Picorées dans Le Parisien du 18 octobre 2021, des initiatives d’aménagement en Ile-de-France donnent du grain à moudre pour réfléchir à notre ville de demain.
Parkings, hub de mobilités
L’expression est de Georges Siffredi, le président du Conseil départemental. L’idée de hub couvre plusieurs aspects : la diversification des emplacements : augmentation des places vélo, point de recharge pour les vélos électriques, recharge aussi pour les voitures électriques, amélioration de la sécurité mais aussi des lieux d’interconnexion des modes de transport à imaginer avec la convivialité nécessaire.
L’article parle des parkings de La Défense, dont la capacité de 20.000 places (qui égale le nombre d’habitants à Sceaux !) n’a évidemment rien à voir avec nos besoins. Il n’empêche que les idées sont intéressantes. Le renforcement de la vidéosurveillance, les bornes de recharge, les services de nettoyage ou de petite réparation s’appliquent à tous les formats.
Plus innovante est la réflexion sur des abonnements de durées très variables, par exemple de trois jours par semaine. L’origine en est dans le développement du télétravail et de la volonté de proposer aux entreprises des prix flexibles et dépendant de l’utilisation réelle. Si cette question ne se pose pas en ces termes à Sceaux, ne peut-on imaginer des jours spécialisés (les jours de marché le sont déjà) qui se seraient associés à des abonnements spécifiques. En d’autres termes de relier des activités à potentiel attractif à des offres de stationnement adaptées.
Plus curieuse (pourquoi pas ?) est l’idée d’utiliser les places inoccupées pour d’autres fonctions. On apprend qu’en 2019, le taux d’occupation des parkings de la Défense était d’environ 60 %. Ce sont, on n’en sera pas surpris, les niveaux inférieurs qui sont les moins fréquentés. Entre autres projets d’usages alternatifs sont évoqués des fonctions logistiques ou de stockage, mais des manifestations culturelles ( !) dans l’esprit de l’ouverture en 2023, sous la dalle, de l’atelier de Raymond Moretti. Si ce n’est pas demain que nous aurons des expositions d’artistes dans les parkings scéens (nous avons d’autres lieux pour ça), l’idée de réutiliser de façon temporaire l’espace disponible est intéressante.
Accompagner les déplacements
Dans le XVe arrondissement, Paris expérimente un dispositif permettant de moduler la lumière en fonction de la présence dans la rue. L’éclairage s’éteint s’il n’y a personne et s’allume si des piétons, cyclistes, voitures, se présentent et faiblit ensuite. Grâce aux leds, il est possible de programmer le temps nécessaire pour passer du niveau bas au niveau haut et inversement, attendu qu’il faut éteindre plus lentement qu’on allume.
La led permet aussi d’ajuster les nuances de couleur. Selon l’article « la lumière standard, qui contient un peu de bleu, perturbe le sommeil. Et qu’il a un pouvoir attractif sur les insectes et les oiseaux, perturbant donc leur écosystème la nuit. »
Un troisième usage tout aussi « smart city » est le déploiement de capteurs capables d’identifier les places libres de stationnement de surface. En les connectant à une application ad hoc, les automobilistes pourraient savoir s’il en reste et, dans l’affirmative, où se garer.
En ces temps qui cherchent à repenser la ville jusque dans ses moindres détails, un petit inventaire des questionnements en cours n’est pas inutile. Y compris des plus modestes.