La rentrée 2021s’annonce sous de nébuleux auspices. La Gazette reprend sa parution après deux mois d’été marqués de signes contraires. Les rues de Sceaux se sont vidées, montrant par là que beaucoup sont partis en vacances, à la mer, à la campagne ou à la montagne, au soleil vraisemblablement. En même temps, le covid se fait plus virulent avec son dernier variant, des manifestations contestent sous un prétexte ou un autre les actions menées pour se protéger collectivement. Des feux massifs ont dévasté des forêts aux quatre coins du monde (l’article de demain en parlera) démontrant que le réchauffement climatique n’est pas une fiction. Une sombre destinée s’impose en Afghanistan, rappelant que l’avenir des peuples n’est pas forcément radieux.
Et pendant ce temps-là, disais-je, la plupart d’entre nous se sont gentiment relaxés, le parc de Sceaux a accueilli nombre de visiteurs, les rues ont connu des silences remarquables, la 52e édition du festival de l’Orangerie aura lieu bientôt (du 9 au 26 septembre 2021). Aucune vilénie là-dedans. Déplorer les misères du monde ne les soulage pas. Autant vivre sa vie le mieux possible. Mais de quoi se dire que nous vivons dans un lieu béni ou, en tout cas, protégé ; non pour s’autosatisfaire en se regardant le nombril, ni pour tomber dans une naïve béatitude, mais pour se dire que décidément : 1) il y a plus malheureux que nous ; 2) nos débats politiques mériteraient d’être moins catastrophistes.
Le luxe de qualificatifs insultants qui marque le plus souvent les débats, quel que soit le niveau politique où il se situent, a de quoi attrister et hérisser le poil de son côté dérisoire.