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Cinquante ans, le « bel âge » de l’aumônerie de Sceaux et de Fontenay

Ce weekend, l’aumônerie de Sceaux et Fontenay (SoFar) fêtait son jubilé. Forte de son influence acquise auprès de bien des jeunes scolaires des deux communes, elle a organisé des manifestions d’une certaine ampleur. En plus des nombreuses activités liturgiques, musicales ou divertissantes, il y eut une rencontre à l’ancienne mairie de Sceaux, samedi. Cinq témoignages retraçaient l’histoire de l’aumônerie qui commença en 1974.

Un aspect fort de l’éducation

La rencontre se déroule dans l’ancienne mairie. Son intitulé : L’aumônerie, hier, aujourd’hui et demain. Pour le maire, Philippe Laurent, qui a été invité, l’éducation est un aspect clé de la politique municipale. Tout ce qui fait lien social serein est important. Ainsi les rencontres autour de l’aumônerie de parents d’élèves. L’éducation relève de trois sources : « la famille, l’école et les lieux communautaires. » Il a, par vocation laïque, une vision très extensive des lieux communautaires : association sportive, chorale, bien d’autres et naturellement l’aumônerie.

Dans la grande salle bien remplie, Pierre Dutilleul anime la rencontre avec une maîtrise manifeste de la distribution de la parole et de la synthèse en temps réel. Colombine Brun fréquenta l’aumônerie de 2016 à 2021 et devint animatrice. Emmanuelle Camara fut responsable de SoFar de 2007 à 2011. Jean-Claude Bée fut le premier aumônier de 1974 à 1989. Catherine Joncour fut responsable des collèges dans les années 1990. Philippe Bordeyne, président de l’institut pontifical de théologie situé à Rome, fut aumônier de 1989 à 2000 à Lakanal et Marie-Curie.

Le vent de Taizé

Les débuts sont naturellement racontés par Jean-Claude Bée qui cependant refuse le mot fondateur. Car il existait des organisations à son arrivée à Sceaux en 1974. Il y a une aumônerie à Marie-Curie. A Lakanal, des réunions se tiennent dans la chapelle. Il raconte en s’amusant «  l’OPA qu’il a lancée sur un local qui deviendra la maison paroissiale ». C’était une maison qui ne fonctionnait que pour des cours de musique. Ils s’y sont installés.

« Quand j’arrive en 1974, on est dans l’action vers la société…. « On est dans l’Eglise pour réformer la société. » La prière va de pair avec la « lutte ». Avec les terminales, c’est l’esprit de Taizé. Les messes sont dans le style de Taizé.

Le maître-mot de son action d’aumônier, celui qu’il souligne à maintes reprises est l’animation des jeunes par les jeunes. Peu à peu des terminales se sont occupés de 4e et de 3e. Devenus étudiants, ils continuaient.

Témoignages

Philippe Bordeyne passe dix ans comme aumônier. Il se souvient de jeunes qui n’avaient jamais été en contact avec l’Évangile et cependant d’une ardeur touchante. D’autres souvenirs. La fête des 20 ans (il y a 30 ans donc) avait été ambitieuse. La mise en œuvre des spectacles et des rencontres avait demandé un sens de l’organisation. « A Sceaux, la tradition était de mener des projets. » Les jeunes de 1ere avaient des actions à mener. L’objectif était pour lui de les amener à comprendre l’action comme un engagement social, comme une mise en œuvre de l’Évangile.

Catherine Joncour retient trois mots clés de ses années passées avec les collégiens. La transmission, la confiance et la bienveillance. L’aumônerie est un lieu où on est reconnu et attendu. On accueillait les jeunes dès la sortie du collège ou du lycée. En cas d’absence, on téléphonait. Mais aussi, peu à peu, « on peut risquer un « je », on se dévoile. » Car pour elle, on commence à exister par les autres et pour les autres.

Sur les questions de vie, elle se souvient des inquiétudes de parents de 6e et 5e. De fait, elles étaient abordées bien plus tard.

Emmanuelle Camara, très investie, découvre l’animation par les jeunes et comprend que cette méthode permet d’acquérir un savoir-faire. « L’animation est la transformation de la théologie et de la liturgie dans le quotidien. » Aspect important de la foi. « J’ai découvert un lieu, une belle maison ouverte aux jeunes. Près de la paroisse. ». Philippe Bordeyne avait parlé un peu plus tôt de rendre un jeune « capable de prier par soi-même. »

Colombine Brun, plus jeune, parle de l’effort pour amener les 6e et les 5e à se sentir bien. Souvent ils sont là parce que leurs parents en ont décidé ainsi.

L’aumônerie pour ouvrir à la mission

Quand Pierre Dutilleul propose d’imaginer ce qu’un avenir pourrait être, Colombine parle avant tout d’un lieu où on se sente bien. Tandis que Jean-Claude Bée voudrait que l’on continue à dire à des jeunes de 16 ou 17 ans : « j’ai confiance en toi. » L’autorité se crée avec la responsabilité. Catherine Joncour attend que chaque jeune puisse s’exprimer sur les grandes questions de la vie et de la mort. Et que l’aumônerie soit leur maison. Emmanuelle Camara n’est pas loin : « Se confier, prendre la parole. » Avec le soutien des parents, précise-t-elle.

Philippe Bordeyne se réfère au thème du prochain synode qui se tiendra en octobre : la mission. Dire aux jeunes l’expérience de la mission. Entendre mission comme moyen de témoigner de sa chrétienté en agissant comme chrétien. Dans l’amour du prochain. « Avoir un projet et lui donner forme concrète. » Il avait dit plus tôt : « L’aumônerie est un lieu de transmission pour construire des vies. »

Chacun partage les moments qu’ils passèrent à l’aumônerie. Moments forts dans un lieu qu’ils ont aimé. Un lieu ouvert où, à les résumer, bien des jeunes se sont épanouis.

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