Chaque année, en France, 41.000 décès (dont 30.000 chez les hommes) et près de 30.000 cancers sont attribuables à l’alcool. Autant dire qu’aucune commune n’est épargnée.
Une association sise à Bagneux aide tous ceux qui veulent sortir de l’addiction à l’alcool. Une action complémentaire de celle de la médecine, qui vise à installer l’abstinence dans la durée.
L’association « stop addiction alcool » a été créée et est toujours dirigée par des anciens alcooliques. Elle agit auprès des malades et de leur entourage. Elle le fait en lien avec les praticiens hospitaliers. Et elle communique pour informer tous ceux qui le souhaitent.
L’alcoolisme, une maladie d’addiction trop courante
L’alcoolisme, alcoolodépendance, éthylisme ou TUA (troubles liés à l’usage de l’alcool), est l’addiction à l’éthanol (alcool éthylique) contenu dans les boissons alcoolisées. L’alcool est une substance psychoactive à l’origine de cette dépendance, mais elle est également une substance toxique induisant des effets néfastes sur la santé. L’alcoolodépendance est à l’origine de dommages physiques, psychiques et sociaux. (Wikipédia)
L’alcool est responsable de 30% de la mortalité routière: témoignage.
Les formes d’alcoolisme évoluent et sont très diverses, depuis le malade qui boit régulièrement, mais trop tous les jours jusqu’à celui qui prend une cuite tous les samedis soir. En passant par les poly-addictifs (alcool + crack +…). Il y a aussi des malades de plus en plus jeunes.
Sortir de la dépendance alcoolique est difficile
L’alcool a un effet euphorisant. Il agit sur le cerveau par la production de dopamine. Il accompagne beaucoup de rapports sociaux.
Accepter de reconnaître que l’on est devenu dépendant à l’alcool n’est pas facile : le déni est l’attitude de très loin la plus fréquente.
La médecine aide à sortir de la dépendance avec les cures de désintoxication. Mais il est très facile ensuite de retomber : il suffit d’un verre. Lequel en entraîne un autre, puis un autre…
Réunions et permanences
Stop addiction alcool se donne comme rôle d’aider les malades à se décider à se soigner, puis de les aider à rester abstinent. Elle aide aussi l’entourage d’où viennent souvent les premiers appels.
L’association a mis en place un site qui présente ses activités et lieux de rencontre. Référencés par d’autres sites, notamment médicaux, il permet une première approche discrète pour le visiteur et indique les moyens de contacts. L’association a aussi une page Facebook (groupe privé) avec 140 membres.
L’association tient des permanences hospitalières mensuelles à Paul Brousse (Villejuif), Antoine Béclère (Clamart), Cochin (Paris), ainsi qu’au Centre Hospitalier des 4 villes à Sèvres et à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre.
Des réunions de malades et abstinents ont lieu une fois par semaine à Bagneux, Villejuif et au Kremlin-Bicêtre. En 2022, elles auront permis l’expression de 1452 témoignages. Des réunions en visio ont également eu lieu, conséquence directe du Covid.
Ces réunions sont évidemment un élément clé du soutien mutuel entre malades. Ce n’est pas un hasard si elles sont au cœur de l’action de toutes les associations d’anciens alcooliques. C’est d’ailleurs pour cette raison que les hôpitaux accueillent les permanences et proposent aux malades d’y participer.
Mais le soutien individuel, ce sont aussi toutes les conversations téléphoniques entre bénévoles de l’association et un malade ou une personne de son entourage. 3610 appels passés, 3310 communications reçues à Bagneux en 2022, les chiffres se passent de commentaires.
L’accompagnement des malades
En 2022, l’association a eu 95 nouveaux contacts par mois en moyenne. Beaucoup viennent de province : après une première intervention pour réconforter les malades ou leur famille, ceux-ci sont dirigés vers une association locale.
Dans la région, la première rencontre débouche généralement sur la participation à une réunion de groupe d’entraide. S’ensuit un suivi régulier, dont les modalités peuvent être multiples : contact téléphonique, visite à domicile, accompagnement à des consultations hospitalières, visites à l’hôpital…
L’aide peut également consister en un soutien aux démarches de toutes sortes, ou une orientation vers des structures médicales, sociales ou administratives.
L’association organise aussi des temps de loisirs collectifs, moyens de constater que l’on peut faire la fête et nouer des liens sans alcool.
Coopération avec des structures sociales ou médicales
Les liens sont réguliers avec des structures hospitalières locales (voir plus haut Réunions et permanences). L’association travaille aussi avec le CSAPA Liberté-Unité de Bourg la Reine, le CCSB ou le centre social et culturel Jacques Prévert à Bagneux.
Promotion de l’association
Contrairement à d’autres associations d’anciens alcooliques qui ont choisi la discrétion, Stop addiction alcool a fait le choix de la visibilité. L’association tient ainsi un stand à des forum d’associations, voire à des vides greniers. En 2022, elle a ainsi tenu un bar à cocktail sans alcool à l’occasion d’une fête de quartier à Bagneux.
Une goutte d’eau dans la mer ?
Si l’action de l’association s’appuie sur des actions collectives (réunions d’échanges notamment), il s’agit toujours d’accompagner des individus. Des individus qui hésitent, qui rechutent parfois, pour qui cela reste difficile.
Chaque malade qui devient abstinent est une victoire. Une petite victoire comme une goutte d’eau dans la mer tant le problème est vaste. Mais, après tout, la mer n’est qu’un ensemble de gouttes d’eau !
Nota : un spectacle Radiographie sensible d’un service d’addictologie a lieu les 6, 7 , 10 et 11 octobre 2023 au Pédiluve