Mardi 3 avril, à l’école maternelle du quartier des Mouilleboeufs, le maire de Châtenay-Malabry stimulé par un enthousiasme débordant présentait les projets de la ville. Presque tous, mais pas la totalité, avait-il prévenu, ils sont trop nombreux. En effet, deux heures sans souffler persuadaient de la profusion. Devant une salle bien remplie et très « intergénérationnelle », Carl Ségaud brossait à larges coups de pinceau le paysage châtenaysien en train de se construire. Bien utile pour le nouvel arrivant dans la commune et, au-delà, pour le curieux.
Châtenay-Malabry, avec ses 35.000 habitants, ses 450 naissances par an et l’arbre planté par la ville pour chacune d’entre elles font de toute évidence la fierté du maire. Ses parcs, celui de l’hôtel de ville, Léonard de Vinci, Colbert, de la Roseraie (le CREPS), les 52ha de la Vallée aux Loups, les 2 massifs arborés du parc de Sceaux et les 567ha de la forêt domaniale, sont à ajouter à ses motifs de satisfaction. Voilà, vite dit, pour le contexte. Ah non ! un autre. « Pas d’augmentation d’impôts depuis 11 ans ni de tarifs des cantines, insiste Carle Ségaud. »
Maintenant, le déroulé des projets. Ils n’y sont pas tous, précise-t-il en citant le démonstrateur écologique dont il ne pourra parler. Un des fils directeurs : l’axe est-ouest. Il est aujourd’hui desservi par l’A86, l’avenue de la Division-Leclerc et l’avenue Jean-Jaurès. On ne sera pas surpris qu’il ne soit pas attardé sur l’A86 ! 😉
Le T10.
La transformation de l’avenue de la Division-Leclerc n’a échappé à personne. Des immeubles neufs, tout comme les mobiliers urbains ou les lampadaires, la piste cyclable désormais bien marquée. L’inauguration du T10 est prévue début juillet 2023, après quelques mois de marche à blanc pour accoutumer les habitants à ce nouveau trafic.
A Châtenay, le tram comptera 7 stations décorées de vitrophanies valorisant le patrimoine communal. Il fonctionnera de 5h30 à 0h30 et toutes les 6 minutes en heures de pointe. Le prolongement jusqu’à Clamart pour un raccordement à la ligne 15 fait l’objet d’une concertation publique. Le maire qui réaffirme son soutien invite à y participer.
Des questions dans la salle évoquent de possibles incidences sur les lignes de bus. Oui, Ile-de-France Mobilités ne conservera pas les doublons et il y aura des fusions sur les lignes locales du Territoire. Mais les autres, comme la 194, seront plutôt renforcées.
Avenue Jean-Jaurès
L’intégration est-ouest a conduit à penser l’avenue Jean-Jaurès comme un lieu de jonction entre les parcs. La volonté est d’en faire d’un axe de trafic mineur et plus « qualitatif » ou les voitures ne sont plus prioritaires. Quelqu’un souligne la gêne induite pour les riverains qui se verront pénalisés. « Le projet est bien pour les promeneurs et les weekends, mais ceux qui travaillent. Vous allez les bloquer ! » Un autre participant fait la promotion du vélo et dit que cela lui suffit amplement. Balle au centre.
Pour le maire, il ne s’agit pas d’exclure les voitures, mais de construire une voie « apaisée » qui permet de circuler en toute sécurité, piétons, vélos, voitures. Il assume le choix et les contraintes qui en découlent. Il parie sur l’embellissement de l’avenue qui profitera à tous.
Plus rapidement est évoquée la transformation du parc de la Roseraie. Elle va de pair avec la rénovation du CREPS qui est conduite par la région dans la perspective des JO de 2024. Le département reprendrait la partie arborée et l’ouvrirait au public.
Une autre transformation : celle du pavillon Colbert qui était en ruine. Il a été rénové et aménagé par des architectes du patrimoine. Il recevra une crèche de 42 berceaux.
Plan vélo
Il existe aujourd’hui 3 axes avec pistes cyclables : la rue Salengro, la Coulée verte et l’avenue Sully Prudhomme. Des rénovations y sont en cours, pour éviter les risques de collisions avec les piétions (Coulée verte) et pour améliorer les aménagements. Il s’y ajoute l’avenue de la Division Leclerc.
En projet, le chemin sylvestre partira de la Division-Leclerc, au niveau de l’ancien garage Renault. Il se dirigera vers le parc équestre pour longer la cité jardin en bordure de la forêt domaniale et aller jusqu’à la faculté de Pharmacie.
