Mercredi dernier, le Comité consultatif des transitions animé par Florence Presson, élue scéenne, organisait avec les Conférences de Sceaux, une rencontre sur l’intelligence artificielle (IA). Loin d’être dans une stricte intimité, l’initiative a bourré à craquer la grande salle de la mairie. Et pourtant, ce n’était ni un concert ni une finale de coupe du monde. Seule « en scène », seulement équipée d’un vidéoprojecteur, Laurence Devillers, professeure en IA à Sorbonne Université et chercheuse au CNRS a captivé son auditoire.
Elle attaque avec un petit historique sur l’IA en guise de hors-d’œuvre. Puis, c’est le plat de résistance, ChatGPT qui occupe une place de choix dans la chronique. Les articles sur les performances du logiciel et les menaces qu’il fait planer sur l’emploi et le rapport à la connaissance.
On s’est plusieurs fois époustouflé dans La Gazette devant la musculature de Gepeto (son sobriquet) qui, pour numérique qu’elle soit, impressionne l’estivant des nouvelles technologies. Sur les brisées de Salvador Dali et de sa passion pour le chocolat Lanvin, nos moustaches ont tressailli devant la capacité à produire des textes parfaitement organisés. Mais surtout devant l’aisance, conduite par le calcul tranquille, avec laquelle Gepeto produit du vrai et du faux, mélange le tout et l’enveloppe d’une apparence ultra sympa. Persuasive.
Plaisanterie mise à part, tout n’est pas noir. Et tout n’est pas une somme de dangers, même s’ils existent vraiment. Les applications sont nombreuses notamment en matière d’assistance médicale. Laurence Devillers, dont on a appris qu’elle est Scéenne, en a énuméré beaucoup et d’irréprochables, en particulier pour des personnes avec handicap. C’est un de ses sujets de travaux.
Pédagogue, pour donner à sentir la puissance du phénomène, elle afficha des séries de 3 images. Question : laquelle parmi les trois est d’origine humaine ? Réponses de l’assistance totalement divergentes, montrant la difficulté à trancher. Impossible de les différencier sans hésiter. Les performances de l’IA apparaissaient d’autant mieux. D’ailleurs le discours de l’universitaire n’était sûrement pas de les diminuer, mais de les mettre en en contexte. Et d’avertir.
Car plus les capacités sont grandes, plus il est important (urgent même à l’écouter) est de savoir comment les utiliser et en comprendre les limites. Pas sûr qu’on ait tout compris. On en redemande.
« On en redemande »…. Cela tombe bien, c’est prévu !
Après un travail réalisé avec les enfants des centres de loisirs de la ville, nous réinviterons Laurence Devillers en fin d’année.
Belle initiative. Je retournerai l’écouter avec plaisir.
Il n’y a tout simplement pas de limites. Faut-il s’en alarmer ? Que faut-il craindre ? Cela mérite débat.
Tout à fait d’accord. Et pour commencer le débat, il faut savoir ce que Gepeto sait faire. Concrètement.