Appuyez sur “Entrée” pour passer au contenu

L’essor discret de LaVallée

CHATENAY-MALABRY Il suffisait de traîner ses guêtres au Beer’s corner pour se convaincre du potentiel du tout nouveau quartier LaVallée. Vendredi 28 février, l’enseigne inaugurait un pub mi-british avec ses 50 bières, mi-latinos avec ses tapas charcuterie, fromages, mi-troquet avec ses vins et ses boissons sans alcool. Et un très gros quatrième demi (on en est au magnum) avec ses soirées karaoké, blind tests, quiz, matchs … La totale. Le pub était plein comme un œuf. Et malgré la fraîcheur, même les tables dehors étaient occupées. Sans risque d’erreur, l’arrivée était attendue.

Attendre que ça pousse

Dans ce territoire en gestation, où les échafaudages et les grues côtoient encore certaines habitations, on cherche un esprit de quartier. On le veut. Il se fera autant avec l’achèvement des structures que dans la vitalité des relations de voisinage qui s’y tissent. Ainsi, bien avant sa complète matérialisation, bien avant l’achèvement du dernier édifice, viennent les fondements immatériels d’une proximité cool que les résidents voudront bien y créer.

Quelques jours plus tôt, chez Moustache, un entretien avec Karim Najjar et Emilien Houdeau avait déjà évoqué toute l’importance de la « convivialité » dans un lieu naissant. Les deux quadras particulièrement investis dans les associations de LaVallée (on reviendra sur ces associations dans un prochain article) s’y emploient. Il était normal qu’ils en parlent.

On est dans un paysage résidentiel d’un standing certain avec commerces, bureaux, espaces publics, groupe scolaire et crèche. Si la plupart des résidences sont en accession à la propriété, certaines sont en location auprès de Hauts-de-Bièvre habitat[1].

De nombreux arbres ont été plantés. Il faut quand même attendre qu’ils poussent ! Certains (probablement bien logés) trouveront la densité résidentielle trop élevée et l’allée centrale ou les Jardins de LaVallée bien factices. Se rassureront-ils avec le mail des Tilleuls bien planté d’arbres costauds, conservés sains et saufs de l’ancienne Ecole centrale Paris.

Se prendre en main

Karim Najjar et Emilien Houdeau sont arrivés avec leur famille en 2022. Leurs engagements associatifs traduisent leur volonté de façonner un environnement agréable malgré les défis inhérents à toute naissance urbaine.

Ils ont acheté en 2019 et le planning de construction était alors différent de la réalité d’aujourd’hui. Le calendrier initial des constructions connaît des retards, des locaux attendent encore leurs commerçants. Karim Najjar se souvient de l’idée de Georges Siffredi, alors maire de Châtenay et initiateur du projet urbain sur l’emplacement de l’Ecole centrale, partie à Saclay : « J’irai acheter ma cravate à LaVallée. » C’était en 2019. Depuis, le covid est passé et surtout la vente en ligne s’est largement dilatée. Pour l’heure, le cours du Commerce n’est pas le point de chalandise espéré. Mais, Beer’s corner à l’appui, ça change… lentement, mais ça change.

« En attendant, on se prend en main » disent Karim Najjar et Emilien Houdeau (au nom de ceux des associations). Des initiatives existent : pique-nique prévu au printemps sur la promenade, constitution de groupes d’entraide via des boucles WhatsApp, échanges rapides entre habitants. Des volontaires retirent les déchets que certains résidents laissent à côté des poubelles. L’idée est de ne pas laisser se développer l’idée que la rue est une déchetterie par défaut. On se mobilise à quelques-uns pour mettre dans les poubelles ce qui a été abandonné juste à côté. Les boucles WhatsApp sont efficaces. Les fêtes de résidence. On sent qu’ils concoctent d’autres idées.

Un marché, un jour ?

La surface commerciale est encore largement inexploitée. Tout en sachant que le quartier n’est largement pas un désert ! Il y a Lidl, Carrefour City, Basilic & Co (une pizzeria), Gifi, une boutique coiffure et esthétique. Ce n’est pas tout, complète Karim Najjar, « il y a une maroquinerie EmJo (du nom de ses créateurs : Emmanuella et Joachim), Perene (design d’intérieur), un opticien »… et sur la Division Leclerc, à côté de Moustache, le boulanger L’étoile du Berger. De l’autre côté de la ligne de tram T10, qui a un arrêt juste là, c’est un tabac, une pharmacie et un peu plus loin un Picard. On arrête là, on ne fait pas un annuaire. Rendez-vous dans le quartier pour en savoir plus.

« Il y a une forte attente, dit Emilien Houdeau, de commerces de bouche, boucherie de qualité, fromagerie, primeurs… » Karim Najjar verrait bien s’installer un marché le samedi ou le dimanche. Pas de risque de faire concurrence à celui du cœur de ville qui est petit, et surtout se tient le mardi et le vendredi matin. Des créneaux dont ne risque pas de profiter la population de LaVallée souvent jeune, qui travaille en semaine, qui part tôt et rentre tard.

Atouts Vallée

Le quartier se construit et « on essuie les plâtres », dit Emilien Houdeau, reprenant en cela une expression du maire. Pourtant, poursuit Karim Najjar, « les gens sont contents d’y vivre. Le parc de Sceaux est à côté. » Les deux espèrent les Bâtiments de France accepteront un jour d’y ajouter une ouverture. Elle mettrait la Promenade plantée dans la continuité du parc. Pour préciser les attraits de LaVallée, ils citent alternativement la proximité du tramway T10, le RER Croix de Berny qui est à une station, « on peut même y aller à pied ». L’excellente réputation de l’école Voltaire. Le collège Gustave Eiffel juste en face qui ouvrira bientôt. La rénovation appliquée du pavillon de Hanovre et le restaurant gastronomique qui s’y intégrera. L’ambitieux centre aquatique de la Grenouillère en construction. On est impatient, mais on a le sentiment d’avoir fait le bon choix.

D’autant que les aménageurs ont imaginé pour LaVallée un service original, qui étend d’une certaine façon la surface habitable : les « chambres d’amis ». Ceci est une autre et future histoire.


[1] Créé en 1956, à Antony, l’office municipal de HLM, devient Antony Habitat en 2009, puis Hauts-de-Bièvre Habitat en 2018.

  1. Xavier Tamby Xavier Tamby 12 mars 2025

    Sans doute la pire catastrophe urbanisitique de ces 30 dernières années. Cet immense zone de béton ultra densifiée ne pourra donner naissance qu’à de l’insécurité pour tous et de l’inconfort pour ces habitants entassés les uns sut les autres dans des cages à lapin. Il aurait tellement plus beau et écologique de transformer l’ancienne Ecole Centrale en un prolongement du Parc de Sceaux. En faire un poumon vert.
    C’est sûr qu’avec des maires comme Ségaud ou Siffredi à Chatenay, Philippe Laurent peut se dire qu’il peut continuer à bétonner chez nous.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *