quasiment constante avec 66 % contre 66,7 % au premier tour. Ce qui suggère que les critères classiques de séparation politique n’ont pas suffi à déplacer les gens jusque dans l’isoloir. En Ile-de-France, la compétition gauche droite n’a guère fait évoluer les taux d’abstention (-2,4%), pas plus que celle entre le RN et les anti-RN en PACA.
Changer de technologie ?
Pour encourager la participation, on évoque ici ou là une alternative électronique. C’était une proposition du candidat Macron en 2016 avant que des objections fortes apparaissent : comment sécuriser le vote ? Comment éviter les pressions sur les personnes fragiles ? Comment garantir la sincérité du vote si l’on n’est pas seul au moment de choisir ?
Pour les partisans d’une évolution vers le numérique, la multitude de transactions en ligne est une preuve de faisabilité. Sauf que le paiement en ligne, la déclaration d‘impôts, l’achat de biens quelconques, tout ceci est réversible. On peut espérer être remboursé. Pour les impôts, on peut espérer, en cas d’erreur, faire valoir ses droits. Mais une élection ? Comment revenir dessus, à moins de déstabiliser le pays tout entier ?
Une certitude : nous ne sommes pas dans le bon moment pour décider de la bonne technologie de vote. Comme nous ne sommes pas dans le bon moment pour juger de la relation entre la population et le système de représentation démocratique. Les enjeux aux niveaux départementaux et régionaux sont trop peu intuitifs pour pouvoir extrapoler les comportements électoraux. Attendons les Présidentielles pour juger de ce qu’est la réalité du discrédit (supposé) de la politique.
Pour en savoir plus sur le vote électronique : http://blog.projetarcadie.com/content/le-vote-electronique
A lire ou écouter les commentateurs des médias et les responsables politiques, on se demande pourquoi on aurait dû voter.
Personne pour nous dire que tel projet régional pourra se faire grâce à la victoire de son porteur, ou au contraire tombe à l’eau avec sa défaite.
Tout le monde nous explique ce que cela signifie pour la présidentielle
On ne m’a avait pourtant présenté ces élections comme une primaire pour désigner les futurs candidats !
Et après on se plaint que les Français ne votent plus ! Peut être n’aiment-ils pas qu’on les prennent pour des idiots ?