En 2022, 14 nouveaux parkings vélos ont été installés, de même qu’une centaine de nouveaux arceaux. Un atelier solidaire répare les vélos pour 5 euros (en apportant les pièces de rechange). En 2023 sont prévues 365 nouvelles places et une deuxième station de gonflage.
Un participant attire l’attention sur les risques d’abimer la végétation dans le bois de Verrières et au risque de déclasser le lieu. Message bien entendu et que le maire complète d’informations sur les matériaux perméables qui seront utilisés et l’éclairage pensé en respect de la faune.
Cité jardin
Défense et illustration du projet de rénovation dont on sait combien il est polémique. La Gazette reviendra sur le sujet. Le large écho qui l’accompagne témoigne de son importance.
Pour s’expliquer sur la rénovation, le maire invoque une liste de causes : les logements petits et les conditions de vie souvent indigentes, les 3 ascenseurs pour 216 bâtiments, les rez-de-chaussée surélevés difficiles pour les PMR, les problèmes d’humidité, les passoires énergétiques, les stationnements en surface, les aérations bouchées depuis les rénovations par l’extérieur faites en 1985 avec, en conséquence, des condensations donc de l’humidité. La mixité sociale du début a disparu. Seuls les ménages les plus modestes ont accès aux logements. « Tout ceci, dit-il, était à reprendre. »
En même temps, il fait valoir un plan d’urbanisme magnifique qui, lors de sa conception avant-guerre, épousait les courbes de niveau. Le parc paysager est extraordinaire. Pour respecter cet héritage, des paysagistes, des architectes, des architectes du patrimoine, des écologues ont conduit le projet de rénovation. Aux yeux du maire, la structure du lieu est largement reprise.
Parmi les objectifs longuement évoqués se trouve la satisfaction des normes d’isolation thermique ou phonique. Les écoles seront rénovées. La mise en souterrain des parkings remettra des sols en pleine terre. Les démolitions et les reconstructions donneront lieu à du recyclage des matériaux, béton polystyrène. Quant à la mixité sociale, Carl Ségaud la revendique en proposant plusieurs catégories de confort : 40% de logements sociaux, 20% de logements intermédiaires et 40% d’accès à la propriété.
Répondant à une question, le maire précise que 241 familles ont été relogées. « Sans soulever de contentieux » précise-t-il. Le déménagement est pris en charge et elles pourront revenir dans le quartier au même prix au m2.
Et bien d’autres questions. Quid de la présence de la géothermie ? La réponse est positive. Le puits sera sur l’emprise de la fac de Pharmacie. Le quartier de la Vallée est déjà conçu avec cette source d’énergie. Et les îlots tests ? Des architectes ont été sélectionnés. Les échanges avec la salle montrent tout l’intérêt accordé au programme. Il faudra vraiment y revenir.
La Vallée
Carl Ségaud rappelle que la ville a acquis les 29 ha auprès de l’Etat pour 92,5M€. Le programme La Vallée inclut 350 logements sociaux. Le quartier sera aussi un bassin d’emplois, un millier. Châtenay-Malabry n’a pas l’intention d’être une banlieue-dortoir. La fac de pharmacie (qui a déménagé) doit également accueillir des immeubles de bureau.
La Vallée a été conçue pour faire quartier. Le cours du Commerce accueillera de nombreux magasins. La future école Voltaire comptera 18 classes, un gymnase et une ferme urbaine. La crèche Papillon d’or aura 82 berceaux. Un collège de 700 élèves y remplacera vers 2025 le collège Brossolette. Une question de la salle permet de confirmer le maintien de l’école élémentaire.
Ouvrir la culture
Il y en a encore ! Et pourtant l’intérêt dans la salle ne faiblit pas. La Grenouillère sera un complexe aquatique et de bien-être avec 3 bassins couverts et 2 découverts, un solarium. Son entrée sera face à La Vallée. L’ouverture est prévue vers 2025. Ouvrir la culture à tous. Le Pavillon des Arts en est un instrument ? S’y ajoute un parcours de sculptures dans la ville. L’initiative Microfolie à la médiathèque propose des visites de musées nationaux et européens à goûter sur un grand écran et des tablettes.
Entre ce « magnifique outil », la transformation de quartiers entiers, l’apaisement de voiries, l’ouverture des parcs, et à long terme de l’extension de la ligne 4 (Valery Pécresse, que le maire a rencontrée, en « comprend l’intérêt » et finance des études), on se dit après plus de deux heures que le maire a eu raison de ne pas présenter la totalité des projets. Quitte à se revoir une prochaine fois. Apprendre sa ville demande un peu d’effort.