Elle part en oblique de la rue des Coudrais, avance en ligne droite bordée de pavillons entourés de verdure. Elle vire ensuite à droite pour suivre la voie ferrée, passe devant la gare de Sceaux, face arrière, de l’autre côté de la passerelle avant de devenir chemin.
Elle tient son nom de l’auteur d’un précis de l’histoire de Sceaux [1] qui fut publié en 1843. Il dit de lui-même qu’il n’est pourtant pas un historien professionnel et que son livre répond modestement à la volonté « de rassembler ce que je savais, et ce que j’avais pu recueillir sur Sceaux, afin que ces faits ne fussent pas perdus pour la postérité. »[2]
Jean-Louis Sinet est un architecte-arpenteur, fils d’un cultivateur de Châtenay. Il connaît le réseau d’alimentation en eau de la ville de Sceaux qui provenait d’Aulnay, hameau de Châtenay-Malabry, qui a donné son nom au Val d’Aulnay[3], mais aussi du ru Vaux-Robert dont on retrouve trace dans un projet récent de modification du PLU du Plessis-Robinson qui évoque :
la canalisation des « eaux de Sceaux », qui part de l’étang Colbert et du ru Vaux Robert, descendant de la fosse Bazin(plateau de Clamart) et traverse notre commune en passant par l’Hôpital Lannelongue et au-delà…
Projet PLU 2018 Plessis-Robinson
Sinet, dans le cadre de son métier peut-être, a parcouru les voûtes sous lesquelles, dit-il, par une infinité d’infiltrations plus ou moins apparentes, se forme « le volume dont nous jouissons à savoir :
Comme je l’ai dit, les eaux d’Aulnay fournissent 8 seaux d’eau de 10 litres par minute, et celles des Vaux-Robert 10.[4]
Précis de l’histoire de Sceaux
Il est propriétaire à Sceaux, et c’est ainsi qu’il se présente dans une lettre adressée en 1836 au préfet de la Seine, le comte de Rambuteau, dans laquelle il défend le maintien de la sous-préfecture à Sceaux contre les revendications de déménagement demandées par Montrouge et Choisy. Son argumentation est intéressante en ce qu’elle s’appuie sur une vision urbaine ; elle montre que la compétition entre communes proches a quelque chose d’éternel.
Difficile de trouver des détails sur la vie que mena Jean-Louis Sinet. Avis aux amateurs. Mais on sait qu’il mourut à Sceaux le 27 décembre 1864, à l’âge de 82 ans. Si l’on en croit, Victor Advielle, dans son histoire de la ville[5] :
Il ne craignait pas la mort, mais les infirmités de la vieillesse, et il en fut heureusement préservé.
Histoire de la ville de Sceaux
[1] Précis de l’histoire de Sceaux : depuis son origine connue jusqu’à nos jours, contenant les faits, anecdotes et épisodes qui s’y rattachent et un résumé biographique des principaux personnages qui l’ont habité, par M. Sinet. 1843. Le livre était achetable pour 1,90F au cabinet de lecture de Sceaux ou chez l’auteur, rue du Petit-chemin.
[2] Ouvrage cité, p .116
[3] Donc à ne pas confondre avec les nombreuses villes d’Aulnay. Voir Wikipédia
[4] Ouvrage cité, p. 170 (note de bas de page)
[5] Histoire de la ville de Sceaux depuis son origine jusqu’à nos jours, par M. Victor Advielle, 1883, Michel Charaire & Fils éditeur.