Avec la nouvelle année est arrivée une nouvelle maquette et, hors considération sur son contenu, c’est un nouveau style qu’a adopté le magazine. Ce n’est certes pas l’effet d’un coup de baguette magique. Le changement est dû à une volonté. L’article de présentation annonce la couleur : faire plus épuré pour le confort de lecture ; faire plus sobre dans l’usage des couleurs dans un souci écologique. Si l’évaluation de l’impact environnemental des encres est difficile quand on n’est pas expert, la netteté visuelle est appréciable par tout un chacun. C’est même le but d’une revue grand public.
La mise en page, pour le béotien, paraît toujours un peu magique. On sait comparer, exprimer un ressenti, on constate que ça marche, mais les ressorts en sont cachés. La nouvelle formule se veut épurée. Elle l’est, sans aucun doute, mais une fois qu’on le sait, il faut s’astreindre à chercher pour se l’expliquer. On voit des blancs plus distribués dans les pages. Les articles en sont plus espacés. Les lignes d’un noir épais ont été supprimées, comme si la puissance de contraste du blanc se suffisait à elle-même.
Blanc encore avec des caractères plus fins, plus espacés, des interlignes plus hauts, des intertitres mieux découpés bien qu’amincis. Sobriété donc, avec la disparition des polices corpulentes aux forts empattements, avec des couleurs comme atténuées, pastellisées. Le titre « Dossier » était en noir, il est en vert léger, il a perdu un quart de sa hauteur, « Culture/sport/loisirs » est devenu d’un rose très doux. Chacune des rubriques a sa couleur. En plus du titre de haut de page, elle est déclinée dans les surtitres des articles, mais dans une police plus grasse.
En comparaison avec la maquette précédente, ce sont des pages avec moins de soubresauts de couleurs. Moins de ruptures entre les pages de gauche et les pages de droite. C’est particulièrement visible dans l’Agenda qui, dans le numéro de décembre dernier, juxtaposait des couleurs qui s’affrontent, de l’orange contre du bleu nuit, du vert granny contre du marron, tandis qu’avec janvier le fond s’est unifié et surtout dissipé.
Un exemple
La présentation des sommaires est assez parlante: à gauche, celui de décembre; à droite, celui de janvier. Le joufflu Sceaux Mag a disparu. La liste des articles s’est détendue, un peu comme une toile élastique. Les teintes des illustrations se fondent, je ne sais quoi les unit bien que les images soient totalement différentes. Des intensités voisines leur donnent de la cohésion. Le gras des surtitres a fondu comme neige au soleil.
Les noms de rubrique ont parfois changé. Une nouvelle venue : « Talent scéen »; des redistributions: « Au coeur de Sceaux » semble avoir muté en 1) « Mon quotidien » (dans un esprit assez Windows7 avec Mes documents, Mes images,…) et 2) « Développement local » avec les informations sur la vie économique, les artisans et les commerçants ; « Cadre de vie » semble avoir donné « Ville en transition » (ce qui ne surprendra pas, vu l’ampleur des appels -au niveau national- à la transformation urbaine).
Coups de téléphone à des amis
Inspiré par le précieux joker de « Qui veut gagner des millions », inquiet surtout de paraître trop émerveillé devant par une évolution somme toute naturelle (genre lou ravi de la crèche), je me lance dans un petit sondage. Très petit, en fait. Deux appels orientés « qu’est-ce que t’en penses? » Le premier.
La nouvelle version est plus claire, plus propre et aérée. Cependant pas super tendance… Mais ce qui marche bien, ce sont les grandes images qui font moins fouillis que dans la maquette d’avant… avec l’amoncellement de petites vignettes. Après, en termes de chapitrage, le code couleur est bien mais les couleurs en elles-mêmes ne sont pas hyper tendance.
Ah bon? Il y a avait donc des tendances! Merci. Ciao ciao.. Le second. Allo, ça va?… Les enfants?… Dis-moi, je t’appelle vite fait au sujet de versions de Sceaux Mag….
Moi, je préfère celle d’avant… Je la trouve plus impactante et plus affirmée. Les polices avec empattements rendent le magazine plus étoffé. Les titres sont plus forts. La nouvelle est plus aérée… Mieux organisée, mais plus scolaire. Elle a un peu perdu du caractère. Je pense qu’ils ont voulu simplifier l’organisation des infos. Il y a moins de rythme. Par contre, on gagne en lisibilité. Si je caricature, sur la précédente je lis les titres, sur la nouvelle je lis le texte…
Retour à la case départ
Ben ça alors! Pas décidé de multiplier les appels… si c’est pour en arriver au 50/50! Autant en revenir à cette incarnation de l’air du temps qui ne laisse d’intriguer. L’aération dans la page, c’est la consommation modérée, l’économie d’énergie. Les concepteurs l’ont voulu, ils le disent. Et il faut du savoir-faire pour décliner le principe initial en règles de composition. On peut le trouver bateau, mais il faut souligner qu’il n’a pas encore diffusé partout. Les publicités du journal, dont la pâte très Mamy nova (le délicieux yaourt à qui les mamies ne disent pas merci), auraient besoin d’un aggiornamento. En attendant, accueillons sans réticence ces dispositions, ces marges, cette grammaire des épaisseurs, des capitales et des couleurs qui renouvelle tout simplement la lecture d’un magazine partout présent, partout utile.