L’association ASAP (Accompagnement scolaire aux Paradis) est active dans le quartier des Paradis, à Fontenay-aux-Roses. Des bénévoles aident depuis 40 ans des élèves en difficulté. Ils sont aujourd’hui au nombre de 45 qui font du soutien scolaire auprès de 110 enfants, du primaire au lycée. Ils sont accueillis à la Maison de quartier de Fontenay-aux-Roses, rue Paul Verlaine.
En contact avec les enseignants
« Sous sa forme actuelle, l’association, l’ASAP existe depuis 12 ans, explique Dominique Guillot, son président. » Mais la lutte contre l’échec scolaire dans ce quartier de HLM des Paradis et des Blagis est menée depuis 40 ans.
Pour Aliette Didelot membre du bureau et ex-présidente, l’ASAP dispense un accompagnement individuel des élèves. A ce titre, elle est unique à Fontenay où le soutien est de fait dispensé en collectif par d’autres associations et les études du soir du quartier.
L’association ne vit pas en vase clos. Elle est reconnue par la ville de Fontenay-aux-Roses qui met à sa disposition des locaux et la subventionne. Elle est également financée par la CAF via un Contrat local d’accompagnement à la scolarité (CLAS) « un dispositif partenarial impliquant l’école et les structures concourant à la coéducation des enfants en lien avec les parents. »
L’ASAP se veut complémentaire des actions mises en œuvre par les enseignants avec lesquels elle entretient les meilleures relations. Régulièrement des membres du bureau rencontrent les directeurs d’école. Ils peuvent inviter les familles à contacter l’ASAP.
Des enfants à encourager
« Les primaires, du CP au CM2 représentent environ 65% de l’effectif, les collèges 30% et les lycées 5%, indique Dominique Guillot. Les établissements de provenance se dispersent naturellement à mesure que le niveau monte. »
Aliette Didelot apporte des précisions : « Pour les primaires, les enfants viennent de l’école de la Roue A et de la Roue B qui sont juste à côté. Quelques-uns viennent de l’école du Parc, à côté de l’église de Fontenay. Quelques rares élèves viennent de l’école des Blagis de Sceaux. »
Les enfants viennent pour l’essentiel de familles d’origine sociale défavorisée. Souvent, les familles ne sont pas francophones. Si la majorité d’entre elles comprend le français, il n’en reste pas moins qu’à la maison, c’est souvent la langue d’origine qui s’impose. Le bilinguisme qui, dans d’autres contextes, est un atout peut ici jouer comme un frein à la richesse du vocabulaire.
Du soutien, pas de l’aide aux devoirs
Pour les primaires, le soutien s’applique à toutes les matières. Pour les collèges et les lycées, il se spécialise et la demande concerne essentiellement le français, les sciences en général et les langues (anglais, allemand et espagnol). Les séances ont lieu le mercredi toute la journée et les autres jours de 16h30 à 19h30.
Certains parents espèrent une aide aux devoirs de la part des bénévoles. Ce n’est pas l’objectif unique de l’ASAP qui veut surtout aider les élèves à combler leurs lacunes. « Très souvent, dit Dominique Guillot, les enfants ne comprennent pas la consigne. Ils ne savent pas ce que les exercices leur demandent. Ils sont démunis. Pour les aider à répondre aux questions, il faut d’abord les aider à les comprendre. »
Aliette Didelot, au fil du temps, a vu le besoin d’accompagnement s’accroître en même temps que le niveau baisse. En CE1 ou en CE2, elle voit des enfants ne pas du tout déchiffrer la lecture.
Un bénévolat de contact
Horaires obligent, les bénévoles sont aux trois quarts des retraités. Les actifs, qui ont un emploi, commencent à partir de 18h. Tous assurent du soutien en fonction de leur goût : multidisciplinaire pour les primaires ; différentes matières, pour les collèges et les lycées.
Le recrutement se fait par différents canaux : le forum des associations de Fontenay, le site de la ville, le magazine Fontenay Mag, l’affichage sur les panneaux de la ville.
Les candidats sont reçus lors d’un entretien qui permet de vérifier le bien-fondé de leur engagement. Car, si les remplacements sont possibles, ils doivent rester exceptionnels pour développer une relation suivie avec l’enfant.
Pour fédérer ses bénévoles et développer les échanges entre eux, l’ASAP les réunit plusieurs fois par an : à la rentrée scolaire, pour la galette des rois et bien sûr pour l’assemblée générale annuelle en juin. Les bénévoles peuvent aussi bénéficier de formations. Par exemple, une présentation a eu lieu sur la méthode Singapour pour les maths. Une autre sur la méthode Montessori pour la pédagogie.
Ouvrir les esprits
Cela dit, les temps changent et le quartier des Paradis est en cours de réhabilitation. À côté des HLM, il y aura de l’accession à la propriété. En ce moment, des relogements ont commencé et des enfants sont redistribués dans la ville. Certains s’éloignent de la Maison de quartier. Cela rebat quelque peu les cartes.
La volonté est de mettre l’accent sur la culture et le travail en commun avec les familles, d’accompagner dans des équipements culturels, et de promouvoir le livre. Les familles ont un rôle éminent à jouer pour ouvrir la curiosité des enfants et leur faire accepter l’effort de l’apprentissage.
Aliette Didelot, bénévole depuis 12 ans pour les primaires et jusqu’à la 5ème, Dominique Guillot, bénévole depuis 6 ans en sciences collège et lycée, parlent avec conviction de ces défis à relever. L’une et l’autre sont animés par le désir de « redonner ce qu’on nous a donné », de donner un peu de temps à des jeunes et de vouloir transmettre.
Pour tout contact envoyer un mail à asap.fontenay@gmail.com.