La situation des étudiants en temps de Covid suscite l’inquiétude, tant chez leurs parents que chez les enseignants. Si, au début de l’épidémie, c’était le risque de retard accumulé sur l’apprentissage qui était pointé, ce sont aujourd’hui les questions liées à la santé mentale qui sont le plus exprimées. Des mois et des mois d’isolement et de face à face avec les écrans peuvent en effet engendrer au minimum de l’anxiété et du stress, mais aussi de la dépression.
L’exemple de Sciences Po
Des étudiants de Science Po ont voulu creuser la question. Ils ont mené, avec 1198 participants de leur école, une étude basée sur l’échelle clinique HAD (qui vise à dépister les r les troubles anxieux et dépressifs). Ils ont reçu l’aide méthodologique d’un enseignant chercheur du département de sciences psychologiques de l’Université de Nanterre. Le questionnaire a été soumis entre le 13 et le 18 novembre 2020.
Les résultats sont sans appel : une prévalence de la dépression de 41,15 %, à comparer aux 15,5 % mesurés dans la population générale dans la même période, une prévalence de l’anxiété de 61,18 %, à comparer aux 19,1 % mesurés dans la population générale dans la même période[i].
La publication n’entre pas dans des détails tels que des différences selon le sexe, selon le logement (chez leurs parents, seuls ou en colocation). Il est vrai que l’objectif assez clairement indiqué était de demander à la direction de reprendre les cours en présentiel…ce qui ne dépend probablement pas de la direction !
Pour l’instant, la réouverture des universités n’est pas prévue avant février. Cela risque donc d’être encore dur pour les étudiants d’ici là.
Appel à témoignage
La rédaction de la Gazette de Sceaux aimerait savoir comment cela se passe-t-il pour les étudiants scéens, qu’ils dépendent d’établissements situés à à Sceaux ou ailleurs. Dans ce but, la Gazette cherche des étudiants acceptant un entretien sur les sujets suivants :
- Les impacts du passage à des cours entièrement en ligne sur leurs activités quotidiennes
- L’organisation de leur temps: les activités qui ont augmenté/diminué
- L’évolution de leurs relations et de leurs contacts ont -ils changé : en quantité, en qualité, en support
- Ce qu’ils font pour garder le moral ?
- Leur évaluation de leur état de santé
- La manière dont ils envisagent les prochains mois
Le compte-rendu sera bien entendu anonymisé et aucune information personnelle ne sera conservée. Pour y participer, il suffit de prendre contact à l’adresse redaction@sceaux-lagazette.fr.
[i] Les réalisateurs de l’étude à Sciences-Po ont comparé leurs résultats avec ceux de la population entière lors de la vague 16 de l’enquête CoviPrev, en précisant qu’ils les mettraient à jour quand ceux de la vague 17 (4-6 novembre) seraient publiés. On peut les trouver ici . Ils sont respectivement de 20,6 % et 20,8 % pour le dépression et pour l’anxiété, parmi la population générale. Selon cette enquête, ils étaient en vague 17 de 30,4 % et de 21,5 % pour les étudiants.